Pages

mercredi 20 novembre 2019

Réorganisation administrative de la gendarmerie sur le territoire de Haute-Saintonge : Un gendarme référent par commune

Les réactions des maires de Cercoux et Chaunac au sujet des nouveaux découpages


Une réunion concernant la réorganisation administrative de la gendarmerie en Haute-Saintonge était organisée vendredi dernier à Jonzac par le sous-préfet Jérôme Aymard et le commandant Hoarau. A leurs côtés, Raphaël Gérard, député, Claude Belot, maire de Jonzac, Daniel Laurent, sénateur, Brigitte Rokvam, Christophe Cabri, Bernard Seguin, conseillers départementaux ainsi que les commandants de brigades.

« Les gendarmes de Haute-Saintonge sont mobilisés 24 sur 24 h » souligne Jérôme Aymard devant un parterre d’élus réunis dans la salle des fêtes de Jonzac. L’évolution de la société et des comportements rend la tâche de plus en plus ardue ; les rapports entre personnes se tendent et peuvent s’accompagner de violences. Les gendarmes et la police de sécurité au quotidien sont confrontés à ces situations délicates. « Que des échanges réguliers entre les maires et les représentants des forces de l’ordre aient lieu est essentiel » estime le sous-préfet. Et d’ajouter « l’organisation de la gendarmerie repose sur une adaptation correspondant aux réalités avec, pour objectif, de gagner en efficacité opérationnelle ».

Le Commandant Hoarau présente la réorganisation administrative du territoire, en cohérence avec les frontières de l’arrondissement et la Communauté de Communes. La Compagnie de Jonzac s’étend de Saint-Aigulin au sud à Pons au nord.
Depuis le 1er janvier 2019, Pons est effectivement rattachée à la Compagnie de Jonzac. Petite "anomalie", les communes de Mortagne, Boutenac-Touvent, Brie sous Mortagne, Floirac et Saint-Romain sur Gironde dépendent également de cette Compagnie, tout en restant sous la responsabilité de la sous-préfète de Saintes. La situation devrait évoluer dans les années qui viennent.
A son arrivée en 2017, le commandant Hoarau avait sous ses ordres 86 gendarmes. Les effectifs sont désormais de 106 dont six affectés à la police de sécurité (la Charente-Maritime fait partie des départements prioritaires comme les Deux Sèvres). Une seconde vague de PSQ est prévue (5 en 2020 et 5 en 2021 sur la Charente-Maritime). Le territoire compte également la Brigade de recherches (6 personnes) et le Peloton de surveillance et d’intervention (15).


• Les communautés de brigades :

En 2014, Montendre et Montlieu La Garde ont constitué une communauté de brigades. La création d’une brigade territoriale autonome de Montendre permettra d’intégrer tous les militaires sur un même site. D’où un projet de construction, boulevard de Saintonge à Montendre, de 6 logements et d’une extension des locaux de service (des terrains sont disponibles près des bâtiments existants).
Notons également la communauté de brigades de Jonzac (incluant Archiac qui conserve une ouverture au public deux demi-journées par semaine), celles de Mirambeau (comprenant les brigades de proximité de Saint-Genis et de Saint-Ciers du Taillon) et de Montguyon (avec Saint-Aigulin, dans la perspective d’une future brigade territoriale autonome).

• Réorganisation : 

Dépendant jusqu’à présent de Montendre, les communes situées le long de la Nationale 10, Bédenac, Montlieu La Garde, Chevanceaux, Orignolles, Pouillac, Saint-Palais de Négrignac seront de la compétence de Montguyon. Afin d’assurer un équilibre, les communes du Sud de Jonzac, c’est-à-dire Agudelle, Chaunac, Vibrac, Villexavier, Fontaines d’Ozillac et Léoville dépendront de Montendre tandis que Salignac et Courpignac seront du ressort de Mirambeau.
Le commandant Hoarau insiste sur la nécessité, pour les équipes, d’être au cœur de l'action : « les tâches annexes polluent et les gendarmes manquent alors d’efficacité, c’est pourquoi la nouvelle organisation cible une présence accrue sur le terrain, d’autant que nous avons une délinquance qui remonte de la Gironde ».
En effet, la délinquance est en constante augmentation en certains endroits : sur un an, 900 crimes et délits sur les régions de Jonzac (17343 habitants au total) et Mirambeau (17627 habitants sur 40 communes) contre 400 sur Montguyon (10156 habitants) ou Pons.

