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lundi 8 juin 2020

Saintes/Bruno Drapron/L’action, le cœur en plus : « Nos alliances aux Municipales ont eu lieu avant le premier tour »

L’organisation du second tour des Municipales, dimanche 28 juin, a donné un coup d’accélérateur à la campagne électorale. Conduisant la liste "Le cœur, l’action en plus", Bruno Drapron, ancien adjoint aux sports de Jean-Philippe Machon, analyse la situation et présente les grands axes de son programme. 

Bruno Drapron "Le cœur, l'action en plus" aux côtés de Dominique Godineau (tendance "verte")
La campagne sera courte. Le 28 juin est proche et les listes en lice sur Saintes - quatre au total - s’activent pour ce rendez-vous qui compte dans la vie de la cité. En effet, depuis Michel Baron, maire socialiste en poste durant 24 ans, aucun premier magistrat n'a tenu la distance au-delà d’un mandat. Ni Bernadette Schmitt, première femme maire de Saintes issue de la société civile, ni Jean Rouger, élu de gauche et ancien lieutenant du camp Baron. Aujourd’hui, la question est de savoir quel sort attend Jean-Philippe Machon, maire actuel sorti victorieux des élections de 2014 contre Isabelle Pichard (PS), pourtant donnée gagnante. Autrement dit, les Municipales saintaises, avec leur logique mystérieuse, réservent toujours des surprises !

A propos de surprises, souvenons-nous de la fameuse fronde contre Jean-Philippe Machon lorsque plusieurs membres de sa garde rapprochée ont fait sécession : Bruno Drapron, adjoint aux sports (UDI) et Annie Tendron (malheureusement décédée) aux côtés de Dominique Deren, Marie-Line Cheminade, Philippe Creachcadec et Caroline Baudouin. Et pourtant, tout avait si bien commencé ! « Le problème, avec le maire, est le manque de communication. J’en veux pour preuve le nombre de collaborateurs qui se sont succédé et les difficultés qu’il a rencontrées avec le personnel communal. Ce fut un déchirement pour moi d’abandonner mes fonctions d’adjoint. Je suis resté dans le conseil municipal afin de conserver des contacts avec les associations sportives » explique celui qui a décidé de proposer aux Saintais(es) son projet en formant et en conduisant la liste "L'action, le coeur en plus". 
Lors du premier tour, en plein Covid-19 et donc en présence d’une forte abstention, elle est arrivée en deuxième position, derrière celle du maire sortant. Un signe encourageant pour le 28 juin où l’on espère une plus grande participation, l’épidémie étant en régression. Le 2 juin au matin, impatient d'en découdre, Bruno Drapron a procédé au dépôt de sa liste : « La composition reste inchangée. Il s ‘agit d’une liste d’union constituée avant le premier tour avec le centre gauche dont Philippe Callaud, Thierry Baron, François Ehlinger. Nous avons des convergences de points de vue ». L’alliance aurait-elle pu être plus large ? La semaine dernière, en effet, les trois listes Dietz/Maudoux/Benchimol-Lauribe ont fusionné pour n’en faire qu’une seule. « Il y a plus d’un an, j’ai proposé à Pierre Dietz et Pierre Maudoux de travailler avec moi. J’ai bien compris qu’ils n’y étaient pas favorables et souhaitaient partir individuellement. Les démarches n’ont donc pas abouti » explique-t-il.

Bruno Drapron sait que la partie ne sera pas facile compte-tenu du nombre de ses adversaires sollicitant les suffrages des électeurs. « Une chose est sûre, le maire de Saintes doit être aussi président de la Communauté d’Agglomération ». En 2016, quand Jean-Philippe Machon a quitté ce poste suite à la démission de 14 de ses 15 vice-présidents, le coup a été dur pour la ville de Saintes et des tensions sont rapidement apparues entre la CDA et la municipalité. « Puisque nous évoquons cette fameuse période où il a été désavoué par la quasi-totalité de ses vice-présidents, je précise que la contestation est venue de l’aile gauche et non de notre bord comme on l’a entendu. Si Jean-Philippe Machon avait été ouvert au dialogue avec les maires, on n'en serait pas arrivé là. Je pense à des élus que j’ai connus, Philippe Marchand, Michel Baron, Xavier de Roux. Ils étaient proches des communes et au service de la population. Si notre liste remporte les élections, nous proposerons à la CDA des investissements pour dynamiser l’économie et l’activité hospitalière ».

