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mardi 15 mai 2018

Saintes/Royan : Mouvement de grève à la SEMAAAS (Société d'économie mixte de autocars et autobus Aunis et Saintonge)

A l'appel de la CGT, plusieurs dizaines de salariés de la SEMAAAS sont en grève aujourd'hui contre le projet de la Direction de réduire des acquis par le biais des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires). Ce matin, la CGT SEMAAAS a refusé de participer à la réunion de "négociations" auxquelles la direction avait convié les organisations syndicales.  
 
• Lettre ouverte de la CGT SEMAAAS au Directeur, représentant Transdev

« Par votre note d’information du 11 mai 2018, vous accusez, sans la citer, la CGT SEMAAAS et les salariés qu’elle représente : de monologues, invectives et attaques à répétition. Nous vous retournons « le compliment ». N’est-ce pas la direction d’entreprise qui, depuis des années, ne cesse de demander des efforts aux salariés, alors que, depuis plus de 6 ans, les actionnaires se réservent la quasi-totalité des bénéfices ? Une moyenne de 315.000 € par an ! Et il faudrait vous en donner 200.000 de plus ! N’est-ce pas la direction d’entreprise qui, depuis la mise en place des DSP, ne cesse de mettre en concurrence les salariés, en les mettant en permanence sous la coupe d’une concurrence acharnée, dans les faits, votre complice capitaliste ? N’est-ce pas la direction d’entreprise qui n’a cessé de développer le travail à temps partiel, le faisant passer de 20 à 80 % de l’effectif de conduite ? Trop longue et inadmissible est la liste !

Comment pouvez-vous, dans votre note d’information - sauf à ne pas en être l’auteur - affirmer vouloir « sauver l’entreprise » alors qu’en réunion de comité d’entreprise, vous êtes contraint d’admettre la disparition programmée de l’entreprise SEMAAAS, en tant qu’entité sociale et économique ? La situation aurait-elle changée depuis ? Réunion de comité d’entreprise pendant laquelle vous avouez aussi que « le fait de baisser les prix ne peut rien garantir » d’obtenir du travail ; certes, vous rajoutez « que cela peut aider », mais néanmoins en rien garantir quelque marché que ce soit, car ils sont soumis à concurrence.
Vous faites état, dans votre note d’information, avoir proposé aux organisations syndicales de revenir sur certains points du statut collectif de l’entreprise tout en conservant des acquis majeurs.
Plusieurs remarques sont à faire :
1. Force est de constater que nous ne sommes plus à vos yeux les partenaires sociaux qui vous sont « si chers », mais relayés aux rangs d’organisations syndicales. Pour la CGT SEMAAAS, ce n’est en rien un problème, car nos intérêts ne sont point communs. Vous travaillez à subtiliser la richesse produite par les salariés aux seuls profits des actionnaires alors que notre organisation revendique un retour à une maîtrise publique afin que l’argent des contribuables ne serve pas à enrichir des actionnaires privés, mais à être réinvesti au service des usagers et à permettre aux salariés exécutant cette mission de vivre dignement de leur travail.
2. Sur les acquis majeurs qui seraient conservés :
- En premier lieu, nul ne peut justifier, où qu’il soit, que des salariés nouvellement embauchés se voient appliquer un statut différent des personnels déjà en place ou entrés à une certaine date. Que devient la règle du « à travail égal, salaire égal » ?
- Ensuite, vous annoncez ce que vous conservez, bien que les seuls documents que vous nous ayez remis attestent du contraire, et vous vous privez bien, sur votre note d’information, de faire la longue liste de tout ce dont vous entendez priver une catégorie des salariés.
- Aussi, par cette note d’information, que vous avez pris soin de transmettre rapidement par voie postale à l’ensemble des salariés, probablement comptez-vous semer le doute dans la tête des salariés, afin de les dissuader de se mobiliser plus largement. Compte-tenu de votre « sortie du bois », il est évident que vous ne pouvez ignorer le mécontentement et les inquiétudes grandissantes des personnels quant à leur avenir. Vous avez, en semant la peur, réussi à rompre l’unité syndicale en usant d’un chantage à l’emploi que, nous vous le réaffirmons, vous ne pouvez garantir. Et aujourd’hui, vous faites menace que, si les négociations n’aboutissent pas, vous pourriez dénoncer les accords d’entreprise et usages pour permettre d’être compétitifs afin de répondre aux appels d’offres. Or, vous savez très bien que si d’aventure il vous prenait une telle idée, les accords en question resteraient encore applicables un an, et c’est probablement bien-là encore une difficulté pour vous, car les résultats des appels d’offres auront déjà été rendus. Dès lors, votre besoin de la signature d’un accord, pour pouvoir appliquer sans délai vos exigences capitalistes, prend tout son sens. La CGT SEMAAAS ne participera pas à cette collaboration de classe, et elle continuera de tout mettre en œuvre pour s’opposer à la mise en place de telles régressions économiques et sociales pour les personnels, au seul profit du capital. La CGT SEMAAAS, et le personnel réuni ce jour, exigent de la direction d’entreprise un renoncement intégral à son projet d’accord ».

Le tract distribué ce matin par la CGT Semaaas

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