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samedi 17 mars 2018

Capitaine Eric Hoarau : de l’Ile de La Réunion à Jonzac

La Compagnie de gendarmerie de Jonzac compte un nouveau capitaine, Eric Hoarau. Il a trouvé en la Haute Saintonge un territoire qui diffère d’Evry, l’une des plus grosses unités de France où il était en poste. Portrait d’un officier forgé par les valeurs de l’Ecole Militaire Préparatoire de la Réunion où il a fait ses premières armes. 

Le capitaine Hoarau présente le fanion de l'Ecole Militaire Préparatoire de la Réunion 
Les destins sont-ils tracés ? Dès sa jeunesse, le capitaine Hoarau, qui commande depuis plusieurs mois la Compagnie de Jonzac, souhaitait faire une carrière militaire. Il a concrétisé cette ambition qui coïncidait avec son état d’esprit : « c’est une vocation, j’ai le sens de l’ordre, de la discipline ».
Il aurait pu rester dans son île natale, celle qui fait rêver les touristes, entre pentes volcaniques, nature luxuriante et plages ensoleillées. Il préfère la métropole !
Ce qui ne l’empêche pas de vanter les "mérites" de sa « terre » et surtout l’ambiance qui y règne. Située dans l’océan Indien à 700 km de Madagascar, elle réunit de nombreuses ethnies qui cohabitent pacifiquement : « le métissage y est important. D’après des recherches, un Hoarau serait parti en bateau de Boulogne-sur-Mer voici quelques siècles. Les Hoarau sont nombreux à La Réunion. Je suppose qu’il est notre ancêtre commun ! » souligne-t-il.

Le capitaine Hoarau est un homme de dialogue qui évoque volontiers des souvenirs du temps d’avant. Dès l’âge de dix ans, il est entré à l’École Militaire Préparatoire créée par Michel Debré au Tampon. Une opportunité qui permet aux enfants, quelle que soit la situation de leurs parents, de poursuivre des études. « Elle dépendait de l’Académie de Marseille qui avait en charge l’Outre-Mer. Les élèves étaient accueillis jusqu’à la Terminale. L’objectif des responsables était une réussite au baccalauréat de 100% et des perspectives professionnelles ».
Si les professeurs sont issus de la société civile, l’encadrement est assuré par des troupes de Marine. Les élèves sont internes et ne rentrent chez eux que le week-end. Malgré la rigueur qui règne entre les murs, le Capitaine Hoarau garde un bon souvenir de cette époque : « Il y avait un concours d’entrée. Sur 600 candidatures, la direction en sélectionnait une trentaine par an. C’était strict ». Toutefois, le cadre est loin d’être désagréable : « Dans un environnement géoclimatique particulièrement favorable, l'E.M.P.R. dresse ses constructions modernes et fonctionnelles, les bâtiments répartis sur un terrain vaste de neuf hectares sont de plain pied et confortables. Le cadre fleuri, les haies de conifères et les caoutchoucs, l'ocre des bâtiments contribuent au maintien d'une ambiance agréable dans un lieu où il fait bon vivre » peut-on lire sur un document. Cette école a fermé ses portes en 1992 en raison de coupes budgétaires.

Bac en poche à 17 ans, Eric Hoarau fait alors une licence de droit. C’est en Gendarmerie qu’il trouve la voie qui lui convient. Gravissant les échelons, ses activités le conduisent en différentes villes de l'hexagone, entre autres Dammartin en Goële, Mirande dans le Gers, Melun, Frontenay, Evry et Jonzac.

La police de sécurité au quotidien 

 Le Capitaine Hoarau et sa famille ont tout de suite apprécié le sud de la Charente-Maritime, proche de l’Atlantique et de Bordeaux, capitale de la Nouvelle-Aquitaine : « dynamisme et développement économique sont visibles dans la région » dit-il en observateur des lieux où ses fonctions l’ont conduit.
Un secteur rural, si étendu soit-il, ne présente pas les mêmes problèmes que les grosses agglomérations. Cependant, il existe en Haute Saintonge une délinquance qui ne faiblit pas (d’autant que certains dealers ne sentent moins exposés à la campagne et choisissent d’y établir leurs bases). Les différentes brigades que chapeaute la Compagnie, Jonzac/Archiac, Montendre/Montlieu, Montguyon/Saint-Aigulin, Mirambeau/Saint-Ciers du Taillon/Saint-Genis (bientôt Pons ?) sont appelées à traiter des affaires de cambriolages, drogue, dégradations, escroquerie, sans oublier la délinquance routière, la réduction du nombre de victimes sur la route étant l’une des priorités gouvernementales. A cela, s’ajoutent les problèmes familiaux ou de voisinage, le drame des femmes battues, les harcèlements et les agressions. Ces dernières années, la lutte contre la radicalisation islamique fait également partie des préoccupations.

Initiée par Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, la police de sécurité au quotidien (PSQ) se met en place. Proche de la population, mobilisée dans les quartiers pour se rapprocher des citoyens, son but est d’établir un dialogue constructif. Des gendarmes en binôme vont à pied au contact des habitants, des commerçants. Cette mission a pour but de créer un lien de confiance entre les forces de l’ordre et la population, permettant de recueillir des informations, des renseignements utiles pour le maintien d’un vivre ensemble apaisé. Une communication solidaire en quelque sorte. « Les gens disent qu’ils ne nous voient pas suffisamment. La police de sécurité est précisément faite pour aller à leur rencontre » explique le Capitaine Hoarau. Il salue au passage le renfort apprécié qu’apportent les réservistes.

Après ce tour d’horizon, le Capitaine Hoarau a plaisir à présenter le fanion de son ancienne Ecole qu’il garde dans son bureau et dont la devise est « s’instruire - servir - se distinguer ». Des valeurs qui ont forgé son caractère.

En février dernier, Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, a lancé la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ) et annoncé que le département de la Charente-Maritime bénéficiera, en zone gendarmerie, d’un accompagnement renforcé dans le déploiement de la PSQ.

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