Stéphanie Muzard répond à nos questions :
18 candidats, car un des Macronistes a jeté l’éponge, un peu amer… Les valeurs d’EELV sont universelles, humanistes, républicaines et portent un projet de société innovant, respectueux des ressources de la planète et de l’avenir des générations futures. L’écologie politique a besoin d’élus écologistes de terrain, car même si les alertes qu’elle a lancées depuis plusieurs décennies s’avèrent réelles et urgentes, enfin reconnues, bon nombre d’autres partis n’ont cessé de les nier pour défendre des intérêts particuliers, industriels, de castes, obéissant aux lobbys alors qu’ils combattent et considèrent comme extrémistes les défenseurs et militants pour l’intérêt supérieur humain et écologique.
L’extrémisme et l’utopie, dont trop souvent ceux-là nous taxent, seraient de croire que la société de gaspillage et de surconsommation puissent être éternelles alors que les ressources de la planète ne sont pas infinies et s’épuisent. A l’heure du changement climatique, des bouleversements et pertes de biodiversités : qui peut encore nier que les lanceurs d’alerte, que nous sommes, avaient raison avant l’heure ? Ce travail bénévole, cette mission de lanceurs d’alerte sont souvent ingrats mais l’urgence des causes défendues dépasse largement cette frustration ! Il faut résister et créer, expliquer, faire, dénoncer, réagir, proposer, faire progresser…
L’économie réelle, la réalité, c’est que nous souffrons économiquement et sociologiquement des dégâts d’un modèle libéral hors sol, qui règne sans partage et détruit des pans entiers de société, économiques, écologiques et nos socles communs pour le profit de quelques-uns à court terme. L’écologie est la seule base de construction d’un monde vertueux et bienveillant. La seule façon de rebâtir des projets en cohérence et dans une dynamique de vie et non mortifère ou toxique.
Aujourd’hui, l’écologie est dans la bouche de tous, y compris ceux qui combattent encore les résistances citoyennes aux projets inutiles et dangereux. Beaucoup parlent d’écologie sans connaître les dossiers et encore moins en proposant de bonnes solutions car ils ne posent pas les bonnes questions en local comme en global (lorsqu’ils sont sincères !). Souvent, ces gens prononcent des termes dont ils ne connaissent même pas le sens, et encore moins, car ils n’agissent pas, ne sont pas en cohérence : ils surfent sur des concepts. Les chambres parlementaires et les votes de ces personnes-là ne servent jamais l’intérêt collectif et l’écologie et cela est factuel. C’est parce que j’ai constaté qu’on ne pouvait pas faire confiance à ceux qui parlent d’écologie en la détruisant dans les faits en n’étant pas eux-mêmes en congruence et en cohérence, qu’ils l’utilisent comme forme marketing en travestissant l’essence même, en détournant malheureusement les buts premiers ce qui porte à nuire aux solutions alors galvaudées, que j’ai commencé à m’engager comme citoyenne volontaire et candidate sur le champ politique.
Il faut toujours préférer l’original à la copie, l’éthique à l’étiquette et un dicton est très clair : « C’est au pied du mur qu’on voit le maçon »
L’écologie a besoin d’écologistes et de députés au pouvoir qui ne cèdent pas aux pressions des lobbys, ni ne votent par consignes de groupe !
L’écologie est certes transversale, mais alors soyons en cohérence ! On ne peut pas en parler et faire tout le contraire lors des votes dans les chambres parlementaires et dans sa propre vie personnelle ou sa relation à l’autre !
• Emmanuel Macron est Président de la République. Si vous êtes élue, appartiendrez-vous au groupe des Verts ou les curseurs peuvent-ils bouger vers En Marche ?
Je me positionne absolument contre la Majorité présidentielle pour la simple et bonne raison que les faits sont les suivants :
Comment ne pas être choquée lorsque E. Macron, dans son clip de campagne, promeut l’agriculture chimique avec des images d’épandeurs à pesticides ? Je rappelle que le Tribunal de Lyon a donné une victoire juridique historique à un agriculteur charentais phytovictime - Paul François - contre Monsanto et reconnaît la maladie professionnelle avec l’usage de ces produits que je qualifie de "crime contre l’humanité" pour non seulement rendre malade la profession, les salariés compris, (Parkinson, cancers), ceux qui travaillent à la production alimentaire, les consommateurs, les riverains d’épandages (écoles, leucémies), mais aussi nos nappes phréatiques et nos rivières, stérilisent nos sols fertiles (sur notre planète, à 80 % stérilisés par la chimie de synthèse avec épuisement des sols et massacre de la microbiologie), sans compter la destruction des biodiversités. Avec, en plus, le changement climatique lié avec de telles pratiques agrochimiques.
