Jean Philippe Machon aux côtés de Nelly Veillet et Liliane Arnaud |
L’affluence, signe qui ne trompe pas, reflète l’approche de scrutins importants pour la ville. Mercredi soir, elle était moins dense que lors des grandes manifestions (gilets jaunes, mouvements syndicaux), mais il ne restait plus une place dans l’espace réservé au public. Et pour cause, les Municipales des 15 et 22 mars se profilent à l’horizon et la campagne promet d’être animée.
Dans les rangs, on notait la présence de candidats qui ont officialisé leur participation, Pierre Dietz, ex adjoint du socialiste Jean Rouger (Saintes en confiance), Pierre Maudoux (Pour et avec les Saintais), Rémi Catrou (Saintes écologique et Solidaire). Au sein même du conseil, Bruno Drapron, ex adjoint UDI de Jean-Philippe Machon redevenu conseiller municipal, fourbit ses armes et s’est allié en la circonstance avec le PRG Philippe Callaud, élu de l’opposition (liste de gauche d’Isabelle Pichard en 2014).
En face, Jean-Philippe Machon (centre droit) vient d’annoncer qu’il briguera un second mandat et conduira la liste "Saintes 2026, belle, durable vivante".
D’autres formations peuvent s’ajouter et l’on ignore à ce jour qui portera la bannière d’En Marche.
Dans l'assistance, Pierre Maudoux et Pierre Dietz, candidats aux municipales |
En début de séance, un hommage est rendu à Annie Tendron, décédée brutalement. Le maire salue son dévouement et son implication dans les associations et dossiers traitant du handicap. Elle était conseillère communautaire et administratrice du CCAS.
Dominique Deren, démissionnaire lors du dernier conseil, est remplacée par Romain Guérive, kinésithérapeute, qui s’avère être le dernier de la liste de Jean-Philippe Machon.
Adjointe aux sports, Dominique Deren ne sera pas remplacée. Le nombre d’adjoints sera désormais de 9. Une décision de « bon sens alors qu’il n’y a plus de comités de quartiers et que nous sommes en période pré-électorale » précise le premier magistrat.
Applaudissements en hommage à Annie Tendron |
Une modification relative au montant des indemnités de fonction du maire, des adjoints et des élus délégués est votée.
Elle entraîne les commentaires de Laurence Henry (opposition) à l’encontre du maire : « vous n’avez pas diminué vos prétentions personnelles. A Angoulême, ville plus importante que Saintes, les indemnités y sont inférieures de 20% ».
« Loin des maximales, elles n’ont pas bougé depuis le début de notre mandat » souligne l’intéressé.
La seconde salve concerne le faible recrutement féminin dans les effectifs de la ville. « Ça y est, la campagne a commencé ! Le conseil municipal vous sert de tribune pour me caricaturer » rétorque le maire. Et cette situation n’en est qu’à ses débuts…
Jean-Philippe Machon : « Pour investir, il faut trouver des partenaires financiers »
Le DOB (débat d’orientation budgétaire) est présenté par Frédéric Neveu. Après une diminution, la dotation globale de fonctionnement de près de 27 milliards d’euros est quasi stable. En raison de la reprise de l’investissement public local ces deux dernières années, le fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (CTVA) croît de 350 millions d’euros pour atteindre 6 milliards d’euros (+ 6%). Les aides de l’Etat quant à l’investissement restent aux montants fixés l’an dernier (dont 1 milliard d’euros pour la dotation d’équipement des territoires ruraux). Les dotations de solidarité urbaine et rurale augmentent chacune de 90 millions d’euros. 10 millions d’euros serviront à financer les mesures du projet de loi « engagement et proximité » qui bénéficieront aux petites communes.
A noter que le manque à gagner de la taxe d’habitation ne sera pas totalement compensé, les collectivités perdant ainsi la possibilité de pouvoir fixer leurs taux.
Les perspectives sur le niveau d’endettement font ressortir la nécessité d’un emprunt au budget principal (400.000 euros en 2019, 5,895 millions d’euros en 2020 estimés).
Le programme d’investissement sera recentré sur les priorités : site Saint-Louis, quartier Saint-Eutrope et amphithéâtre, ensemble inscrit dans le projet « Action cœur de ville » ; travaux sur les édifices protégés dont les arènes, voirie et équipement des services ; acquisitions foncières ; mise en accessibilité de certains bâtiments et d’arrêts de bus.
Quelles sont les marges de manœuvre pour Saintes ? La ville est moins endettée passant de 35 millions d’euros à 27,7 millions d’euros. A une époque, le plan de rénovation urbaine a plombé les finances et l’actuelle municipalité a assumé la fin de cette opération nécessaire.
