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mardi 15 mai 2018

La ville de Jonzac, via l’Établissement Public Foncier de Nouvelle Aquitaine, acquiert 1.000.000 euros la propriété de la Mouillère pour y installer le futur centre de secours

Cette propriété, située à l'entrée de Jonzac, non loin de thermes, en direction d'Ozillac est ce que l'on appelle un beau domaine comportant une demeure historique. La ville va l'acquérir pour installer la nouvelle caserne des pompiers sur le vaste terrain. Quant au corps de bâtiment, il pourrait intéresser la Chaîne Thermale du Soleil (une hypothèse pour l'instant). La signature de l'acte devrait intervenir dans les semaines qui viennent

On a souvent appelé ce domaine la Ménardière. En fait, historiquement, 
il s'agit de la Mouillère !
Madame Roux est propriétaire de deux parcelles situées au lieu-dit La Mouillère, d’une superficie respective de 40,79 ares et de 10,6542 hectares dont l'une possède un grand corps de bâtiments. La totalité de ces terrains se situe en zone constructible du Plan Local d’Urbanisme. Elle souhaite s'en défaire pour un montant total de 1.000.000 €. En raison de l’emplacement stratégique de ce domaine en vue de l’implantation du futur centre de secours, mais aussi de la proximité des thermes, Claude Belot a proposé au conseil municipal de l'acquérir par l’intermédiaire de l’Établissement Public Foncier de Nouvelle-Aquitaine. En conséquence, il est nécessaire de modifier par avenant la convention qui lie la commune à l’EPF. 
Le vote a été positif et les démarches sont donc ouvertes. Dans cette opération, le maire s'appuie sur l’EPF qui assurera le portage financier de l'opération, la municipalité s'engageant à honorer l'investissement financier dans six ans. Cette formule facilite les transactions puisque la construction de la nouvelle caserne dépend du Conseil Départemental. Le calendrier n'étant pas encore clairement défini, la ville n'investit pas directement et laisse du temps au temps.

Deux parcelles de plus de dix hectares
Si l'emplacement semble convenir aux sapeurs-pompiers qui seront alors proches de l'hôpital, la demeure, quant à elle, peut susciter des questions quant à son devenir. Elle possède un riche passé et son chapeau de gendarme en pierre est un témoignage architectural digne du plus grand intérêt.
Pourquoi ne pas y installer le futur grand musée de Jonzac ? Depuis le temps qu'on en parle ! Les collections s'accumulent et ne sont pas correctement mises en valeur au cloître des Carmes...

La propriété est proche de la route, à la sortie de Jonzac en direction d'Ozillac
• Marc Seguin, de l'Académie de Saintonge, livre le fruit de ses recherches au sujet de la Mouillère :

« Le logis de La Mouillère était une maison noble qui, selon toute vraisemblance, a été érigé vers 1540 par un écuyer du nom de Denis Chevalier (1537-1553) qui a dû posséder aussi la maison de l'actuelle Place de la République où se situe la Banque Populaire, autrefois chez Nédelec (photographe). La Mouillère est un logis très intéressant avec sa seule tour couverte par un dôme de pierre. Il y avait aussi une tour dans la maison de la banque (dont la base subsiste).
Après 1565, son fils Jean Chevalier possède aussi Beaulieu, autre terre noble (non loin de l’hôtel en construction, près de l’actuel casino). Ce Jean Chevalier est magistrat à Saintes (enquêteur pour le Roi au Présidial) ; il est marié à Françoise d'Estivals (famille bordelaise). Il meurt en 1577. Françoise d'Estivals se remarie à Archambaud de Tustal (un autre Bordelais) et tous deux sont seigneur et dame de ce lieu jusqu'à la fin du XVIe siècle. Au début du XVIIe siècle, la famille Boisbellaud semble avoir possédé la Mouillère.
Ensuite, le domaine a dû être partagé. Ce qui a, plus tard, donné le vaste édifice du XVIIIe siècle qui est à l'arrière.
En 1671, Isaac Maignac, docteur en médecine, est propriétaire du logis de La Mouillère. Ce personnage possède aussi La Cheminaderie. Nous sommes là au cœur du protestantisme jonzacais avant la Révocation. Cet Isaac Maignac a été le pasteur de Jonzac jusqu'à sa mort, vers 1680.
Lui succède son gendre, Gabriel de Marchezalliers, qui a été le dernier pasteur et a dû émigrer. Pendant la Révolution, vivait à Jonzac un Maignac qui fut l'un des guillotinés ».

• Non loin de la Mouillère, se trouve un chemin, endommagé par le rond-point actuel, qui s'appelle "le Chemin de la Potence". Peut-être s’y trouvaient-ils les fourches patibulaires de Jonzac, c'est-à-dire les piliers du gibet, à peu près à l'emplacement du petit cimetière mérovingien mis au jour voici quelque temps.

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