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mercredi 20 mars 2019

Collège La Fontaine/Montlieu : Rencontre avec l'univers attachant de Valentine Goby

Jeudi dernier, le collège de Montlieu recevait Valentine Goby, auteur de nombreux ouvrages. Durant la journée, elle a rencontré des élèves de troisième et de quatrième au CDI aux côtés de leurs professeurs de français, Mmes Laplace et Airault. Avec les collégiens, elle a partagé son univers particulier…


Valentine Goby collectionne les prix littéraires et il faut bien reconnaître qu’elle les mérite. Femme sensible, attentive aux histoires sortant des sentiers battus, soucieuse d’éclairer des parcours inattendus et courageux, cet auteur de talent s’investit pleinement. Pour elle, l’écriture est partage. Comment pourrait-il en être autrement ?

Devant les élèves de troisième, elle parle de son livre Kinderzimmer paru en 2013 aux éditions Actes Sud. Récompensé du prix des libraires en 2014, il a été traduit en six langues. Ce sujet difficile retrace la vie d'une déportée, Mila, qui donne naissance à un enfant dans le camp de concentration de Ravenbruck en 1944. En ce lieu inhumain, existe une chambre pour nourrissons.
Le roman est un hymne à la lutte : comment faire pour sauver son enfant et finalement se sauver soi-même, entre privations et blessures, sans la solidarité qui s’instaure au cœur d'une situation dantesque ? « J’ai effectué de nombreuses recherches. Aucun livre à ce jour n’avait parlé des bébés nés dans les camps. Il m’a fallu du temps pour rassembler les documents, rencontrer la mère Mila, m’impliquer, comprendre son quotidien ». S'incarnant en des personnages attachants, l’écriture devient témoignage et l’on attend la lumière, au bout du tunnel. S’il est terriblement émouvant, ce récit est aussi une page d’histoire contemporaine, un rappel sur les comportements et les misères que l’homme est capable d’infliger à autrui.

Soucieuse de clarté, Valentine Goby peaufine ses textes et « va jusqu’au bout de son brouillon ». Elle a consacré son troisième roman à la création d’un collège de jeunes filles noires au Cameroun. Une entreprise à saluer à une époque où ce type d’établissement n’existait pas. Elle travaille à partir de faits réels et c’est pourquoi elle a toujours une oreille attentive.

Valentine Goby échange avec les élèves en présence de Mme Laplace, professeur de français, Emmanuelle Laforêt, conseillère principale d'éducation
Les questions des collégiens fusent. Elle leur répond avec spontanéité et franchise. Où écrit-elle ? « Un peu partout, dans le train, les hôtels, les bibliothèques ». Comment toucher les lecteurs ? « à partir de questions universelles qui prennent chair dans une aventure particulière. Kinderzimmer, par exemple, montre la résistance de femmes détenues, abîmées dans leurs corps durant la Seconde Guerre mondiale ». Peut-on garder l’espoir en de telles circonstances ? « On est tous différents par rapport au monde. Pour certains, c’est dur d’avoir de l’espoir. Mais nous considérons qu’il y a de l’espoir puisque nous sommes debout ! ». Depuis quand écrivez-vous ? « depuis que je suis petite ». A  15 ans, que lisiez-vous ? « des classiques, Zola, Hugo, les personnages du peuple. Cosette est encore très actuelle ». La conversation est fournie et les jeunes intéressés.

L'après-midi, les élèves de 4e échangent avec la romancière sur certains de ses récits de littérature jeunesse comme Une preuve d'amour, mais aussi sur son dernier roman pour adultes Un paquebot dans les arbres (2016), un récit social et réaliste sur une famille du Nord de la France, face à la menace de la tuberculose dans la France des années 50.

Une belle rencontre que celle de Valentine Goby avec les élèves du collège La Fontaine ! Une bonne façon également de valoriser lecture et littérature.

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