« Verser nos indemnités durant six mois en soutien aux associations et au commerce »

Dans le contexte sanitaire actuel si particulier, Bruno Drapron fait partie des conseillers d’opposition qui auraient aimé être associés à la gestion de l’épidémie : « Nous avons écrit au maire, il n’a pas donné suite et le dernier conseil municipal, où nous avions demandé à être présents physiquement, démontre qu’il nous a ignorés puisque la réunion s’est déroulée en audioconférence ». 

Quels seront les points forts de la liste "Le cœur, l’action en plus" ? « En raison de la crise générée par le Covid-19, le monde économique traverse une phase délicate et si l’on ne réagit pas, il y aura des licenciements. Comment pouvons-nous apporter notre pierre à l’édifice ? Pendant six mois, maire et adjoints verseront  leurs indemnités, soit quelque 110.000 euros, au monde associatif et commercial. L’Abbaye aux Dames, les clubs de hand-ball, rugby, football, basket où le poste de l’entraîneur est sur la sellette, nous préoccupent, entre autres. Cette action en leur faveur les aidera ». 
En ce qui concerne l'agriculture, Bruno Drapon annonce que la priorité sera donnée aux producteurs locaux (la surface de la Ferme Santone va être doublée). L’attractivité du centre et des différentes zones sera étudiée, de même que la destination pertinente des bâtiments vacants (exemple Saintronic). Avec le développement du numérique, la question des incitations des entrepreneurs à venir s’installer à Saintes est un sujet majeur pour l'emploi. Dans le domaine de la santé, Bruno Drapron souhaite que la ville renoue des liens solides avec le centre hospitalier. Il envisage également la création d’une réserve citoyenne.
Les grands dossiers dont la Palu, le site Saint-Louis et l’amphithéâtre antique seront réexaminés : « en ce qui concerne Saint-Louis, nous sommes défavorables au projet d’hôtel et de restaurant dans la chapelle. Par contre, il est bon de poursuivre les efforts de valorisation de cet ensemble. A la Palu, nous privilégierons un environnement de qualité. Quant à l’amphithéâtre, il s’agit bien sûr de le consolider, mais pas question d’y mettre des gradins. Des spectacles vivants, comme ceux du Puy du Fou, pourraient y être organisés ».  

Bruno Drapron est plus que jamais dans les starting blocks. « Je partage la déclaration de l’entraîneur Didier Deschamps : les personnes qui avancent ne sont pas celles qui sont les mieux placées, mais celles qui savent travailler ensemble. Notre conseil municipal sera écologiste et citoyen, il portera des actions fortes sur les 12 quartiers de la ville » conclut-il.

Bruno Drapron lors du dernier conseil municipal en audioconférence mercredi dernier
• Au sujet du Ferrocampus : Accusé par Jacky Emon, vice-président du Conseil régional, de ne pas défendre le futur Ferrocampus de Saintes, lieu de formation et d'innovation dédié aux métiers et technologies du ferroviaire, Bruno Drapron, conseiller régional, s’explique : « D’un côté, la Nouvelle-Aquitaine attribue de l’argent pour conduire les études du Ferrocampus ; de l’autre, nous avons à Saintes l’Ecole de la seconde chance, ouverte par SNCF Développement, qui est menacée de fermeture. Ne serait-il pas plus judicieux de sauver cette école avant tout autre projet ? ».

• Regard sur la nouvelle liste « Unis pour Saintes » : « Il s’agit de la réunion de trois listes qui n’étaient pas d’accord entre elles sur certains points au premier tour. Que sortira-t-il de cet attelage dont chaque partie n’aura pas de majorité ? Nous venons de vivre quatre ans d’incompréhension entre la Ville de Saintes et la CDA, il est temps que ce territoire parle d’une même voix. Entre les deux tours, j’avais rencontré la liste des Verts conduite par Renée Benchimol-Lauribe. Elle a décliné ma proposition d’un rapprochement ».

• Info : Dominique Godineau soutient la liste de Bruno Drapron. Rupture avec Renée Benchimol-Lauribe qui conduisait la liste écologiste au premier tour et a fait alliance pour le second avec Pierre Dietz et Pierre Maudoux ? Il semblerait. « Dominique Godineau a été suspendu d'EELV depuis le 7 juin par le Conseil Politique Régional EELV puisqu'il a choisi de soutenir une liste concurrente en opposition avec la décision collective » souligne le groupe local Saintonge EELV.

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