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jeudi 30 septembre 2021

Rochefort : Chaînes et charrues, conférence sur le bagne calédonien

Le Service Historique de la Défense, la Société de Géographie de Rochefort et le Festival Rochefort Pacifique s’associent pour proposer une conférence sur le bagne calédonien mardi 5 octobre à 18 h au Service Historique de la Défense 4 rue du port à Rochefort 

Chaînes et charrues : Louis-José Brabançon, historien ; Alain Dalançon, vice-président de la Société de Géographie de Rochefort ; Marie Chouleur, conservatrice du Service Historique de la Défense.

Cette année, la commémoration de la Commune de Paris a fait l’objet de nombreuses manifestations en France. Il y a 250 ans, à Rochefort et ses environs, l’évènement a connu les prolongements de la répression judiciaire. 6 000 "insurgés communards" sur les 40 000 arrêtés par les Versaillais, ont été enfermés en 1871 dans les forts des alentours et sur des pontons, avant leur traduction devant les conseils de guerre. La rade de l’île d’Aix fut ensuite, à partir de 1872, un des principaux points de départ des quelque 3 000 condamnés à la déportation vers les bagnes de la Nouvelle-Calédonie. Ile lointaine qui recevait déjà des forçats depuis 1864, après la fermeture des bagnes portuaires métropolitains, dont celui de Rochefort en 1852. Louise Michel et Henri Rochefort partirent ainsi le 10 août 1873 sur la Virginie. 

Cet épisode historique rochefortais ouvre notre voyage vers l’univers carcéral des antipodes qui avait pour but de punir et de plonger dans l’oubli les « insurgés » de Paris, comme ceux des Aurès ou du Tonkin. Mais aussi de punir les transportés, condamnés aux travaux forcés et les récidivistes « relégués ».

Louis-José Barbançon, historien calédonien, a exploré patiemment ce passé pénitentiaire soumis à l’amnésie coloniale. Il défend une autre vision du bagne calédonien : « La confusion entre la déportation politique et les travaux forcés est une vision très métropolitaine. Nous avons une autre approche en Nouvelle-Calédonie où Louise Michel n’est jamais considérée comme une bagnarde et ses compagnons de déportation non plus. En fait, la définition du terme « bagne » pose la question de savoir si une approche historique insulaire peut exister. C’est la problématique que je compte développer :  l’histoire de la Nouvelle Calédonie est-elle un tout ou la partie d’un tout, n’est-elle qu’un épisode de l’histoire de France et le bagne qu’un épisode de l’histoire pénale française ? ».

Entrée libre, dans la limite des places disponibles. Un justificatif d'identité et le pass sanitaire vous seront demandés.

• Informations pratiques : shd-rochefort.contact.fct@intradef.gouv.fr / tél. 05 46 87 74 90 

• En savoir plus sur le SHD à Rochefort : https://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/centres-shd/rochefort-archives-de-la-marine-du-littoral-atlantique

• Le livre

Louis-José Barbançon, historien calédonien, est l’auteur du Mémorial du bagne calédonien paru aux éditions Au Vent des Îles, trophée du prix de la fabrication du livre, prix Popaï 2020 au SILO (Salon International du Livre Océanien).

En deux volumes, intitulés Les chaînes, consacré à la répression subie par les forçats à la suite de leurs condamnations, et La terre qui traite des phases d’amendement et de réhabilitation, cet ouvrage de plus de 1 000 pages et 1 000 illustrations se propose de mettre à la disposition des lecteurs une somme de la connaissance actuelle sur le bagne de « la Nouvelle ».

• Une exposition

La Société de géographie de Rochefort a préparé quatre panneaux complétant son exposition sur le bagne de Rochefort, consacrés aux insurgés communards enfermés en 1871 dans les environs de Rochefort et au départ des condamnés à la déportation en Nouvelle-Calédonie, dont le convoi n°7, celui de Louise Michel. Les panneaux seront visibles au SHD lors de la conférence.  

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