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mercredi 14 février 2018
Compteur Linky : Les témoignages sont accablants
Entrée en Math Sup à 15 ans, Normale Sup Lyon à 18 ans, Joséphine vient d’interrompre ses études à cause des compteurs Linky. Elle ne peut plus non plus rentrer chez elle à Toulon qui est une zone Linky. Voici son témoignage :
« J’ai 20 ans et je suis électro-sensible depuis deux ans. En septembre 2016, comme l’année précédente, j’ai obtenu de pouvoir choisir ma chambre dans ma résidence universitaire, de manière à avoir une chambre peu exposée aux ondes électromagnétiques hautes fréquences (en clair : assez loin des antennes, à plus de 200 mètres). La maison de mes parents, à Toulon, est aussi assez épargnée par les antennes : nous n’avons eu qu’à mettre un rideau en tissu anti-ondes devant la fenêtre de ma chambre, et mon appareil de mesure (Cornet ED78S) mesure 0,0005 mW/m2 dans toute la maison, soit le minimum de l’appareil dans cette gamme de hautes fréquences.
Jusqu’en décembre à peu près, je me sentais très bien dans la maison de mes parents : l’atmosphère était calme, un calme que seuls les électrosensibles peuvent apprécier dans les endroits très peu exposés (par opposition aux impressions étranges de vibrations électriques et de malaise que nous ressentons dans les endroits exposés). Donc, jusqu’en décembre à peu près, la maison de mes parents était calme, tout allait bien. Mais à partir des vacances de Noël, j’ai constaté que ce n’était plus pareil. Je m’y sentais moins bien, même si c’était léger. Trois semaines plus tard, j’en ai parlé à mes parents. Et c’est aux vacances de février qu’il y eu un gros changement.
Dès le début des vacances, un léger mal de tête, impossible de me reposer et de me ressourcer, j’avais du travail à faire pour mes partiels, mais je n’arrivais pas à me concentrer, j’étais flasque et fatiguée. Le calme de la maison de mes parents, ce n’était plus qu’un souvenir !
Et en une journée, ça a basculé. Des maux de têtes affreux, je ne pouvais plus tenir dans la maison. J’avais l’impression que mon visage se figeait, les muscles étaient crispés. Comme je suis en lien avec d’autres personnes électrosensibles, j’ai appris que c’était probablement dû à des poses de Linky dans le quartier ce jour-là. Mon mesureur de hautes fréquences était catégorique : toujours 0,0005 mW/m^2, pas d’ondes hautes fréquences. Je suis restée plusieurs heures à la maison, en essayant de me raisonner toujours complètement éberluée, sonnée, j’ai fait ma valise.
J’ai fini cette journée absurde, le 23 février, chez une amie électrosensible, en zone « pas Linkysée ». Et là, miracle, je peux à nouveau réfléchir, je peux me détendre. Mon mal de tête n’était donc pas dû à une maladie.
Dans les jours suivants, je suis retournée plusieurs fois chez moi pour me convaincre que mes maux de têtes persistaient. Je n’arrivais pas à y croire. Mais comme je ne tenais pas plus de quelques heures, j’ai dû faire mes valises.
Nouvel épisode (à peu près aussi drôle) : à Lyon, sur mon lieu d’études. Dans ma chambre universitaire, qui est très propre au niveau des ondes hautes fréquences comme je l’ai déjà dit, j’avais encore mal à la tête. C’était plus léger qu’à Toulon mais quand même gênant. Je savais aussi que mon quartier (le 7 ème) était en cours d’installation Linky. Et puis je suis allée à l’Ecole, j’ai repéré les salles les moins exposées au niveau hautes fréquences, j’ai mis mes vêtements anti-ondes (qui protègent uniquement des hautes fréquences) et j’ai attendu. Même conclusion qu’à Toulon : un gros mal de tête, alors qu’avec mes vêtements j’aurais dû me sentir assez bien, et impossible de réfléchir. L’école devait être tout aussi exposée au Linky avant les vacances, mais comme je suivais mes cours sous les antennes, c’était difficile de distinguer les effets des hautes fréquences de ceux de l’électricité sale.
Maintenant, la morale de l’histoire : je ne peux plus habiter chez mes parents, je ne peux plus faire mes études à Lyon. Avant de continuer mes études par correspondance, je vais prendre un semestre pour commencer à me guérir et récupérer les facultés intellectuelles que j’avais avant. Les seuls endroits où j’étais vraiment exposée aux ondes électromagnétiques hautes fréquences, étaient les salles de cours, et j’étais couverte de tissus anti-ondes, avec un t-shirt à capuche, un bonnet et une voilette. Mes amis m’ont donné des petits surnoms du genre « apicultrice » et « fantôme », pour dire à quel point je me protégeais bien des hautes fréquences. Pourtant, mon état de santé n’a pas arrêté de se dégrader. Mes facultés de concentration et de mémorisation baissaient à vue d’œil. Ma mémoire est devenue bien inférieure à la moyenne, alors que j’avais fait des études brillantes pour arriver à cette école. Maintenant, si on me dit un nom propre dans la conversation, et qu’on me le demande une minute plus tard, je ne saurais pas répondre.
Cette perte des facultés intellectuelles est devenue permanente : même dans les endroits où le téléphone ne capte pas, avec une électricité propre, je n’ai pas les mêmes capacités qu’avant. J’en parle dans ce témoignage par rapport au Linky parce que je pense que ce n’est pas dû uniquement aux hautes fréquences. Je me protégeais extrêmement bien dès que j’étais exposée, je prenais scrupuleusement les traitements du professeur Belpomme, et donc il n’y aurait pas dû y avoir une baisse aussi nette et rapide.
Même si on peut contester ce point, il reste le fait que je ne peux plus faire mes études à Lyon, ni habiter chez mes parents, et c’est assez triste de devoir arrêter ses études pour cause de « débilité et amnésie chroniques » alors qu’on a été testé et authentifié « petit génie » quelques années avant ».
https://reporterre.net/Linky-perturbe-la-vie-des-electrosensibles-le-temoignage-de-Josephine-VIDEO
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