De plus, je n’oublie pas que dans le livre « Insoumise » de Delphine Batho, l’ancienne ministre nous explique comment elle a été virée pour avoir refusé d’obéir aux ordres de M. Macron, alors au pouvoir, car elle ne voulait pas signer un permis de gaz de schiste à Hess Oil sur ordre. Pour moi, le gaz de schiste, c’est un combat journalier et une vigilance et des actions contre depuis 2011 ! J’ai passé plus de trois ans, entre 2011 et 2014 non stop, à lutter contre cette ignominie portant atteinte à nos sous-sols et à notre souveraineté ! J’y ai sacrifié énormément de temps, de revenus, de vie personnelle et de santé et je ne renoncerai jamais, comme des milliers d’autres Français conscients avec lesquels nous étions en révolte légitime dans les territoires touchés.
C’est d’autant plus grave que M. Macron s’est dit favorable au CETA TAFTA, véritable attentat démocratique contre la souveraineté des Etats et des élus puisqu’alors, ce serait les tribunaux arbitraux d’avocats d’affaires des industriels et consortiums qui imposeraient leurs lois aux Etats.
Je ne comprends d’ailleurs pas cette espèce de personnalisation à outrance, ne serait-ce que sur les affiches des autres candidats qui privilégient le buzz, la superficialité, la communication à grand renfort de financement, de paraître, l’image d’une personne au détriment du fond, des idées. C’est censé représenter le peuple souverain et l’intérêt collectif ?
On a l’impression que M. Macron est le suppléant de nombreux candidats à moins qu’il ne soit qu’un personnage du Musée Grévin, un automate collé aux côtés de plusieurs candidats. Un peu comme une camelote posée-là ?
Pour moi, c’est un signe qu’il est urgent de faire entrer le débat contradictoire à l’Assemblée Nationale afin de faire vivre la démocratie républicaine face à cette attitude pour la moins grégaire, consumériste et certainement pas novatrice. Rien que cette image du "gourou" centralisé de campagne d’affichage m’inquiète...
• Autour de quels thèmes avez-vous axé votre campagne ? Vous défendez ardemment l'environnement et l'agriculture bio. Pourquoi est-ce si difficile de se faire entendre ?
Non seulement, je les défends, mais je les pratique. J’ai réalisé des films d’écoute de territoire, celui que je propose gratuitement pour mes réunions publiques car je pense que c’est la meilleure profession de foi que je puisse offrir à mes compatriotes. Des images qui les regardent… de la terre à leur assiette, avec du beau et du vrai en partage. Ça fait des années que je m’instruis sur cette question qui est d’ordre éminemment importante car de la Terre et des ressources nourricières, en découlent toutes les problématiques : aménagement des territoires, métiers, commerce, artisanat, dynamiques économiques, paysages, santé, air, eau, terre, mer, animaux sauvages ou domestiques, alimentation des villes, socles sociaux et culturels, patrimoines culturels architecturaux religieux, anthropologie, rapports humains, etc… C’est ce que je qualifie d’économie du réel et j’aimerais que cela tende vers l’économie de la connaissance (en référence à Idriss Aberkhane). Ce modèle agronomique de qualité est un gros pourvoyeur d’emplois relocalisés et non délocalisables, en plus d’être un formidable tremplin pour retrouver la fraternité, la liberté, l’égalité avec le lien social et l’économie circulaire vertueuse.
Nous vivons dans un pays le plus pollué aux pesticides en dose par hectare et par an, 3ème rang mondial derrière les USA et la Chine, et 1er en Europe. Cela remonte aux deux Grandes Guerres. 14/18 (gaz moutarde, destruction de la main d’œuvre paysanne, recyclage des produits dans l’agriculture. Les molécules chimiques ont remplacé la main d’œuvre humaine), puis en 39/45 où certains eugénistes et nazis comme l’ancien directeur d’IG Farben (Basf Bayer) condamné pour crime contre l’humanité au procès de Nuremberg, a déclaré : « qui possède la graine, possède le monde » une véritable arme alimentaire pour rendre la planète complètement dépendante en captant le marché des semences. Aujourd’hui, on assiste au rachat de Monsanto par ceux-là. Inutile de vous informer que le zyclon B, l’agent Orange et le Round’up sont liés… Les personnages de mon film en parlent… Il y a un lien entre la guerre et l’agriculture comme il y a un lien avec les industriels pharmaceutiques et pétrochimiques.
