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mardi 28 juillet 2020

Sénatoriales/ Mickaël Vallet, candidat officiel du Parti socialiste : « le troisième siège de sénateur ira à la liste arrivant en deuxième position. C'est là l'enjeu »


En 2014, sur les trois postes de sénateurs à pourvoir, les grands électeurs de la Charente-Maritime avaient désigné au scrutin proportionnel deux candidats issus de la liste UMP, Daniel Laurent (ex maire de Pons) et Corinne Imbert (ex maire de Beauvais-sur-Matha). Pas de grand chelem donc pour la droite puisque le troisième poste avait été décroché par le socialiste Bernard Lalande (ex maire de Montendre). Cinq listes étaient alors en lice : UMP, PS, UDI-Modem, Europe Ecologie les Verts et Front National.
Pour le scrutin du 27 septembre prochain, plusieurs listes sont annoncées. Trois sont confirmées : les Républicains avec Daniel Laurent, Corinne Imbert, sénateurs sortants, et Stéphane Villain, maire de Châtelaillon ; la liste conduite par Bernard Lalande, également sénateur sortant et celle de Mickaël Vallet, officiellement validée par le Parti socialiste. Une autre pourrait graviter autour de Debout la France.

Maire de Marennes depuis 2008, conseiller départemental depuis 2011 et président de la Communauté de communes du bassin de Marennes, Mickaël Vallet brigue ce mandat pour la première fois.
La course est ouverte et une "complexité" apparaît quant à la représentation de la gauche puisque Mickaël Vallet est sur la ligne de départ… tout comme Bernard Lalande. Le maire de Marennes s’explique : « Bernard Lalande a quitté le PS et, en juin 2019, il n’a pas suivi la consigne du groupe socialiste en s'abstenant lors du vote de la déclaration de politique générale d'Edouard Philippe. Il a fait un choix ! Personnellement, j'ai obtenu l'investiture du PS pour les Sénatoriales ». Voilà qui justifie sa décision de se présenter contre le sénateur sortant dans un département où règne un vieux radicalisme charentais toujours vivace !

Mickaël Vallet répond à nos questions :

• Mickaël Vallet, quelles motivations vous conduisent à vous présenter aux élections sénatoriales ?

De par mes fonctions électives, je m’intéresse aux collectivités et aux questions qui gravitent autour d’elles. C’est un combat pour notre avenir et c’est pourquoi je souhaite porter la liste de gauche aux Sénatoriales. Cette candidature est une suite logique. C’est au Sénat, en effet, que sont étudiés un grand nombre de projets qui peuvent aller jusqu’au bout de leur déploiement. Depuis 2017, les élus locaux sont confrontés à des contraintes budgétaires grandissantes avec, entre autres, la suppression de la taxe d’habitation et des contrats Aidés. Le contexte s’est encore aggravé avec la crise des gilets jaunes et l’épidémie de Covid-19. Que les élus puissent non seulement témoigner de leurs difficultés, mais essayer d’y apporter des solutions est essentiel pour le devenir de leurs communes respectives.

• Vous êtes le candidat officiel du Parti socialiste face à Bernard Lalande, sénateur sortant et ancien maire PS de Montendre. Cette situation entre deux hommes de gauche ne risque-t-elle pas de créer une certaine "nébulosité" chez les électeurs de Haute-Saintonge par exemple ?

Pour tout vous dire, Bernard lalande m'a appelé le 15 mai en me demandant si j'étais prêt à me présenter comme tête de liste aux élections sénatoriales et en m'y encourageant, me donnant des conseils sur les colistiers à solliciter et sur la façon d'organiser l'équipe des attachés parlementaires en cas d'élection. Après plusieurs messages d'encouragement pendant dix jours, il m'annonce qu'il participe le 26 mai à un petit déjeuner de travail avec des ministres à l'Elysée sur la question des Sénatoriales, puis le 31 mai il me précise que finalement il se représente. Nous avons eu quelques jours après une discussion franche.
Il y a un désaccord politique entre nous deux. Personnellement, je ne soutiendrai jamais la République en Marche qui a placé les élus locaux et les collectivités dans des situations difficiles. C’est pour cette raison que je suis candidat. Je pense que dans tout engagement, il faut avoir une position claire et lisible. A titre d’exemple, Corinne Imbert et Daniel Laurent appartiennent aux Républicains, ils sont de droite et ils l’assument !
En ce qui me concerne, j’ai proposé aux élus de Charente-Maritime de réunir la gauche, de manière non sectaire et transparente, et de porter ses valeurs aux côtés d’Eric Authiat, maire de Tonnay Boutonne, Karine Dupraz, conseillère départementale de Marans et Jacky Emon, conseiller régional de Saintes. Arithmétiquement, si Daniel Laurent et Corinne Imbert sont bien placés pour être réélus, la troisième place reste ouverte. Ma campagne sera active auprès des élus, maires et délégués afin de porter leurs attentes au sein du groupe PS au Sénat.

• Depuis l’avènement de la République en Marche, les Socialistes comme les Républicains semblent avoir du mal à s’imposer dans le paysage politique. Qu’en pensez-vous ?

C’est quand le bateau tangue qu’il faut rester ! Je n’ai jamais cru au mirage de la République en Marche. Le brouillard qui entoure ce parti finira par se dissiper et les Français comprendront. Il y a deux cultures politiques dans le pays, la droite et la gauche. Cette dernière a un vrai travail de fond à effectuer. On m'a proposé d'intercéder en ma faveur pour demander l'investiture LREM aux dernières Législatives. J’ai dit non. Je suis de gauche et j’entends le rester. Dans les territoires, des collègues encouragent ma candidature aux Sénatoriales. Je ne suis pas seul et me sens très soutenu !

• Comment se déroule la campagne sur le terrain ?

Je suis bien accueilli et les échanges sont constructifs. J’ai la même approche que celle du maire de Trizay, Michel Doublet, qui a longtemps été sénateur : avoir une attitude franche, jamais sectaire.

• Et à Jonzac ? 

On ne peut pas ne pas venir à Jonzac chez le président Belot, c’est un passage obligé ! La Communauté de communes de Haute Saintonge est un territoire qui retient l’attention. Au delà des clivages, les fonctions de Claude Belot, qui a été président du Conseil général et dirige la CDCHS depuis des décennies, ont facilité le développement de structures ambitieuses. Cette vision à long terme est intéressante à observer.

• A votre avis, quelles sont les qualités que doit réunir un sénateur ?

On peut attendre d’un sénateur qu’il ne passe pas tout son temps à Paris, qu’il soit une courroie de transmission entre le Parlement et les élus locaux qu’il informera sur les questions fondamentales, comme la fiscalité, et les éléments concrets qu’il fera remonter. Il doit aussi avoir de la hauteur de vue, défendre les valeurs auxquelles il croit et travailler au-delà des clivages. Les citoyens et les élus sont fatigués par cette ambiance nationale où on leur explique que tout va bien alors que la réalité est souvent différente.

• Au delà des Sénatoriales, la crise sanitaire reste préoccupante…

D’un côté, la France s’est largement mobilisée pour faire face à cette crise sanitaire exceptionnelle. Elle a montré ses capacités de réaction et, de l’autre, le Gouvernement cherche à disloquer ce qui est issu du Conseil national de la résistance dont la réforme des retraites : il faut donc nous battre pour sauvegarder ces valeurs. Des combats sont à mener !

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