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mercredi 20 mars 2019

A quand une reconnaissance de la ville de Jonzac à Jean Glénisson ?


Avec la disparition de Paulette Glénisson, inhumée mardi matin au cimetière de Jonzac, nous sommes nombreux à nous interroger sur les raisons qui font que la plaque posée aux Archives départementales de Jonzac en l’honneur de Jean Glénisson, son époux décédé en 2010, n’a jamais été dévoilée, ni inaugurée.
Jean Glénisson est une éminente personnalité de la capitale de la Haute-Saintonge. Quel beau parcours : élève de l'École des Chartes, archiviste paléographe, membre de l'École française de Rome, conservateur aux Archives nationales, chargé du Trésor des Chartes ; chef des Archives de la bibliothèque de l'Afrique équatoriale française à Brazzaville ; professeur d'historiographie à l'Université de São Paulo au Brésil ; chargé de conférences, puis directeur d'étude à la VIe section de l'École pratique des hautes études (EPHE) ; directeur de l'Institut de recherche et d'histoire des textes à Paris.
De retour à Jonzac, sa ville natale où il avait choisi de passer sa retraite, Jean Glénisson a contribué au rayonnement de l’Université francophone d’été que venait de créer le maire, Claude Belot. Ouvrant son riche carnet d’adresses, il a invité au cloître des Carmes les plus grands conférenciers et l’on se souvient d’un colloque consacré à Fortin de la Hoguette en présence de Marc Fumalori, de l'Académie française, ainsi que d'universitaires américains et italiens dont Tullio Grégory, professeur à la Sapienza de Rome, qui nous a quittés début mars.

Jean Glénisson mérite notre reconnaissance. Nous ne doutons pas que la Ville saura lui offrir un bel hommage (tout en regrettant que son épouse ne puisse y assister).  

• Eloge funèbre de Marc Seguin, membre de l'Académie de Saintonge, au cimetière de Jonzac en souvenir de Paulette Glénisson

« Chers amis, nous voici rassemblés en bien petit nombre pour un dernier hommage à Madame Paulette Glénisson. Telle était sa volonté : partir dans la discrétion la plus totale. Et pourtant ! Comment ne pas évoquer les années exceptionnelles au cours desquelles elle a si bien su seconder son mari qui a fait pendant quelque temps de Jonzac, la ville natale qu’il aimait tant, un lieu de culture ? L’aventure commence en 1973 avec la très riche exposition Jonzac, un millénaire d’histoire. A ce moment-là, Jean Glénisson dirige l’Institut de recherche et d’histoire des textes. Il s’emploie à fédérer dans le département tous ceux qui partagent sa passion pour notre passé commun. Puis, c’est le temps de l’Université francophone d’été Saintonge-Québec : conférences, séminaires, colloques, expositions, publications… 
Paulette, sans jamais vous lasser, été après été, dans la maison de Bourg-Nouveau que vous avez pris tant de plaisir à embellir, vous avez reçu les plus grands historiens de la seconde moitié du XXe siècle que Jean Glénisson appelait «ses « professeurs ordinaires » : le doyen Jean Schneider, toujours fidèle, Jean Favier, un de vos amis, Pierre Chaunu, Régine Pernoud…. J’arrête là une énumération qui serait interminable, d’autant que tous sont devenus des auteurs classiques, et que, grâce à vous, tous ont aimé Jonzac. Et sont venues les années tristes avec le décès de votre époux, les difficultés matérielles, le poids de la solitude et de l’indifférence. Vous avez guetté, espéré une reconnaissance publique qui n’est jamais venue : aucun ruban à couper, aucune plaque à dévoiler… Avec votre départ, c’est un livre qui se refermera si nous, qui sommes encore présents, ne faisons pas l’effort de le maintenir ouvert. Qu’il nous soit permis avant de vous dire adieu de remercier celles qui ont pu adoucir vos dernières souffrances, en particulier Marie Champeau dont la conduite et la charité ont été exemplaires ».

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