Il faut lire les nombreuses enquêtes dont les livres de François Veillerette et de Fabrice Nicolino, puis ceux de Gilles Luneau (entre autres) pour se rendre compte qu’en France, cela fait 60 ans qu’une sorte de mafia agrochimique a pris le pouvoir dans toutes les instances, chambres parlementaires, appareils. C’est le lobbying qui sert les consortiums des semenciers, de la chimie et du pétrole. J’ai effectué une démarche d’artiste engagée autour de mes films et monté une exposition « Confidences pays’âmes », un livre d’artiste, avec de nombreux documents sur cette problématique. Beaucoup de choses à transmettre sur ce sujet. Je renvoie les lecteurs à mes sites, travaux, écrits et réalisations… et à venir nous rencontrer ou écouter en conférence.
Mes thèmes sont l’eau, les pesticides, le Ceta Tafta, les préservations des semences paysannes contre le piratage du vivant par les Multinationales. Si on protège cette ressource précieuse qu’est l’eau, on protège non seulement la santé, l’argent public, les ressources, l’économie des territoire (tourisme, activités primaires, paysages, bien-vivre ensemble, etc), mais on innove en créant des dynamiques économiques qui peuvent réparer, prévenir les dégâts qui aujourd’hui ont un coût exorbitant alors que les solutions existent et ont été prouvées… L’argent public est gaspillé à des politiques curatives alors que cet argent devrait servir à des politiques de conversion, de dépollution, d’innovations, de création, de partage, portées par du courage politique afin de sortir de l’impasse actuelle.
Je suis la seule candidate en France à poser avec un verre d’eau, en hommage à René Dumont, agronome, premier candidat écologiste en 1974 à une élection présidentielle. Un immense bonhomme lanceur d’alerte, qui a écrit « l’Utopie ou la mort » ou encore « l’agronome de la faim ».
Si on interdit les pesticides : plus de problèmes avec les OGM (Organismes Génétiquement Manipulés) ou les VRTH (ogm cachés, variété rendues tolérantes aux herbicides).
Trouvez-vous normal que l’eau des sources ou des fontaines portent la mention « eau non potable » alors que c’était le principal moyen pour nos anciens d’accéder à cette ressource ?
Trouvez –vous normal les 6000 kms de cours d’eau à sec dans notre région ?
Pourquoi ne pêche-t-on plus vraiment dans nos rivières et ne peut-on plus s’y baigner ?
Pourquoi les huîtres et les moules crèvent dans les Pertuis et les estuaires ?
Pourquoi des algues vertes sur nos plages ?
Pourquoi des restrictions d’eau et l’achat d’eau en bouteilles parce que l’eau du robinet est infecte ?
Désolée, mais personnellement, je trouve cela préoccupant et très, très grave. Pour moi, ce sont des priorités absolues et universelles.
C’est pour cela que je pose avec un verre d’eau dans un verre de dégustation sur mon affiche électorale avec le paysage et le patrimoine des activités primaires emblématiques de mon territoire.
Stéphanie Muzard et Benoît Biteau accueillent en leur ferme des stagiaires |
Ces bisbilles dont certains médias préfèrent exposer les querelles au lieu d’exposer des problématiques comme celles que je soulève et défend, ne m’intéressent pas. Ce n’est pas de la politique au sens noble, pas plus que du journalisme. Ce qui m’intéresse, ce sont les idées, les projets, les causes, l’intérêt supérieur des gens et le défi de notre siècle : l’écologie pour tous, la santé, nos terres, notre socle républicain. Et là… c’est un peu pathétique comme spectacle.
E. Macron n’a rien déstabilisé du tout. Il montre juste qui gouverne au grand jour. Pour moi, c’est le candidat des puissances financières ou d’une certaine catégorie socio-professionnelle, à grand renfort de marketing et de propagande de masse, avec stratégie d’influence comme dans la société de consommation jusqu’à outrance et écœurement (overdose !). Par contre, je lui trouve un point très écologique : il pratique à merveille le recyclage et sait spéculer et vendre en même temps que de faire des tours de magie ! C’est tout un art, le spectacle…
• Votre regard face à l'actuel Gouvernement ? Nicolas Hulot sera-t-il un bon défenseur de l'environnement ?