Un référent gendarmerie par commune


Un débat s’instaure avec la salle. Daniel Laurent est inquiet quant à l’avenir de Saint-Ciers du Taillon. La question reste posée. Il faut savoir qu’en terme d’efficacité militaire, une position est stratégique quand elle est au centre de son territoire afin de faciliter le déploiement des patrouilles. A noter que l’ouverture au public de la brigade de proximité de Saint-Genis n’a pas été maintenue car la fréquentation n’y était pas assez conséquente.
Le commandant Hoarau souhaite une plus grande communication avec les maires, d’où un référent gendarmerie identifié par commune : « l’élu pourra le joindre facilement par téléphone et si l’affaire le nécessite, contact sera établi avec le commandant ».
Le maire de Chaunac trouve « curieux » de rejoindre Montendre : « je n’ai rien contre la cité des pins, mais notre bassin de vie, c’est Jonzac ». Claude Belot partage ce sentiment : « Chaunac, c’est Jonzac et les bassins de vie, ça existe. Guy Geay pourra continuer à s’adresser à la gendarmerie de Jonzac puisque c’est possible. L’histoire, ça se respecte ». En effet, avec le guichet unique, on peut aller dans n'importe quelle gendarmerie et les plaintes peuvent aussi être faites par internet. Seule différence notoire pour l’édile de Chaunac, son gendarme référent fera partie de Montendre et non pas de Jonzac.

Jeanne Blanc, maire de Cercoux, s’interroge sur la réorganisation de Montguyon et Saint-Aigulin (la communauté de brigades compte actuellement 15 effectifs avec la police de sécurité) : « Est-elle opportune ? Elle doit intervenir avec le nouveau casernement porté par le SIVOM ». Lequel met du temps à sortir de terre… mais le projet avance et des terrains ont été préemptés sur la commune de Montguyon pour accueillir bureaux, locaux de service et logements. L’ensemble devrait être réalisé d’ici quelques années. Le dossier est validé selon les déclarations du député et du sous-préfet. A titre d’exemple, la nouvelle gendarmerie de La Tremblade, réalisée par la Cara, a mis dix ans avant d’être inaugurée. De telles constructions prennent forcément du temps.


« Pourquoi les collectivités financent-elles la construction des gendarmeries ? » demande Daniel Laurent

Daniel Laurent soulève un autre point : « sur le principe, je ne suis pas d’accord pour que l’immobilier soit porté par les collectivités, la compétence gendarmerie dépendant de l’Etat. Les communes ou les intercommunalités y perdent des plumes. Des millions d’euros, c’est un budget ! On presse les communes et les départements ne financent plus ce type d’investissement ».
« Les loyers sont perçus par les communes et remboursent une partie du montant engagé. L’Etat peut apporter son aide » répond le sous-préfet. « Si l’Etat devait financer l’immobilier des gendarmeries, cela ferait beaucoup d’argent » ajoute le commandant Hoarau qui cite l’implication de certaines communes, dont Mirambeau, dans l’entretien des logements et locaux des gendarmeries. Le fait d’avoir un maire comme interlocuteur est important car il apporte généralement une solution rapide aux problèmes que rencontrent les gendarmes qui sont locataires. Les délais peuvent être plus longs avec des organismes comme Habitat 17 qui gère l’immobilier des gendarmeries de Pons, Jonzac et Saint-Aigulin. Certaines casernes sont vieillissantes et Jonzac en fait partie…

La réunion s’achève par un autre sujet : la présentation, par le sous-préfet, du protocole pour les personnes victimes de violences conjugales et intrafamiliales.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire