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mardi 17 avril 2018

L'accueil des migrants dans le Sud Saintonge a besoin de coordination

A l’initiative de Nicolas Morassutti, maire de Montlieu-la-Garde, une réunion s'est tenue en mairie en présence de Bernard Lalande, sénateur, Raphael Gérard, député, les élus des communes du Sud Saintonge accueillant des migrants - François Bastère pour Montguyon, Alain Chiron pour Saint-Aigulin et Elisabeth Diez pour Montendre - les bénévoles, Tremplin 17 qui gère pour l’Etat les logements mis à disposition, la Maison Pop de Montendre chargée de l’accompagnement, le secrétaire général de la sous-préfecture et des familles de réfugiés.


Les points positifs de cet accueil sont largement évoqués, notamment pour les écoles, mais aussi pour la capacité d’innover sur ces territoires ruraux afin de trouver des solutions aux difficultés rencontrées, bien souvent sur des questions qui dépassent largement l’accueil des réfugiés, comme par exemple la mobilité.

Ces difficultés ont été listées :

La mobilité pour se rendre aux heures de formation (langue française) et satisfaire aux obligations administratives. Ces obligations imposent un déplacement à La Rochelle, voire pour certaines à Poitiers. En l’absence d’alternative, ce sont des bénévoles qui conduisent les réfugiés à la préfecture et sur les lieux de formation.
La nécessité de quitter le logement dans les trois mois qui suivent l’obtention du statut de réfugié. Cela suppose de trouver un logement et pour cela d’avoir trouvé un travail, ce qui demande également d’avoir les notions de français de base. Or, cet apprentissage, comme les recherches de travail et de logement, ne peuvent se faire en si peu de temps.
La formation en français. A l’heure actuelle, les réfugiés ont droit à 200 heures de formation en langue française. Mais quand vous êtes adulte étranger, que vous devez assimiler un nouvel alphabet, une nouvelle langue, cela ne peut se faire en 200 heures.
Le soutien aux enfant scolarisés. Les soutiens prévus pour les écoles accueillant des enfants allophones n’ont pas été alloués dans les écoles rurales. En ce qui concerne la maternelle, cela ne pose pas de problème car les enfants s’adaptent vite et apprennent rapidement la langue. Toutefois, quel que soit son âge, un enfant qui a connu la guerre, qui a été témoin de la violence et connaît l’exil, a impérativement besoin d’un soutien psychologique qui fait défaut aujourd’hui, afin que ces blessures n’entravent pas le déroulement de sa vie future.
La difficulté d’obtenir le permis de conduire. Impossible d’obtenir le permis sans maîtrise de la langue française, au regard du code aujourd’hui. Or, le permis permettrait la mobilité pour emmener les enfants à l’école, aller aux formations, rechercher du travail, un logement,…
La garde des enfants en bas âge. La question se pose face aux nombreux déplacements que les points précédents demandent.

Ces difficultés précises mettent en exergue des difficultés plus générales déjà subies par les habitants de la ruralité : accès aux services publics, centralisation à La Rochelle des services de l’Etat, mobilité, accès au numérique, carence de psychologues scolaires...
Les échanges ont permis de mettre à jour un fort besoin de coordination entre les acteurs du territoire pour que des solutions communes puissent être organisées.

Nicolas Morassutti travaillera avec la Maison Pop à la mise en oeuvre de cette coordination.

De la même façon, les élus locaux et parlementaires resteront mobilisés collectivement pour notamment obtenir la décentralisation de certaines procédures à la sous-préfecture et alerter au plus haut niveau sur les conditions nécessaires à l’apprentissage de la langue et à l’obtention du permis de conduire.

Ensemble, ils défendront l’action indispensable des bénévoles qu’il convient de respecter et de faciliter afin de maintenir le haut niveau d’engagement tel qu’il est connu aujourd’hui.

Extrait de la Lettre de communication de Bernard Lalande, sénateur

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