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lundi 15 juin 2020

Saintes/Médiactions : « Nous voulons que soit actée notre demande de sursis pour le devenir des patrimoines culturels et naturels de notre ville »

A la veille du second tour des Municipales, l'association Médiactions, que préside Cécile Trébuchet, s'interroge sur le devenir du patrimoine saintais, l'amphithéâtre en particulier. Extraits du communiqué de presse :

L'amphithéâtre gallo-romain de Saintes
« D’importants sujets citoyens et patrimoniaux sont traités actuellement par les élus de la majorité en situation de transition et ne font l’objet d’aucune information auprès des citoyens et de communication auprès des associations à objet culturel et patrimonial.

Ces dossiers sont :

- L’appel d’offre pour l’amphithéâtre lancé en janvier 2020 :

Cet appel fait confusion entre les restaurations du monument et l’installation de gradins, confirmés en béton, et tant rejetée par la majorité des Saintais. Ce rejet des gradins a été notifié par voie de pétition, de sondages et d’une charte signée par de nombreuses personnalités de tout horizon, comme d’éminents archéologues et historiens d’ordre national. Alors que les citoyens, institutions partenaires et spécialistes sont unanimes pour soutenir le projet de la restauration de l’amphithéâtre dont entre autres la Fondation du Patrimoine, Stéphane Bern, représentant du Loto du Patrimoine, il est prévu la signature imminente et les travaux de transformation de l’amphithéâtre en salle de spectacles.
A ce jour, malgré la situation progressive de déconfinement et un conseil municipal organisé de manière à minimiser la parole des élus de l’opposition, Jean-Philippe Machon bouscule les calendriers pour que soient actées les procédures d’ouverture des enveloppes et la signature de l’appel d’offre, avant le vote du second tour des élections.
Ce comportement engendrerait un engagement financier pour la ville d’un montant estimé entre 800.000 et 1 Million d'€, alors que nous savons tous que la création d’un service municipal d’archéologie permettrait de procéder non pas à des fouilles préventives signifiant des travaux de destruction du site, mais à de vraies fouilles programmées et des restaurations que la ville elle-même pourrait maîtriser sans délégation à une entreprise privée.

Les autres dossiers urgents :

Nous rappelons aussi que le maire sortant engage la ville dans la prise en charge des fouilles du Site Saint-Louis alors que le lauréat et acquéreur du site, à savoir la société Linkcity, est enclin à réétudier l’ensemble du projet dont la faisabilité d’un établissement muséal et cela en véritable concertation avec la prochaine municipalité, les responsables des études du plan d’aménagement urbain et les associations locales. Nous le savons avec d’autant plus de précisions que nous sommes signataires de la convention partenariale avec les représentants de Linkcity au sein de l’Observatoire du Patrimoine pour un nouveau regard sur les transferts d’usage et les projets de construction sur le dit site.

Le Jour d’après ?

Nous rappelons qu’il y a aussi des urgences patrimoniales pour la coupole romane du transept sud de la cathédrale Saint-Pierre de Saintes, les thermes Saint-Saloine complètement délabrés, le sauvetage du Prieuré Saint-Eutrope de Saintes, avec une obligation de restauration de l’édifice en souffrance, si l’on veut garder son classement Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Et dans cette série, nous n’avons même pas encore commencé à parler de l’état du vallon des Arènes, du camping municipal, des erreurs faites à la Palu, de la situation de la signalétique de la ville en général et de son absence de visibilité sur le web, ainsi que des relations entretenues avec la CDA pour la valorisation des aqueducs.
Pourtant, nous savons que si sauver les patrimoines est une urgence aussi morale qu’économique, vu les enjeux touristiques, le contexte national de la crise actuelle post covid-19, le respect avant tout de la vie et même de la survie des citoyens touchés en plein cœur dans leur profession ou dans leur quotidien font que les aides de l’Etat en faveur des projets patrimoniaux risquent de fondre comme neige au soleil d’un été qui promet d’être chaud. Le cas échéant, ce sera alors à la collectivité de payer les appels d’offres et les projets inutiles.

Quelles sont véritablement les priorités des habitants ?

C’est ici et maintenant que le véritable esprit écologique et social à Saintes doit être débattu. Encore une étude !
Nous avons appris qu’une nouvelle étude auprès d’un cabinet extérieur vient d’être validée, remettant en question les conclusions de la première phase de l’étude sur l’implantation d’un musée lapidaire (PSC). Cette étude importante réalisée par l’ancien conservateur de Saintes, démissionnaire fin 2019, avait été entérinée par les services compétents, mais ses conclusions ne satisfont pas le maire...
Les conclusions d’une autre étude demandée à un cabinet parisien et remise mi-décembre 2019 concernant la cohérence des projets pharaoniques du maire sortant ont été elles aussi confinées, tout comme les conclusions de l’étude acoustique réalisée en octobre 2019 dans l’amphithéâtre. Nous avons le droit de les payer en tant que citoyens, mais jamais de connaître leurs conclusions.
Nous voulons que soit actée notre demande de « sursis » pour le devenir des patrimoines culturels et naturels de notre ville.
Si les résultats de la quadrangulaire engagée à Saintes donnent néanmoins raison aux intérêts du maire sortant, nul doute que l’histoire de notre ville pourra laisser tomber sa parure antique et médiévale au profit d’une armure d’artifices et de béton. Les Saintais vont juger ! ».

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