Jean-Philippe Machon et Isabelle Oberson, directrice de l'action culturelle de la ville |
Le net ayant pas mal d’adeptes, la rumeur enfle. Tous ceux qui respectent le patrimoine sont interloqués par la perspective d’un « n’importe quoi » dans les arènes qui restent le lieu préféré de Saintais avec l’arc romain de Germanicus.
Jean-Philippe Machon : « Cette pétition ne repose sur aucun projet actuellement validé »
Jean-Philippe Machon se trouve donc au cœur d’une polémique sur les réseaux sociaux où il est accusé de vouloir enlaidir les arènes par l’installation de gradins en bois. Un « procès d’intention » qu’il a du mal à comprendre : « Je n’ai jamais confirmé que des gradins en bois seraient installés aux arènes. Le dossier est à l’étude et le projet final sera validé par une commission de spécialistes qui comprend le Ministère de la Culture, la DRAC et les Bâtiments de France. Sera retenu le plus intéressant et le plus esthétique pour ce lieu emblématique que nous cherchons à valoriser dans le cadre d’une opération plus vaste partant de l’Abbaye aux Dames et englobant le vallon de Saint-Eutrope. Les arènes sont classées, je crois que cela devrait rassurer mes détracteurs. Il est vrai que nous sommes allés voir les arènes de Grand, Nîmes, Arles et Xanten afin de nous faire une idée de ce qui peut être envisagé. Ces déplacements nous ont permis de tirer des enseignements afin d’établir un cahier des charges cohérent. Nos propos ont été mal interprétés et transformés pour en arriver à la situation actuelle. Que cherche-t-on ? Qu’on laisse les arènes se dégrader et qu’on n’y fasse jamais rien ? Veut-on priver Saintes de grandes animations comme dans les autres villes ? Ces questions mériteraient des réponses. Quand une mairie ne fait rien, elle est critiquée ; quand elle a des perspectives, on l’est tout autant ».
Les arènes à l'abandon |
Construit au 1er siècle de notre ère puis abandonné, l’amphithéâtre a connu plusieurs investigations archéologiques : « il était enseveli sous des couches de terre et comptait plusieurs propriétaires. On a même vu des jardins dans l’arène qui servait de poubelle à l’occasion ». Et de carrière pour construire les maisons environnantes, pratique courante dans les siècles passés. Au XIXe siècle, édiles et érudits ont compris son importance. Grâce à des travaux de déblaiement, sa structure d’antan est apparue, laissant entrevoir une construction grandiose. Laquelle, jusque-là protégée par la terre, a été de nouveau exposée aux intempéries. Au XIXe siècle, c’est le député Echasseriaux qui incita le maire de Saintes à acheter le site classé monument historique en 1840.
Le temps passant et l’érosion aidant, le premier rang et les escaliers sont devenus dangereux : plus question, dans ces conditions, d’y concentrer un grand nombre de personnes. Des barrières girondines ont été installées afin que le public puisse assister à quelques manifestations (avec nombre de participants limité). Cette situation ne peut perdurer et un véritable aménagement doit être envisagé. Les responsables veulent éviter, par exemple, que des enfants n’escaladent des éléments fragiles comme la porte des vivants (d’où ressortaient autrefois les gladiateurs vainqueurs).
Tout un ensemble à valoriser |
Le 13 octobre prochain, le comité de pilotage se réunira pour définir la méthodologie d’intervention sur le site, pierre ou bois. Chaque société ayant soumissionné à l’appel d’offres, lancé durant l’été, a été appelée à formuler trois propositions. La meilleure sera retenue.
Quel est le calendrier ? Début 2018, lorsque tous les éléments auront été examinés et le projet retenu, il sera chiffré par le comité de pilotage. La ville n’ayant pas la capacité à financer l’intégralité des travaux, appel sera fait à l’Etat et autres collectivités. « Dominique Bussereau, président du Conseil départemental, est favorable à ce projet qui s’inscrit dans un domaine plus vaste avec le Moulin du Fâ à Barzan et les aqueducs de Saintes. La Région Nouvelle-Aquitaine est également intéressée » souligne le maire. L’objectif est d’offrir le premier spectacle à fin de l’été 2019.
