Le projet Saint-Louis envisagé par Linkcity (Bouygues) |
Le projet de vente du site Saint-Louis par la municipalité est présenté ainsi que les aménagements prévus par Linkcity (filiale de Bouygues). Le Club Citoyen rappelle ses objectifs : informer, débattre sur la vente, agir pour en faire l'annulation, solliciter les citoyens pour entamer une procédure judiciaire.
Le Club Citoyen s'organise sous l'égide de l'association « La coopérative du citoyen » pour la collecte de fonds (chèque, espèces, financement participatif par le biais d'Helloasso.org). Un appel à la générosité est lancé pour financer les procédures judiciaires. Le dossier a déjà été transmis à un cabinet d'avocats spécialisés dans le droit public pour une étude du dossier et des possibilités de recours.
Sont dénoncés le manque de concertation, l'estimation tardive et très basse des Domaines, les trois réunions publiques reportées en janvier 2019 après le délai de recours, le compromis de vente voté par le conseil municipal alors que les annexes étaient chez le notaire, un compromis exclusivement à l'avantage de l'acquéreur, des doutes sur la conformité du PLU, de l'OAP et du PSNV et enfin la question des chauves-souris qui est espèce sauvegardée.
Pour effectuer un recours à la délibération autorisant la vente, le délai est de deux mois. Il se terminera le 13 janvier 2019. Il n'y avait pas d'urgence à vendre le site. Des doutes sont encore à lever et l'on ignore si le compromis est déjà signé ou pas (annoncé signé dans le dernier mensuel de la ville, mais une élue de l'opposition déclare qu'il ne l'est pas)...
Faisant suite à l'intervention de Max Boisrobert, architecte des Bâtiments de France à la retraite (qui a travaillé sur Saintes entre 2009 et 2014 et participé au projet Europan), Jean-Michel Méchain, président de l'ACMS, souligne qu'il a été le premier, en avril 2018, à tirer la sonnette d'alarme. Il détaille ses démarches contre le projet « qui ne vaudrait pas mieux que celui de Jean Rouger en son temps ». Il a une ambition pour le site, haut lieu gallo-romain à l'époque de Mediolanum.
Faire une proposition alternative
L'historien Alain Michaud, de la Société d'archéologie, évoque le parcours touristique prévu par la mairie, de l'Abbaye-aux-Dames à l'amphithéâtre. Saint-Louis, qui est pourtant le promontoire de Saintes, ne représentera plus grand chose sans un musée. Il parle de l'ascenseur urbain à destination des clients de l'hôtel et dénonce le fait que les fouilles soient à la charge de la ville alors qu'elles devraient être à celle de l'aménageur...
Une habitante s'exclame : « Le site doit revenir aux Saintais, il ne devrait pas être privatisé ». Une autre intervenante reproche le report des trois réunions publiques par la municipalité : 19 janvier 2019 pour les habitants et les acteurs du patrimoine ; 22 janvier 2019 pour les commerçants alors que les décisions sont déjà prises. Elle se plaint également du cloisonnement des participants à ces rencontres : pour quelles raisons ?
Marie-Laure Rouger, présidente de l'OT, dénonce la création d'un « ghetto pour riches » au site Saint-Louis. « Particulièrement choquée par la présence d'un Mercure de 75 chambres qu'il sera difficile de remplir », elle s'interroge sur l'offre touristique, l'hébergement, la concurrence avec les autres établissements hôteliers et plus généralement sur les problèmes économiques.
Josette Groleau, élue de l'opposition, insiste quant à elle sur les finances : le site a été acheté à l'hôpital par Bernadette Schmitt 4,2 millions, un prêt de 5,1 millions a été réalisé comprenant les travaux de sécurisation. Le remboursement de cet emprunt a commencé et coûte à la ville 1,1 million par an jusqu'en 2020 : « On va vendre à perte à 1,2 million d'euros alors qu'on n'a pas fini de payer ». Jean-François Saunoi indique que Christian Schmitt lui a confirmé que le site a coûté 10 millions d'euros en 10 ans. Certains estiment les charges d'entretien par la ville à plusieurs millions d'euros par an après la vente (voirie entre autres). Le seul qui retire les marrons du feu, c'est Bouygues !
Simone Terville prend la parole indiquant « qu'elle est pour le projet actuel et qualifie cette réunion publique de politique ».
Le prix de l'ascenseur annoncé par Christian Schmitt varie : début 2018, il atteignait 400000€, puis annoncé par l'architecte à près d'un million d'euros. Un intervenant déclare qu'il aurait entendu parler, lors d'une réunion de quartier, d'un prix allant jusqu'à 2 millions d'euros à terme et un coût annuel d'entretien à la charge de la ville de 200000 €. « Tout ça pour un ascenseur enclavé au fond d’une sombre impasse qui finira en pissotière et ne sera plus entretenu en raison de son coût »...
L’aménagement d’un accès supplémentaire au site par la rue Cabaudière est également évoqué.
Des interrogations concernent sur la gare routière (la parcelle appartient au Département). Le projet est d'y aménager des logements sociaux par la Semis. La gare routière serait délocalisée par la CDA sur la nouvelle zone Parc Centre Atlantique des Coteaux. Comment feront les collégiens de René Caillié et Jeanne d’Arc ? Question...
« Que va-t-il se passer si on bloque la vente ? Quel coût pour la ville ? Y a-t-il une clause en faveur de Bouygues en cas d'échec de la vente ? » s'enquiert un participant. Jean-Michel Méchain évoque la possibilité d’un recours avec le paragraphe 9.4.2 sur le compromis de vente (à étudier).
Question de Noël Laurenceau sur la voirie qui sera créée le long du rempart (derrière l’ancienne morgue) : « est-ce que ça ne risque pas de détruire une partie du rempart ? ». La partie visible est classée MH, mais pas la partie enterrée selon lui.
Débat sur la procédure : certains intervenants disent qu'il ne faut pas attendre le retour des avocats, il faut tout de suite déposer un recours au Tribunal administratif pour voir si le dossier est recevable et éventuellement obtenir des délais.
Jean Rouger conclut les débats en défendant son projet Europan, réalisé dans la concertation, la transparence et fait par de jeunes architectes à la tête féconde. Imaginé en éco-quartier, ce choix avait été validé par l'ensemble des élus. Pour lui, les échanges sont les mêmes qu'il y a dix ans : le musée doit être situé à Saint-Louis et le site doit revenir aux Saintais et aux Saintongeais. Il déplore l'abandon du travail considérable Europan par la municipalité actuelle « attitude totalement irrespectueuse ». Pour Noël Laurenceau, la bétonisation du projet Rouger aurait été plus importante que la perspective actuelle sans oublier « le coût excessif du projet Europan ».
Le Club Citoyen encourage les habitants qui se sentent concernés à écrire un ou plusieurs courriers aux autorités pour les alerter de la situation.
Une deuxième réunion aura lieu en début d'année où sera proposé un projet alternatif.
C.J. Rufus
• Contact : sauvonslesitesaint-louis@lilo.org
Page Facebook : https://www.facebook.com/APSSLSaintes
• Compte sur Helloasso.org : https://www.donnerenligne.fr/la-cooperative-du-citoyen/faire-un-don pour aider en vue des procédures judiciaires
• Contrairement à ce que prétend le bulletin municipal de décembre, la signature du compromis de vente ne sera valable que lorsque le délai de deux mois de recours contre la délibération du CM du 7/11/18 sera écoulé, c'est-à-dire le 13 janvier 2019 puisqu'elle a été publiée le 14 novembre 2018. L'affaire est loin d'être terminée...
Bonjour
RépondreSupprimerAprès lecture du compte rendu de cette réunion ,je tiens à signaler que j,habite depuis trente cinq ans le quartier Saint Louis ,je suis tres
Intéressée par le devenir du site.
Élue en 2008 je n'avais pas voté pour l'acquisition du site trouvant que le prix ne correspondait pas à l'estimation des domaines.
Sur le projet actuel en effet j'ai bien dit être pour,sauf pour l'hôtel.Il me semble que sur la partie de son implantation des fouilles programmées doivent se faire avant toute décision .
Je tiens trop attachée à ma liberté d'expression ,je tiens à apporter ces précisions.
Simone Terville
Dommage que Madame Rouger parle de site pour les "riches" .... elle qui se contente de vivre dans l'un des plus imposants hôtels particuliers du centre ville sur les bords de la Charente avec la vue imprenable que son maire de mari avait fait ouvrir à grands coups de tronçonneuses ! On n'est jamais mieux servis que par nous-même !
RépondreSupprimerMadame Rouger de l'office du tourisme ne voit aucun problème à faire de la pub auprès des vacanciers pour ses chambres d'hôte ( combien la chambre ? ah pour prolo , là aussi ) par ses employés de ce même office du tourisme.
Alors ses leçons et autres conseils , c'est à l'évidence pour les couillons qui voudront bien y croire.
Merci notre maîtresse, devrai-je dire ?