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mardi 23 juillet 2019

Avy/La saga des Champignons Renaud : 11,5 millions d’investissement dont la couverture du site de compostage et son biofiltre

Jérôme Aymard, sous-préfet de Jonzac, Jean-François, Jonathan et David Renaud, 
Joël Troger, maire d'Avy
Au lieudit les Roches à Avy, non loin de Pons, la famille Renaud gère depuis trois générations une entreprise spécialisée dans la production de champignons de Paris blancs et crèmes, shiitakes et pleurotes gris. Forte de 350 salariés, elle est l’une des sociétés les plus importantes dans son domaine. Et elle fonctionne non stop, sept jours sur sept !


Le champignon de Paris a un atout majeur, il est bio ! De ses tout débuts à sa vente en magasin, aucun conservateur ou produit décrié ne l’aura concerné. Naturel et sans traitement, il ne se lave, ni ne se pèle ! 
Vendredi dernier, le sous-préfet de Jonzac, Jérôme Aymard, s’est rendu sur un site où il est produit en importantes quantités, de l’ordre de 210 tonnes par semaine : il s’agit de l’entreprise Renaud située aux Roches à Avy. A sa tête, Jean-François Renaud et ses deux fils Jonathan et David.
Contremaître dans une exploitation de la région jusqu’en 1959, Jean est le premier à s’être lancé dans l’aventure et mis à son compte. En 1970, il a "investi" 17 hectares de caves pour cultiver le fameux agaric bisporus. A cette époque, on « travaille dans les carrières », comme on dit. Il y règne une certaine humidité, favorable au développement du champignon, et le matériel utilisé est la fameuse lampe à acétylène.

La visite de l'entreprise
Avec le temps, les techniques évoluent. En 1993, Jean-Francois Renaud entreprend la construction de grands hangars pour une culture hors sol, tout en apportant diverses améliorations qui permettent une récolte à la chaîne. Jonathan et David le rejoignent avec leur savoir-faire et leurs regards respectifs face à un monde en pleine évolution.

Les questions concernant les conditions de travail et celles liées à l’environnement sont importantes, c’est pourquoi de nouveaux investissements sont prévus de l’ordre de 11,5 millions d’euros. Notons qu’outre des bâtiments destinés à la pousse et la cueillette, « l’entreprise fabrique son propre compost à partir de ressources renouvelables sans pesticides en maîtrisant les apports d’eau et d’énergie » souligne Jonathan Renaud.


Nouvelles salles de cueille
Travaux en cours
La visite organisée permet de mieux comprendre comment se cultive le champignon de Paris ou d’Avy plus exactement ! Elevé sur un compost « maison » fabriqué à partir de paille (débouché intéressant plus de 400 agriculteurs), du fumier de cheval et de la fiente de poule, les champignons trouvent en ce substrat les nutriments nécessaires à leur croissance. De l’incubation en passant par le gobetage (calcaire et tourbe répandus sur la terre de culture) à la montée du mycélium, la fructification et la cueille, s'écoulent cinq à six semaines. La dextérité des cueilleurs (qui suivent une formation) est essentielle : entièrement manuelle, l'opération se déroule sur des tables de tri (chaîne et salles à température constante). « On ramasse d’abord la première volée de champignons, ce qui permet à la seconde de terminer sa croissance. Délicatesse et patience sont nécessaires. Le champignon est fragile à manipuler, il faut être attentif aux techniques et conditionnement » explique David Renaud.
Destinés à la grande distribution française (90%), aux grossistes, maraîchers et restaurateurs, les champignons sont triés par calibres et placés en barquette.

Les expéditions en barquettes
Format XXL !
Forts de 350 salariés, les Champignons Renaud sont leaders dans leur domaine et l’excellence du produit est la ligne directrice. Implantée en Haute-Saintonge, la société privilégie l’embauche de personnel issu du cru auquel s’ajoute une main d’œuvre venant en majorité des Pays de l’Est. « Nous rencontrons des problèmes de recrutement et c’est bien dommage car nous avons de nombreux postes à proposer. Cette situation est perceptible depuis une dizaine d’années » remarque Jean-François Renaud.
Dans un proche avenir, des actions favorisant des rencontres employeur/futurs salariés vont être organisées par Pôle Emploi avec le soutien du sous-préfet de Jonzac.

Compost prêt à rejoindre la champignonnière
« Nous avons développé une consigne des emballages, fait évoluer les packagings dans un souci d’éco-conception et étudions avec soin notre empreinte carbone » remarquent les responsables, soucieux des nouvelles dispositions du marché. Et de conclure « Produire français, c’est moins de transport et donc moins de pollution. Nous devons aussi anticiper les demandes du consommateur comme nous l’avons fait avec les émincés, développer les qualités gustatives et nutritionnelles des champignons, réduire l’utilisation de plastiques dans les emballages et envisager la création d’une boutique d’entreprises ». Des défis que la société est prête à relever !

Le sous-préfet de Jonzac aux côtés d'une salariée travaillant de longue date 
à la champignonnière
• Cueillis à la main, les champignons sont directement conditionnés dans leur emballage final afin d’éviter de multiples manipulations et de proposer des produits frais.
• De la fabrication du compost à l’expédition des champignons, l’ensemble des étapes de production est maîtrisé pour garantir un produit de qualité.


• L’entreprise recrute :  Fonctionnant 7 jours sur 7, les Champignons Renaud proposent de nombreux emplois. Aussi bien pour la cueillette que la conduite d’engins (liste non exhaustive), des postes sont à pourvoir.  N’hésitez pas à la contacter au 05 46 94 04 84 ou à envoyer un CV.

• Le site de compostage



• 7 tunnels de compostage, soit 1 715 m2, 240 tonnes de paille et 240 tonnes de fumier de cheval traitées chaque semaine, 6 salles de pasteurisation, 800 tonnes de compost pasteurisé obtenues chaque semaine, plus de 1450 containers acheminés vers la champignonnière...

• De nouveaux investissements à hauteur de 11,5 millions d’euros sont prévus pour deux nouvelles salles de cueille (leur nombre passera de six à huit), la partie frigo (lieu de stockage, préparation des commandes) et dans le secteur du compostage. Un « sarcophage » englobant les structures existantes contribuera à éliminer les odeurs se répandant dans les environs (fin 2020).

• Les déchets de la cueille, les pieds en particulier, sont remis dans le compost et les pailles en fin de vie sont acheminées vers l’agriculteur qui refera de la paille à nouveau. Les résidus seront épandus sur les champs. Ainsi rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !  

Pour lutter contre les odeurs (ammoniaque entre autres) et les nuisances olfactives :

• L’idée est de couvrir le compostage par un nouveau bâtiment qui viendra coiffer l'ancienne structure. Deux turbines aspireront jusqu’à 5 fois/heure le volume du bâtiment. Après passage à travers un filtre à bois, l’air expulsé sera purifié. Cet investissement est interne à la société, sans subvention. L’important est d’éviter des désagréments au voisinage, des pétitions ayant déjà circulé.

• Le compost est un procédé naturel issu de la fermentation de la paille et du fumier de cheval. Ce processus génère des odeurs qui ne sont pas forcément du goût des riverains…

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