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dimanche 16 juillet 2017

Evelyne Delaunay, suppléante de Raphaël Gérard, député de Royan/Jonzac : « une belle aventure à deux ! »

Il y a six mois, Evelyne Delaunay, l'épouse du maire de Chenac Saint-Seurin d'Uzet et ancienne adjointe du conseil municipal qu'encadrait Anne-Marie Moreau, ignorait qu'elle allait devenir la suppléante du député de la circonscription Jonzac/Royan, Raphaël Gérard où il succède à Dominique Bussereau. Retour sur cette période qui pourrait se résumer par cette phrase : "nul ne sait de quoi les lendemains seront faits"…



Le soir décline sur l'estuaire de la Gironde, sans coucher de soleil rougeoyant comme la nature en offre parfois dans sa corne d'abondance. Seuls les carrelets montent la garde sur leurs fragiles échasses. Revenant d'une réunion du comité d'En Marche, Evelyne Delaunay fait étape à Talmont, un village hautement touristique. Après une journée bien remplie, elle se livre à la confidence et revient sur ces derniers mois qui ont été pour elle source d'interrogation, d’engagement et de joie.
Son regard pétille. Que de chemin parcouru par cette femme discrète mais volontaire, depuis les années où elle enseignait le français aux étrangers au Carel de Royan, puis dans la capitale, après un séjour en Egypte où son mari était en coopération. C’est ça la vie, mille morceaux qui constituent le puzzle de l'existence ! Originaire des Deux-Sèvres, elle a posé ses valises avec sa petite famille en Charente-Maritime. Elle est mère de quatre enfants qui partagent avec leurs parents des points communs, la culture, le patrimoine et un goût prononcé pour le monde artistique et la transmission de la connaissance.


L’histoire du caviar

Femme du maire de Chenac Saint-Seurin d'Uzet (élu en 2014), Evelyne Delaunay pourrait couler des jours tranquilles à l'ombre de son jardin qu'agrémentent des roses odorantes. C'est mal la connaître surtout quand le sort s'en mêle ! Première pierre à d'édifice, elle a contribué à la création de l'auberge-musée du caviar de Saint-Seurin avec le soutien de la célèbre Maison Prunier. Les heures de gloire de l’esturgeon y sont racontées. Le visiteur peut découvrir cette formidable histoire qui transforma les petits ports de la côte en pôles économiques et lieux prisés où le caviar était servi à la Jet set parisienne dans les restaurants.
A ce volet "historique", s'ajoute l'engagement politique. En 2008, Evelyne Delaunay se présente aux élections cantonales où elle porte les couleurs du Modem. « Par conviction » avoue-t-elle car elle sait qu'elle ne sera pas élue face à Daniel Hillairet, maire de Cozes.

Le temps passe jusqu'à cette soirée particulière de 2017 où elle reçoit un coup de fil du patron du Modem, Michel Amblard. Dans la foulée, suit une communication avec Elisabeth Delorme, fille de François Blaizot, ex président CDS du Conseil Général. Serait-elle partante pour accompagner Raphaël Gérard, candidat d'En Marche aux Législatives de juin ? Interloquée, elle demande à réfléchir. Sa réponse ? Elle veut rencontrer le candidat afin de mieux le connaître. Ses amis l'encouragent à accepter et c'est alors qu'un silence s'installe. « Les responsables d'En Marche ont hésité parce qu'avec mon mari, nous avions soutenu Loïc Girard contre le Front National lors d'un précédent scrutin. Tout le monde en aurait fait autant »…
Des explications étant apportées, Evelyne Delaunay rencontre Raphaël Gérard qui se déplace à son domicile : « dès le départ, j'ai compris que nous avions des atomes crochus. Nous avons élaboré un plan de campagne. J'ai un atout, je suis bien implantée dans cette partie du département ». Le tandem ainsi composé se met en marche !


Un deuxième tour assez « tendu »

« Au départ, j'avais quelques appréhensions quant à notre réussite. Loïc Girard, maire de Gémozac, était annoncé comme le candidat le mieux placé pour gagner. Entré en politique depuis longtemps, il avait le soutien de personnalités comme Dominique Bussereau, député sortant ou le sénateur Daniel Laurent. Les choses ont évolué quand nous avons constaté que sur les marchés, par exemple, l'accueil était cordial et les questions nombreuses. Les électeurs venaient à nous, ce qui était bon signe. Comme Raphaël est un homme de dialogue, nous avons passé beaucoup de temps à écouter leurs préoccupations. On sentait que leurs attentes respectives étaient grandes » confie Evelyne Delaunay.
Un événement important se déroule durant la campagne quand Claude Belot, "patriarche" de la Haute-Saintonge, déclare qu'après Emmanuel Macron, il soutiendra Raphaël Gérard qui a reçu l'investiture d'En Marche, contrairement à Fabienne Dugas Raveneau, bras droit du sénateur socialiste Bernard Lalande qui l'avait sollicitée. « L'implication de Claude Belot, président de la Communauté de Communes, a été très positif pour nous. Durant la campagne, des rumeurs circulaient comme quoi il n'appuierait pas le candidat des Républicains, Loïc Girard. Les raisons lui sont personnelles. Je me souviens qu'il a déclaré que Raphaël était une chance pour le territoire. Venant de sa bouche, c'était très élogieux. Un dossier compte à ses yeux, le soutien à la gare de Neuvicq ».
Le maire de Jonzac est d'ailleurs présent à la grande réunion organisée dans sa ville, aux Carmes, qui réunit plus de 100 personnes et au pique-nique tiré du panier à la lagune.

Le premier tour des élections est très favorable au duo Gérard/Delaunay qui dépasse les 33% des suffrages face aux Républicains et au F.N. : « L'importance du score nous a fait plaisir, bien sûr, et motivés ». Toutefois, le second tour laisse présager des nuages. Choqués, les Républicains se mobilisent et décident d'une riposte : « Dominique Bussereau a été très actif entre les deux tours et nous étions inquiets. Ce n'était pas le moment de rester les deux pieds dans le même soulier ! ».
Le soir du second tour, à la Préfecture de La Rochelle, la tension monte à l'annonce des premiers résultats où Loïc Girard et Raphaël Gérard sont au coude à coude. Les grosses communes vont faire la différence :  « Il faut admettre qu'au départ, nous n'étions pas très à l'aise. Puis ce fut l'explosion de joie quand nous avons compris que nous venions de gagner. Nous avons fêté l'élection aux Antilles de Jonzac, comme prévu ».

Evelyne Delaunay sait qu'une victoire ne fait pas tout : « Il n'est pas question de décevoir les citoyens qui nous ont accordé leur confiance. Raphaël et moi-même avons à cœur de bien faire notre travail et des permanences vont être mises en place. L'animation des comités d’En Marche est essentielle ».
Devenue suppléante du député, selon la formule consacrée, l'enchaînement favorable des événements l'a heureusement surprise. Un habitant de Saint-Seurin résume la situation en la comparant à « un conte de fée ». L'intéressée sourit : « je dirais que c'est une belle aventure à deux ! »

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