« C’est un vrai challenge » estime le premier magistrat qui regrette les polémiques entourant ce dossier : « je souhaite un vrai dialogue avec les signataires de la pétition qui seront d’ailleurs invités à la réunion publique organisée lorsque le projet aura été validé. Il sera soumis aux Saintais comme nous l’avons fait pour les autres grands dossiers. A ce moment-là, ils pourront émettre des avis à partir d’éléments concrets et objectifs. Je ne me souviens pas qu’on ait autant critiqué Michel Baron quand il a lancé la restauration de l’Abbaye aux Dames. D’autre part, aux réunions de quartier auxquelles nous participons, les habitants sont heureux que les arènes puissent revivre ». L’élu envisage d’ailleurs de solliciter le parrainage de Stéphane Bern.
Et de conclure : « dès que je fais quelque chose, on m’attaque, souvent sans fondement. Serait-ce une manœuvre de politique politicienne visant à déstabiliser la municipalité actuelle ? Je m’en remets au bon sens des Saintais. Le devoir des communes est de protéger leur patrimoine. Les arènes n’ont guère suscité l’intérêt des équipes précédentes. Notre rôle est de les sauvegarder et de leur redonner une existence dans le quotidien de la cité ». Aussi « dynamique » que celle qui régnait autrefois lors de représentations attirant une foule immense, comme le montrent ces cartes postales anciennes…
Extrait du livre Saintes il y a 100 ans en cartes postales anciennes |
A cette époque, on était moins regardant en matière de sécurité... |
• Le projet comprend nous seulement la sauvegarde d’une partie des gradins, mais également des installations scéniques.
• Fouilles à l’église Saint-Eutrope :
Des travaux de confortement ont déjà eu lieu sur le mur sud, le transept et des voûtes. Le parking situé devant l’entrée de l’édifice correspond à la nef détruite au XIXe siècle. Ce périmètre classé fait l’objet de toutes les attentions. On sait qu’un escalier conduisait autrefois à la crypte à partir de l’église, lequel aurait été aménagé par l’abbé Lacurie qui souhaitait y créer un accès. Les travaux n’ayant pas été déclarés, tout est resté secret et l’escalier n’a jamais été ouvert aux fidèles ! Les fouilles devraient permettre d’en savoir davantage, une fois les remblais dégagés…
Nous serons enchantés de rencontrer M. Bern. Ce serait en quelque sorte le retour de Prosper Mérimé dans notre ville.
RépondreSupprimerEn 1844, il avait réglé un conflit à propos de la construction de la première passerelle (conflit entre les marchands du Faubourg St Pallais et le maire de l'époque).
Durant son passage dans la ville, il rapporte que le maire souhaitait aussi mettre l'arc à l'embranchement de la route de Bordeaux et de celle de la Rochelle. Mérimé s'en indigna, disant que l'inscription sur l'arc disait qu'il avait été construit au bord de la Charente ! Réponse du maire : L'inscription ? Monsieur, nous la changerons. (extraits tirés de "Saintes 2000 ans d'Histoire en images").
Si M. Bern est aussi impliqué dans sa mission que Prosper Mérimé l'était en 1844, nous savons qu'il s'indignera du projet d'un maire qui, au lieu de préserver un monument aussi exceptionnel, envisage de le dénaturer et de le mettre en danger pour en faire une vulgaire salle de spectacle.
Thierry Jouan-Le Chanony
Porte-parole de Médiactions
C’était un vallon
RépondreSupprimerun joli mont de saintonge
qui en avait vu des lubies et des manières
de l’espèce humaine.
D’avant l’ère romaine à nos jours
des milliers de ces jours
heureux,
calme et tranquille
où profitaient et croissaient sereinement
les arbres et la végétation,
les uns implantés depuis la nuit des temps
les autres rapportés au fil du gré du vent.