Mon regard ? Je louche…ni droite, ni gauche, c’est toujours un peu louche ! Non ? et comme ça me fait mal à la vision de long terme, je préfère regarder l’horizon en ayant les pieds ancrés au sol.
Nicolas Hulot, je me demande si ce n’est pas un coup médiatique de communication à effet Législatives. Une sorte de faire-valoir. Je ne lui donne pas blanc-seing, je jugerai sur les actes. Je lui souhaite beaucoup de députés écologistes comme moi pour tenter une évolution nécessaire et urgente.
Je suis adepte du constat factuel et objectif et de la preuve par l’exemple. Je lui souhaite bon courage.
• Question un peu plus personnelle : la presse vous a taquinée sur le fait que votre époux Benoît Biteau et vous-même êtes candidats sur les 5ème et 4ème circonscriptions où vous avez organisé des réunions communes. Que lui répondez-vous ?
Précisons : quelle presse ?… celle qui a l’hégémonie locale…
Pour « Scud ouest », il parait que c’est de l’humour, ou bien des coquilles, alors je me permets d’en faire à mon tour car la liberté d’expression m’est chère lorsqu’elle ne porte pas préjudice.
Les bans étaient publiés déjà depuis au moins plus d’un an : le « people » et le scoop étaient juste ratés – voire mauvais et pas journalistiques - mais un bon moyen de tenter de saboter un peu notre évènement qui réunissait deux circonscriptions dans une ville de Royan coupée en deux.
Je lui ai répondu ici : http://www.stephaniemuzard.fr/la-mouette-facetieuse-et-le-presse-citron-bio-le-cinema-du-sud-ouest-1
Cependant je remarque que les communiqués de presse afin d’annoncer le soutien et la venue de Jean-Paul Jaud, réalisateur enfant du pays, récompensé récemment par l’Académie de Saintonge, le lundi 22 mai dernier, avec l’horaire, la date du cadeau du fim « Libres ! » n’ont pas été relayés comme la plupart de nos informations - service minimum à notre encontre. Sans doute que nos engagements respectifs demandent un effort : celui de parler de vraie politique au sens noble et des sujets qui grandissent le débat et peuvent dangereusement intéresser nos compatriotes puisque nous portons aussi des solutions et sommes reconnus nationalement avec de vrais sujets de fond. Nous devons déranger, mais les lecteurs et électeurs ne sont pas dupes d’après le retour qu’ils me font.
Eux-mêmes sont étonnés du peu d’échos que nous avons dans cette campagne et en sont déçus.
C’est d’ailleurs pourquoi nous la clôturerons comme nous l’avons commencée : ensemble et avec une festi’ferme dans une simplicité volontaire qui nous caractérise. Les personnes ne s’y trompent pas, celles qui ont la chance d’être informées pour étudier nos candidatures .
Voilà le genre de message que je reçois : « Un politique qui travaille, c'est de plus en plus rare. Vous faites honneur à la vision que j'ai de la politique. C'est-à-dire un engagement pour une cause, sans arrière pensées ou calcul ».
Programme dans les sites http://www.stephaniemuzard.fr/communique-de-presse-evenement-de-fin-de-campagne-une-festi-ferme-special-legislatives-le-9-juin-a-sablonceaux#.WTiEwz8fYb8.facebook
• Mes soutiens : http://www.stephaniemuzard.fr/lionel-courtot-jean-paul-jaud-yannick-jadot-alain-lipietz-hubert-borg-eve-laurent-celine-jean-caroline-bruno-ils-soutiennent-la-candidature-de-stephanie-muzard
Quoi qu’il en soit, j’ai fait mon devoir de citoyenne républicaine et de militante écologiste en phase avec le terrain et sans langue de bois, dans la joie et la bonne humeur avec de magnifiques rencontres humaines, parfois drôles et complètement fortuites et très souvent sympathiques. Belle occasion, cette campagne, d'aller où mes pas ne m’ont jamais menée auparavant. Découvrir les richesses humaines et patrimoniales du territoire est une large compensation au silence volontaire ou raillerie stérile de certains médias. Je conclus avec mon slogan de campagne : « A votre santé, votez Ecol’EAU ! »
Rassemblement de fin de campagne. Tout le monde est invité ! |
Passionnant cet article !! Bravo Stéphanie et merci Nicole pour ces belles lignes ! Margaux
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