Quand le climat de la Haute-Saintonge ressemblait à la Norvège…
Des animaux que Néandertal a croisés |
Décidément, l’histoire de Jonzac abrite plus d’un secret ! Voilà qu’un passé lointain ressurgit, lui offrant une renommée internationale avec le site néandertalien de chez Pinaud. Parmi nos ancêtres, Neandertal est l’une des nombreuses branches du bouquet humain. Arrivé il y a plus de 200.000 ans en Europe, il s’est incliné devant les hommes modernes, Sapiens, voici 30.000 ans. Disparu ? Pas tout à fait ! Dans notre génome, il nous a légués environ 3% d’ADN.
En quoi le site de chez Pinaud est-il exceptionnel ?
Une patte de lion des cavernes découverte en 2002
Le site préhistorique de chez Pinaud a été repéré par un ingénieur du BRGM dans les années 1980. Comprenant des couches du Paléolithique moyen et supérieur, il a fait l’objet de plusieurs chantiers conduits par Jacques Jaubert, professeur à l’Université de Bordeaux et responsable de l’unité de recherches Pasea, et Jean-Jacques Hublin, directeur du département de l’évolution humaine au Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology de Leipzig. Jean Airvaux s’y est également intéressé.
Dernièrement, une équipe conduite par des chercheurs français et russes, William Rendu, Svetlana Shnaider (université de Novossibirsk), Kseniya Kolobova (Académie des Sciences de Russie) et des étudiants a poursuivi les recherches : « nous avions peur de manquer de fouilleurs. Après un message sur Twitter, nous avons reçu quarante demandes en quatre heures, preuve que le site de chez Pinaud est mondialement connu » souligne William Rendu. Et pour cause, la concentration d’ossements de rennes en fait « un gisement remarquable ».
La fouille de chez Pinaud conduite par William Rendu |
Le sol tel que l'ont laissé les Néandertaliens jonché d'ossements de rennes et de bisons |
Un nombreux public réuni au Temple pour assister à la conférence de William Rendu |
L’homme moderne arrive en Europe vers 40.000 avant J.C. et croise forcément Neandertal, d’où un métissage. Longtemps, on a cru que Neandertal était une brute épaisse. Cette image a été revue : ils enterraient leurs morts et avaient une recherche esthétique. « Ils n’étaient pas si différents » estime William Rendu. D’ailleurs, compte-tenu de leurs éloignements, les groupes néandertaliens possédaient leurs propres caractéristiques. Toutefois, ne sont parvenus jusqu’à nous que les éléments se conservant comme les silex, les os, les dents, les bois de cervidés. Les habitations ont disparu, de même que les pieux et autres éléments dégradables dont les ornements (plumes, etc).
Le Sud-Ouest un paradis !
Puis le climat devient celui l’actuelle Norvège
Bienvenue dans un refroidissement climatique ! |
Malheureusement, vers 70.000 ans avant J.C, un coup de froid frappe la planète et divise par cinq le nombre de proies. Il réduit également les ressource végétales. Néandertal subit de plein fouet ce refroidissement climatique et désormais, il doit suivre les rennes migrateurs. Le climat est alors celui de la Norvège.
A Jonzac, les hommes grelottent et doivent s’adapter sous peine de disparaître. Ils développent de nouveaux procédés et mettent au point ce qu’on pourrait appeler « la première économie ». Ils apprennent à se répartir les tâches comme le montre la fouille de chez Pinaud. Les uns chassent et rapportent le gibier, les autres débitent et préparent la viande, constituent des réserves et exportent certains morceaux. Parmi leurs outils, figure le fameux silex grain de mil qu’on a retrouvé jusqu’en Corrèze.
La chasse des rennes par les Néandertaliens |
Si les paléontologues ont trouvé une dent (dans le passé), aucun ossement humain n’a été découvert à Jonzac, contrairement à Saint-Césaire où la célèbre Pierrette a fait beaucoup parler d’elle. Les équipes actuelles recherchent de l’ADN dans le sol, les sédiments (sueur, urine) : « cet endroit, destiné à l’abattage, a perduré durant des lustres et il est intact. Il s’agit du le sol que les Néandertaliens ont laissé. C’est exceptionnel. Une cage thoracique de bison en entier, ça n’existe qu’ici ! ». Tout sédiment récupéré est tamisé.
Les fouilles de chez Pinaud |
En juin prochain, Discovery Channel, la célèbre chaîne de télévision américaine, consacrera un reportage à Jonzac ainsi qu’à Saint-Césaire (près de Saintes). C’est là que pour la première fois, des ossements de Néandertaliens (la fameuse Pierrette !) ont été localisés dans des couches de terrains modernes, preuve que Sapiens et Neandertal ont cohabité alors qu’on pensait qu’ils s’étaient succédé. Sur la disparition des Néandertaliens, les avis divergent. En toute évidence, l’homme moderne s’est imposé sur ses prédécesseurs au fil du temps…
• Le site de chez Pinaud comprend 24 niveaux, les plus bas étant les plus anciens. La base correspond aux Néandertaliens chasseurs de rennes. La carrière appartient à Bernard Cellou et la CDCHS.
