Jean-Paul Pinaud, en visite au moulin de Marc Léchelle à Rouillac |
Jean-Paul,
voici le moment le plus douloureux pour ceux qui t’ont connu et
apprécié : rappeler qui tu étais, évoquer les souvenirs qui nous lient,
c’est-à-dire s’exprimer au passé. Pour Joëlle qui a partagé ta vie, tes
proches et nous tous, ta disparition brutale laisse orphelin. Emporté en
quelques jours, parti sur la pointe des pieds, discret comme tu l’as
toujours été, soucieux de ne créer aucune contrainte à ton entourage.
Ainsi vogue l’esprit de la liberté que tu as toujours défendu et
recherché.
Tu avais de qui tenir : ta grand-mère Jeanne, épicière à Saint-Fort sur le Né, et surtout Isidore, ton grand-père forgeron, ont façonné ta personnalité. Né en 1945, à la fin de Seconde Guerre mondiale, tu savais instinctivement que la fraternité était une valeur essentielle. D’un conflit aussi meurtrier, tes aïeux avaient tiré des enseignements précieux. Isidore - dont on dit qu’il avait un fichu caractère - t’a guidé : travailler avec honnêteté, montrer l’exemple et s’indigner contre les inégalités comme le préconisait l’écrivain Stéphane Hessel.
Après ta scolarité, tu rejoins l’entreprise familiale où ton père répare des machines agricoles. Un regret, ne pas devenir dessinateur industriel mais à cette époque, il est coutume de reprendre l’affaire paternelle. Ton mariage avec Joëlle, infirmière, est célébré en 1975. Un bonheur que cette rencontre avec une jeune femme qui partage avec toi les mêmes valeurs.
Tu avais de qui tenir : ta grand-mère Jeanne, épicière à Saint-Fort sur le Né, et surtout Isidore, ton grand-père forgeron, ont façonné ta personnalité. Né en 1945, à la fin de Seconde Guerre mondiale, tu savais instinctivement que la fraternité était une valeur essentielle. D’un conflit aussi meurtrier, tes aïeux avaient tiré des enseignements précieux. Isidore - dont on dit qu’il avait un fichu caractère - t’a guidé : travailler avec honnêteté, montrer l’exemple et s’indigner contre les inégalités comme le préconisait l’écrivain Stéphane Hessel.
Après ta scolarité, tu rejoins l’entreprise familiale où ton père répare des machines agricoles. Un regret, ne pas devenir dessinateur industriel mais à cette époque, il est coutume de reprendre l’affaire paternelle. Ton mariage avec Joëlle, infirmière, est célébré en 1975. Un bonheur que cette rencontre avec une jeune femme qui partage avec toi les mêmes valeurs.
A Saint-Fort sur le Né, tu deviens un « pro » de la moto, ton domaine de prédilection. C’est ainsi que tu accompagnes pendant des décennies des pilotes sur les circuits, dont Jean-Michel Baron. A eux les résultats, à toi de préparer ces machines de course afin qu’elles soient opérationnelles et performantes. Un « art » quand il s’agit de compétition où la maîtrise des moteurs et des réglages est déterminante ! Tu t’engages aux côtés de sportifs, connus et mois connus, parcourant ainsi toute la France.
Parallèlement, sont créés à Saint-Fort des rassemblements de machines à vapeur, ces engins qui passionnaient ton ami Jean-Claude Blanchon qui en faisait de modèles réduits. Chaque 15 août, le public renouait avec les battages à l’ancienne ! Outre les machines prêtées par Marc Léchelle de Rouillac, des collectionneurs britanniques avec lesquels tu avais pris contact contribuaient à la réussite de cette manifestation.
L'une des dernières sorties de Jean-Paul Pinaud à Jonzac, à la découverte de l'exposition sur l'eau de Claude Guyon |
La retraite
venue, « tu te rends utile » et rejoins ton atelier pour façonner des
pièces qu’il est impossible de trouver dans le commerce. Détenteur d’un
savoir que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Ils ne sont
pas nombreux dans la région à posséder tes connaissances ! Tu profites
de ton temps libre pour découvrir le patrimoine de la région avec Joëlle
et ensemble, vous construisez des projets. Parmi eux, la valorisation
de la forge de ton grand-père que tu voulais transformer en lieu de
mémoire. Pour que la tradition perdure. L’histoire s’est arrêtée
brusquement mardi après-midi dans le service de neurologie de l’hôpital
de Saintes où tu as été admis après un AVC.
Exigeant avec toi-même comme avec les autres, fuyant la facilité et l’hypocrisie, respectueux d’autrui et de la parole des anciens, tu incarnes cette génération d’hommes authentiques et travailleurs. Et comme tu le disais à l’une de tes voisines : « ne t’inquiète pas pour les portes du paradis, je sais forger une clé ! ». Qu’elle t’ouvre le chemin des béatitudes et surtout, n’oublie pas de veiller sur nous et sur ta chère Joëlle ».
Exigeant avec toi-même comme avec les autres, fuyant la facilité et l’hypocrisie, respectueux d’autrui et de la parole des anciens, tu incarnes cette génération d’hommes authentiques et travailleurs. Et comme tu le disais à l’une de tes voisines : « ne t’inquiète pas pour les portes du paradis, je sais forger une clé ! ». Qu’elle t’ouvre le chemin des béatitudes et surtout, n’oublie pas de veiller sur nous et sur ta chère Joëlle ».
L'inhumation a eu lieu au cimetière de Saint-Fort sur le Né, sa commune
natale que bordent les vignobles. Que Jean-Paul Pinaud repose en paix au
milieu de cette campagne qu'il aimait tant.
Le jour viendra où nous nous retrouverons autour d'une table comme celle-ci à célébrer la fraternité ! |
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