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mercredi 25 octobre 2017

Benoît Tornier : son combat pour faire reconnaître la dangerosité des herbicides et pesticides utilisés en agriculture

Les langues se délient en 2015 quand la Cour d’appel de Lyon confirme la responsabilité du groupe américain Monsanto dans la maladie d’un céréalier, Paul François, agriculteur de Bernac en Charente, qui a utilisé un herbicide à l’origine des graves problèmes de santé. Depuis juillet dernier, le dossier a été renvoyé devant une autre Cour d’appel. Conscients qu’on abuse de leur crédulité, d’autres agriculteurs témoignent comme Benoît Tornier de Fontaines d’Ozillac (près de Jonzac en Charente-Maritime). Une seule solution face à cette situation : changer les modes de culture…

Benoît Tornier, agriculteur à Fontaines d'Ozillac, victime des produits phytosanitaires 
 (capture d'image France 3)
En effet, on soupçonnait de longue date que les produits phytosanitaires utilisés pour traiter les cultures étaient loin d’être inoffensifs pour l’homme. Un Charentais s’est élevé comme le système Monsanto, groupe maintes fois pointé du doigt. Il s’agit de Paul François à qui la justice a donné raison en concluant que la firme multinationale était responsable du préjudice qu’il a subi à la suite de l’inhalation du pesticide pour le maïs Lasso. Il a été reproché à la firme « d’avoir failli à son obligation générale d’information pour n’avoir pas respecté les règles en matière d’emballage et d’étiquetage des produits ». Par la suite, Paul François a écrit un livre publié chez Fayard : Un paysan contre Monsanto. La présentation de l’ouvrage est explicite :  « C’est un acte anodin qui lui aura presque coûté la vie. Le 27 avril 2004, Paul François, agriculteur, jette un œil au fond d’une cuve contenant du désherbant. Gravement intoxiqué par les vapeurs du Lasso, un herbicide de Monsanto alors autorisé en France, le céréalier passe plusieurs jours dans le coma et près d’un an à l’hôpital. Le 10 septembre 2015, après plus de dix ans de combat, la cour d’appel de Lyon reconnaît la responsabilité de la multinationale. Mais cette condamnation historique, confirmant celle déjà prononcée en 2012, ne marque pas la fin de son épuisant marathon judiciaire. En juillet 2017, la cour de cassation annule l’arrêt lyonnais et renvoie son cas devant une autre cour d’appel. Alors qu’il se lance dans cette nouvelle bataille, Paul François prend la plume pour dévoiler les coulisses de son terrible combat contre la multinationale américaine. Déni des graves séquelles causées par le produit, tentatives de déstabilisation, violence des arguments du camp adverse, il nous livre le récit haletant d’une lutte à armes inégales ». Paul François n'en a donc pas fini avec la justice...

Prévenir les générations futures (capture d'image France 3).
D’autres agriculteurs font entendre leurs voix dont celle de Benoît Tornier de Fontaines d’Ozillac atteint de la maladie de Parkinson. « En 1983, je me suis intoxiqué au Sépiclar, un produit aujourd’hui interdit. Quand je l’ai dit au médecin, il a fait le lien » déclare-t-il. Dans un reportage diffusé sur France 3, il explique que durant  des années, il a traité ses vignes avec des produits dont il ignorait la dangerosité. Herbicides, insecticides… Malade, il avoue son amertume et son impuissance face à la chape qui entoure la commercialisation desdits produits… alors même que l’Europe s’interroge sur les glyphosates. Le ministre de l’Environnement, Nicolas Hulot, fera-t-il le poids face aux intérêts de la firme américaine, voilà bien la question !
Benoît Tornier, quant à lui,  souhaite en tout cas que de telles substances puissent être contrôlées de très près. Pour les jeunes générations afin qu’elles ne tombent pas dans les écueils et les propagandes dont ont été victimes leurs aînés.
Comment peut-on jouer à la fois avec la santé des agriculteurs et en conséquence avec celle des consommateurs puisque ces traitements se retrouvent forcément, d’un manière ou d’une autre, dans les circuits de consommation, c'est à dire dans les aliments ?… Et que dire des nuisances sur l’environnement ! Une seule réponse, il faut beaucoup de cynisme et de cupidité de la part de ces multinationales pour en arriver là…

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