Le site de chez Pinaud va recevoir la visite de la chaîne américaine Discovery Channel |
Une fouille franco-russe |
Des animaux que Néandertal a croisés |
Décidément, l’histoire de Jonzac abrite plus d’un secret ! Voilà qu’un passé lointain ressurgit, lui offrant une renommée internationale avec le site néandertalien de chez Pinaud. Parmi nos ancêtres, Neandertal est l’une des nombreuses branches du bouquet humain. Arrivé il y a plus de 200.000 ans en Europe, il s’est incliné devant les hommes modernes, Sapiens, voici 30.000 ans. Disparu ? Pas tout à fait ! Dans notre génome, il nous a légués environ 3% d’ADN.
En quoi le site de chez Pinaud est-il exceptionnel ?
Une patte de lion des cavernes découverte en 2002
Le site préhistorique de chez Pinaud a été repéré par un ingénieur du BRGM dans les années 1980. Comprenant des couches du Paléolithique moyen et supérieur, il a fait l’objet de plusieurs chantiers conduits par Jacques Jaubert, professeur à l’Université de Bordeaux et responsable de l’unité de recherches Pasea, et Jean-Jacques Hublin, directeur du département de l’évolution humaine au Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology de Leipzig. Jean Airvaux s’y est également intéressé.
Dernièrement, une équipe conduite par des chercheurs français et russes, William Rendu, Svetlana Shnaider (université de Novossibirsk), Kseniya Kolobova (Académie des Sciences de Russie) et des étudiants a poursuivi les recherches : « nous avions peur de manquer de fouilleurs. Après un message sur Twitter, nous avons reçu quarante demandes en quatre heures, preuve que le site de chez Pinaud est mondialement connu » souligne William Rendu. Et pour cause, la concentration d’ossements de rennes en fait « un gisement remarquable ».
La fouille de chez Pinaud conduite par William Rendu |
Le sol tel que l'ont laissé les Néandertaliens jonché d'ossements de rennes et de bisons |
Un nombreux public réuni au Temple pour assister à la conférence de William Rendu |
L’homme moderne arrive en Europe vers 40.000 avant J.C. et croise forcément Neandertal, d’où un métissage. Longtemps, on a cru que Neandertal était une brute épaisse. Cette image a été revue : ils enterraient leurs morts et avaient une recherche esthétique. « Ils n’étaient pas si différents » estime William Rendu. D’ailleurs, compte-tenu de leurs éloignements, les groupes néandertaliens possédaient leurs propres caractéristiques. Toutefois, ne sont parvenus jusqu’à nous que les éléments se conservant comme les silex, les os, les dents, les bois de cervidés. Les habitations ont disparu, de même que les pieux et autres éléments dégradables dont les ornements (plumes, etc).
Le Sud-Ouest un paradis !
Puis le climat devient celui l’actuelle Norvège
Bienvenue dans un refroidissement climatique ! |
Malheureusement, vers 70.000 ans avant J.C, un coup de froid frappe la planète et divise par cinq le nombre de proies. Il réduit également les ressource végétales. Néandertal subit de plein fouet ce refroidissement climatique et désormais, il doit suivre les rennes migrateurs. Le climat est alors celui de la Norvège.
A Jonzac, les hommes grelottent et doivent s’adapter sous peine de disparaître. Ils développent de nouveaux procédés et mettent au point ce qu’on pourrait appeler « la première économie ». Ils apprennent à se répartir les tâches comme le montre la fouille de chez Pinaud. Les uns chassent et rapportent le gibier, les autres débitent et préparent la viande, constituent des réserves et exportent certains morceaux. Parmi leurs outils, figure le fameux silex grain de mil qu’on a retrouvé jusqu’en Corrèze.
La chasse des rennes par les Néandertaliens |
Si les paléontologues ont trouvé une dent (dans le passé), aucun ossement humain n’a été découvert à Jonzac, contrairement à Saint-Césaire où la célèbre Pierrette a fait beaucoup parler d’elle. Les équipes actuelles recherchent de l’ADN dans le sol, les sédiments (sueur, urine) : « cet endroit, destiné à l’abattage, a perduré durant des lustres et il est intact. Il s’agit du le sol que les Néandertaliens ont laissé. C’est exceptionnel. Une cage thoracique de bison en entier, ça n’existe qu’ici ! ». Tout sédiment récupéré est tamisé.
Les fouilles de chez Pinaud |
En juin prochain, Discovery Channel, la célèbre chaîne de télévision américaine, consacrera un reportage à Jonzac ainsi qu’à Saint-Césaire (près de Saintes). C’est là que pour la première fois, des ossements de Néandertaliens (la fameuse Pierrette !) ont été localisés dans des couches de terrains modernes, preuve que Sapiens et Neandertal ont cohabité alors qu’on pensait qu’ils s’étaient succédé. Sur la disparition des Néandertaliens, les avis divergent. En toute évidence, l’homme moderne s’est imposé sur ses prédécesseurs au fil du temps…
• Le site de chez Pinaud comprend 24 niveaux, les plus bas étant les plus anciens. La base correspond aux Néandertaliens chasseurs de rennes. La carrière appartient à Bernard Cellou et la CDCHS.
Le site de chez Pinaud va recevoir la visite de la chaîne américaine Discovery Channel |
Une fouille franco-russe |
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