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mardi 12 novembre 2019

Saintes : « Depuis combien de temps le fonds ancien de Saintes est-il en danger ? » s'interroge l'association MédiaCtions

L'actualité provoquée par Amélie met en évidence la situation du fonds ancien de Saintes fermé depuis de nombreuses années au grand dam des historiens. L'association MédiaCtions a publié une tribune à ce sujet dont des extraits suivent :

« Les patrimoines et les subtilités de ses priorités


Depuis combien de temps le fonds ancien de Saintes, est-il en danger ? Pour répondre à cette question, il faut revenir à des temps eux aussi bien anciens. En avril 2014, le site officiel de la Charente-Maritime écrivait pourtant encore : « Le Fonds ancien régional. C’est la première chose qui frappe à l’étage de la médiathèque François-Mitterrand de Saintes. Une odeur prenante de vieux papiers, pas désagréable, même un peu envoûtante. Les quelque 25 personnes réunies dans la pièce n’ont d’ailleurs eu d’yeux que pour ces vieux papiers dressés sur trois tables devant eux »...
C’était lors de l’accueil du public à l’occasion de la présentation des « Trésors en chantier », en avril 2014. Et combien d’entre nous se souviennent être allés étudier des livres remarquables dans la salle d’étude réservée autrefois aux recherches ?

En plein cœur de notre ville, la médiathèque municipale François-Mitterrand occupe l’espace de l’ancien couvent des Jacobins depuis 1938, après la donation du négociant Maurice Martineau tant du bâti que de ses patrimoines littéraires et iconographiques, en 1928. Le trésor du fonds ancien, correspondant à pas moins de 100.000 documents, est d’un intérêt générationnel et scientifique dépassant très largement le niveau local.
La notion même de « S » quand on cite le « fonds » parle d’elle-même. A ne pas confondre avec le fond d’un immeuble, cette orthographe, faux ami du pluriel, prend sa source étymologique à la racine latine de « fundus ». Dans les bibliothèques et les lieux culturels, le mot « fonds » prend alors sens de « collection », collections de livres, œuvres d’art ou documents d’intérêt national.

C’est cependant dès 2005 que le fonds n’est plus ouvert que sur rendez-vous et c’est depuis juillet 2011 que le fonds ancien régional de Saintes est définitivement fermé. On parle de la tristesse de la fermeture du lieu mais cela faisait déjà de nombreuses décennies que l’on savait combien le bâti et la collection étaient menacés, le site ne correspondant plus du tout aux normes de conservation, comme le souci d’hydrométrie.

La fermeture du fonds ancien avait bien évidement pour objectif de mettre hors de danger le patrimoine, mais aussi d’engager des travaux permettant d’optimiser les conditions de présentation, de rangement et de sauvegarde des collections tenant compte des niveaux de température et de lumière ambiantes et des taux d’humidité. Nous pouvons rendre hommage en revanche au travail réalisé par les spécialistes comme François Lopez, responsable du fonds, ayant œuvré pour l’inventaire et le sauvetage de la collection, alors que les politiques piétinent et piétinent encore sur chacun de leur mandat pour prendre leur responsabilité.
Car nous allons bientôt entamer l’année 2020 et qu’en est-il des implications des élus successifs et des priorités données au sauvetage de ce trésor patrimonial ? N’y a-t-il pas moyen de prendre vraiment le problème à son origine et à l’ampleur de sa réalité ? Est-ce qu’un politique va enfin se sentir responsable et vraiment concerné ?

Une place dans un Musée ?

C’est un patrimoine rarissime et inestimable pour une ville comme Saintes et il est donc véritablement regrettable que succession faite d’au moins quatre maires, rien ne soit réellement fait en urgence pour une réhabilitation rapide et concrète. Chacun dit depuis des lustres « s’en occuper » sans que rien finalement ne soit décisif et radical.
 Les fonds littéraires, manuscrits, ouvrages anciens du XIème, XVème au XIXème siècles, des œuvres régionales mais aussi des impressions iconographiques, photos, plans, esquisses, aquarelles sont en effet d’une fragilité extrême et nombre de pièces mériteraient d’intégrer une Collection Muséale au lieu de mourir dans le silence des politiques successives.
A ce titre, et au regard de l’indispensable et urgente construction du grand Musée Saintais, nous, association MédiaCtions, mettons en proposition l’intégration de quelques œuvres primordiales du fonds ancien dans les projets du Programme Scientifique et Culturel, document rédigé au titre de la naissance d’un musée et qui, à Saintes, a déjà été voté et validé par les instances étatiques culturelles pour sa première phase.

Au profit du plus grand nombre et non quelques érudits

Ne pouvant en effet répondre aux besoins financiers et à la réhabilitation de tous les bâtis municipaux de la ville de Saintes, n’est-il pas l’heure de concevoir non pas un musée strictement garni des lapidaires romaines mais aussi et plus logiquement un musée comprenant nos collections de toute forme que ce soit, représentant 2000 ans de notre histoire ?
Des pièces majeures telles la charte de 1081 de Saint-Eutrope ou des registres concernant Bernard Palissy ne pourraient-ils pas prendre place dans des espaces muséaux recevant les qualités de conservation indispensables à leur protection et présentation aux publics ? Pourquoi est-ce possible dans le monde entier et pas à Saintes ?

Des priorités

N’y a-t-il pas urgence de réhabiliter les bâtis, les toitures et les salles du fonds ancien de Saintes ?
N’y a-t-il pas urgence d’étudier un vrai projet de préservation et de présentation des collections historiques saintaises ?
Nous demandons à la ville de Saintes de nous expliquer ce qui va être fait pour protéger et présenter l’ensemble des collections patrimoniales de Saintes, dont les collections du fonds ancien ».

Association MédiaCtions

1 commentaire:

  1. Un inventaire complet doit exister qui permettra aussi ,par un comité d'experts spécialisés , d'indiquer la "valeur" des pièces conservées à ce jour en vue du plan de financement de ce Musée historique de Saintes ..
    Des reproductions fidèles en 2 et 3 dimensions pourraient même permettre ,si vraiment nécessaire, de réfléchir à l'opportunité de vendre sur le marché Public quelques-uns des originaux ,non sans garder d'excellentes copies pour le futur Musée ,dont l'urgence et la nécessité d'un financement parait s'imposer.

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