Graines fertiles éternelles sous le joug des mises en lumières.
Plume agréable ou évolution fatale.
Tronc sot nausée. Saccage du vacarme. Ubuesque tape à l’oeil.
Déformation de l’esprit de région.
Paisible et taiseux, de houle il ne connait
le terroir
et son Humain bien implanté
tel une cagouile progressant progressant...
Et Dieu Vallon vivait et les arbres eurent à leur tour
leurs têtes tranchées, leurs membres décimés, leurs racines défenestrées...
de leur terre d’ancrage plus nul trace de pas
sages.
Petite mort pour grande amélioration ?
Mise en valeur du patrimoine mondiale de l’unesco
prétendit l’homme moderne.
Le conservateur contemple l’oeuvre,
sceptique.
Quid de l’ouvrage céleste, de l’ambition cachée, du secret révélé dans la recherche ?
Certes le touriste doit rapporter devise. Etre ébloui.
Diantre ! C’est la crypte qui en appel à la majesté.
Il ne semble nul besoin de dévoiler un clocher
dévoyer la quiétude sonore d’un vallon
pour mieux exposer un clocher somme toute d’une banalité
extra-ORdinaire.
Qui peut se satisfaire dans un sourire de gosse capricieux de poser
une empreinte fastidieuse sur l’ouvrage du temps à contempler humblement ?
Poser son empreinte, certes…
Oeuvrer à la réalisation d’un grand dessein, pourquoi pas
mais s’inscrire dans quelque chose de plus serein, de plus respectueux
des habitants
de l’esprit
de l’espace… Est-ce rien ? Négligeable demande ?
Etre classé au patrimoine mondiale de l’Unesco
partie d’un chemin, celui de St Jacques est l’une des chances actuelles
de notre magnifique cité.
Galvauder son architecture, conquérir des espaces vierges et classés…
PRESERVER… Demande une exigence qu’une vue à court terme ne semble pouvoir
respecter.
Qu’elle est la vision ?
Que font les fonctionnaires qualifiés pour respecter leur ordre de mission,
faire en sorte que nous méritions d’être spécial et spécifique ?
De nos lieux, de nos espaces, de l’esprit de notre ville
nous avons besoin d’en faire un lieu de réserve.
Une terre de bien vivre. Naturelle,
Moderne
Parce que certaine de ces forces,
de son marché, de ses artisans,
de ses gens et de ses perspectives.
Un lieu de confiance et de partage.
Un lieu de projet commun.
Saintes fut à l’origine de la célébration de l’Angelus partout dans le monde…
Quel rayonnement !
Deux mille ans d’histoire dans notre patrimoine collectif.
Histoire à conscientiser, partager et embellir.
Le chemin de traverse est long…
Chanterons-nous encore longtemps au diapason des tronçonneuses
et autres tondeuses ? A ras les pâquerettes viserons-nous les étoiles ?
Qu'advenir de notre peau-tant-ciel ?
Cheminons cheminons nous trouverons la quiétude lumineuse.
je maintiens mon avis opposé a ce projet qui ne fera que dénaturer et occasionner des genes pour tous circulation bruit parking ect.... nous avons deja des endroits ou l on peut ecouter de la musique ou operas l esplanade du marché la salle de l abbaye au dames le gallia ect.... donc pourquoi vouloir faire ce monstrueux projet de gradins !!! j espere de tout coeur que la sauvegarde du patrimoine le bloquera ! il n y a la dessous aucun grief contre la mairie mais avant de réaliser des projets de cette envergure et pour eviter tous les mecontentements dont il faudra bien tenir compte il sera bon de faire une consultation avec la population car c est la democratie !!! mais c est vrai qu en france ce mot commence a entrer dans le monde des tenebres plutot que dans les lumieres nous sommes pourtant le pays des lumieres mais louisXVI n est plus la pour le rappeler !!!cessez cette intention tenez compte de l avis des saintais et autres !!!
RépondreSupprimeroui
RépondreSupprimermerci
pas de gradins inutiles
ph