S’il admet que Frédéric Neveu a fait un beau plaidoyer, Philippe Callaud n’a pas la même lecture des chiffres : « vous dites que l’épargne brute des collectivités locales est en hausse, qu’on va pouvoir investir, que tous les signes sont au vert. Pourtant, le village gaulois que nous sommes va mal dans cet univers de bonnes nouvelles. Les charges à caractère général augmentent et Saintes n’investit plus depuis des années. C’est avec cette baisse d’investissement que vous avez désendetté la ville. Vous manquez de souffle et vous ne faites pas rêver les Saintais malgré les dépenses effectuées dans le domaine événementiel ».
Jean-Philipe Machon réagit : « vous constaterez que nous n’avons pas augmenté les impôts locaux malgré la baisse de la DGF. Pour nous aider, il faut trouver des partenaires financiers. Comment avons-nous réalisé l’entrée de Bellevue, la passerelle, les ronds-points des pompiers ou de Saintronic ? Les aides de l’Etat, du Département et de la Région sont déterminantes ».
Amphithéâtre, site Saint-Louis, pont de Lormont : Travaux en vue
• Amphithéâtre : « arrêtez de parler de béton »…
Outre le quartier Saint-Eutrope, il s’agit de réaliser des travaux importants à l’amphithéâtre pour assurer sa protection, son confortement ainsi que la pérennité de ce joyau archéologique qui contribue à l’attractivité et l’embellissement de la cité. La création d’une autorisation de programme permettra d’identifier l’ensemble des coûts.
Les travaux de valorisation comprennent l’aménagement d’un prototype d’assises végétalisées (jauge de 4000 spectateurs) ainsi qu’un investissement dans des équipements scéniques, l’accessibilité du site et le stationnement.
Montant global 7.080.000 euros (de 2020 à 2024). Des subventions seront perçues de la DRAC et du loto du patrimoine.
Evidemment, le terme « assises végétalisées » provoque une onde de choc chez les opposants au projet. « Les arènes sont en péril. Il faut donc intervenir rapidement, mais arrêtez de parler de béton, ce sont de fausses rumeurs. Oui, il y aura des assises végétalisées car elles correspondent à la politique actuelle de la DRAC qui consiste en la sauvegarde des monuments et leur valorisation. L’amphithéâtre a toujours accueilli des spectacles qui émerveillaient la population. Aujourd’hui, on ne peut plus en organiser en raison de la fragilité de la structure. Quand les actions prioritaires auront été accomplies, assainissement, Porte des Vivants, des assises permettront d’animer le site. L’amphithéâtre fait partie intégrante de la ville. Il n’est pas question de le figer, pourquoi en priver les habitants ? Rien n’a été fait sur l’ensemble du monument depuis les années 1920. Mobilisons nous pour sauver les arènes ! » explique Jean-Philippe Machon.
François Elhinger, Laurence Henry, Philippe Callaud, Josette Groleau |
Intrigué, Jean-Philipe Machon entend s’informer sur le fait que François Ehlinger n’a pas été convié à la dernière réunion de ce comité. Par ailleurs, il juge les propos tenus par l’élu « polémiques et axés sur des bases inexactes ». Et d’ajouter : « l’amphithéâtre originel avait des gradins. C’était bien sa vocation première de recevoir du public ? »…
Dans les rangs de l’opposition, Serge Maupouet, Josette Groleau ou encore Renée Lauribe Benchimol s’interrogent. Quoi qu’il en soit, le drainage de l’arène est essentiel ainsi que les travaux de consolidation. Sinon, ce monument emblématique, inauguré vers 40 après J.C, passera un bien mauvais XXIe siècle !
Philippe Creachcadec, Bruno Drapron, Caroline Audouin, Marie-Line Cheminade |
quartier Saint-Louis (dossier Christian Schmitt) :
Le projet concerne le site de l’ancien hôpital ainsi que les abords (entre le cours Reverseaux et la rue Dangibaud). La municipalité estime judicieux d’inscrire cette requalification urbaine du quartier dans une approche incluant un belvédère paysagé, un ascenseur dont l’emplacement a été modifié, l’opération Belle-vie d’air confiée à Linkcity, la construction de logements sociaux, divers aménagements et réfections (gare routière). Coût de 2020 à 2027 : 9.820.000 euros.
• Autorisation de programme
Ouvrage d’art, pont de Lormont :
La réhabilitation du pont de Lormont, qui franchit la voie de chemin de fer sur la rive droite et constitue l’une de voies d’accès au centre ville, est jugée prioritaire. Coût estimé à 2.685.000 euros (de 2020 à 2024).
Jean-Philippe Machon, Jean-Pierre Roudier, Françoise Bleynie |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire