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vendredi 28 septembre 2018

Conseil municipal de Saintes : Coup d’Etat manqué… mais une vraie fracture au sein de la majorité

Mercredi, lors du conseil municipal, une partie de la majorité municipale aurait pu mettre le maire, Jean-Philippe Machon, en minorité lors d’un vote sur les rallonges budgétaires. Or, la délibération a été retirée au dernier moment et sans en avertir l'ensemble du conseil. Les élus contestataires ont alors exprimé, chacun à leur tour, ce qu’ils avaient sur le cœur…

Une séance tendue entre Jean-Philippe Machon et une partie de sa majorité (à ses côtés, Marie-Line Cheminade, première adjointe ; derrière lui, 
son directeur de cabinet Emmanuel Lecomte)
Echappant à un coup d’Etat, Jean-Philippe Machon a senti sur sa nuque la froideur du couperet d’une mise en minorité. En retirant au dernier moment la délibération 7 qui portait sur une modification modificative du budget principal (vote de rallonges budgétaires pour les animations), il a réagi in extremis, évitant que cette séance ne prenne pour lui mauvaise tournure. La Gauche voulant un vote à bulletins secrets sur cette délibération, les élus « frondeurs » de la majorité auraient alors manifesté leur mécontent au maire sans s’exposer à un vote à main levée.
Ces derniers, courageux, sont alors montés au créneau pour dire ce qu’ils avaient sur le cœur. A commencer par Frédéric Neveu, adjoint au finances : « vous avez retiré une délibération sans en expliquer la cause. Jusqu’à présent, nous avons fait un bon travail de gestion, mais 2018 ne sera pas à la hauteur des autres années. Vous devez nous écouter, c’est l’intérêt de notre collectif ». Et de déplorer l’opacité ambiante : « je ne visualise aucun bon de commandes. Je vous l’ai dit par mail. ».  A leur tour, Marie-Line Cheminade, Dominique Deren, Bruno Drapron, Françoise Bleynie et Marcel Ginoux ont fait part de leurs sentiments quant à la gestion municipale, regrettant le retrait du point 7 sans en être avertis.
Rien ne va plus, en conséquence, au sein de la majorité municipale qui semble scindée en deux camps. Pourra-t-elle recoller les morceaux ?

L'élue de la majorité, Dominique Deren, aux côtés de Daniel Pierre, responsable de Sud,
 représentant le personnel municipal
Comment analyser cette situation ?

Ras-le-bol vis-à-vis d’un premier magistrat « qui n’en fait qu’à sa tête et n’écoute personne » ? C’est une première hypothèse couramment avancée par ceux qui le côtoient. Diviser pour mieux régner ? On peut en tout cas s’interroger sur le différend, non réglé, entre les services événementiel et culturel qui a conduit à la démission de l’élue Fanny Hervé, au départ d’Isabelle Oberson, au retrait de Dominique Deren, élue responsable des fêtes de l’arc de Germanicus et aux problèmes que rencontre son collaborateur Jérôme Carbonnel. De nombreuses personnes estiment qu’une explication constructive entre l’événementiel et le culturel aurait évité des frictions inutiles. Pourquoi Jean-Philippe Machon n’a-t-il pas calmé le jeu ? Question.
S’ajoute à ce contexte un peu troublé l’approche des municipales de mars 2020. La gauche ayant une revanche à prendre, cherche-t-elle à exacerber les tensions qui existent au sein du conseil afin d’affaiblir le premier magistrat ? C’est une stratégie courante. D’autant que peuvent s’y ajouter d’autres sensibilités recherchant le même but (Droite, République en Marche, France Insoumise). On en saura plus dans quelques mois avec l’annonce des candidats et la composition des listes.
Ces remarques font penser au bon vieux bouquin de Sun Zi sur « L’art de la guerre ». Vivant en Chine au VIe avant notre ère, il avait déjà une bonne idée sur la manière dont on garde le pouvoir en habillant les uns et manipulant les autres.

A suivre…

• Les choses ont mal commencé pour Jean-Philippe Machon. Très vite, il a été remercié de la présidence de la Communauté d’Agglomération par une « coalition » regroupant gauche et droite. Qu’on lui préfère Jean-Claude Classique, maire de Fontouverte divers droite, honnête homme de 75 ans qui n’avait rien demandé, était un premier signe. Depuis, on reproche au maire de Saintes son manque de collaboration avec la CDA…

Jean-Philippe Machon et Jean-Claude Classique. En 2016, Jean-Philippe Machon s'est retiré de ses fonctions de président de la CDA, s'inclinant devant la pression de ses vice-présidents dont Frédéric Neveu. « Impossible de travailler avec lui » disaient-ils. Ils en ont démissionné. La tête du chef de file était donc tombée, mais les problèmes étaient-ils résolus pour autant ? Il semble que non si l'on en croit la dernière séance du conseil municipal..

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