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jeudi 16 février 2017

Saintes : « 2017 sera consacrée à la revitalisation du centre ville » souligne le maire, Jean-Philippe Machon

« Saintes n'a souscrit aucun emprunt toxique » remarque Frédéric Neveu, adjoint aux finances

Pour aborder sereinement les Municipales de 2020, Jean-Philippe Machon doit offrir aux Saintais une ville accueillante et un tissu économique dynamique. Pas de chance, pour l'instant, le siège du Crédit Agricole est parti vers d'autres cieux et une entreprise aussi emblématique que Saintronic a fermé ses portes. S'y ajoute le Technicentre où des suppressions d'emplois ont été annoncées. Les "différends" avec la CDA, dont il a perdu la présidence, n'ont pas arrangé les choses entre cette intercommunalité et la ville de Saintes. 
Le premier magistrat a donc plusieurs enjeux à relever, à commencer par une gestion rigoureuse des finances communales... sans exclure les projets qui représentent l'avenir. L'autre jeudi, à la cité entrepreneuriale, il avait convié la population à la présentation des orientations budgétaires. Un grand oral attendu...


L'amphi de l'ex-Crédit Agricole est bien trop vaste pour accueillir les participants à cette réunion annuelle organisée par la municipalité. Habituellement, elle se tient dans le hall Mendès France. La cité entrepreneuriale, telle que Jean-Philippe Machon l'a baptisée, n'est pas encore entrée dans les mœurs ! Mais ça viendra puisque le site, laissé vacant par la banque, devrait connaître un renouveau avec l'implantation de start-ups soucieuses de développer des nouvelles technologies. La CCI y est installée depuis octobre dernier.


A une semaine du conseil municipal, Jean-Philippe Machon dresse les grandes lignes des actions entreprises. « Les finances, c'est toujours un sujet compliqué » dit-il. Et pour cause, la baisse des dotations de l'Etat a changé la donne, réduisant les ambitions sans les restreindre complètement : « La ville bouge, la belle endormie commence à sortir de sa léthargie. Un nouveau souffle est perceptible »
Et d'énumérer les travaux qui ont été accomplis : l'entrée de Bellevue, la passerelle Saint-Pierre avec son carrefour aménagé, le rond-point des pompiers, le boulevard de Recouvrance, la mise en accessibilité des arrêts de bus... sans oublier la partie festive comme Charent'ô Folies, la fête de la musique, Saint-Eutrope sous les étoiles, la cavalcade ou les Noëls Blancs qui ont remporté un joli succès sur la place Bassompierre dotée en la circonstance d'une patinoire. Comment ne pas citer le festival de musique à l'Abbaye-aux-Dames, le parcours musicaventure et Coconut ! Ces animations ont une double objectif, dynamiser à la fois la ville et le commerce par la venue d'un public nombreux.  
« En 2017, nous continuons sur notre lancée d'autant que l'arrivée du TGV donnera une impulsion au territoire. Nous nous battons d'ailleurs pour l'électrification de la ligne Angoulême-Royan »
Le maire s'inscrit dans une vision plus large, celle de la Nouvelle-Aquitaine où Saintes peut tirer son épingle du jeu en misant sur son riche patrimoine gallo-romain et roman : « Cognac, c'est la viticulture et bien sûr le cognac connu dans le monde entier ; Royan les plages et la Côte de Beauté. A Saintes, nous allons valoriser le site Saint-Louis et élaborer un cheminement touristique entre l'Abbaye-aux-Dames et le vallon des arènes. Une voie verte, le long de la Charente, est également à l'étude avec la CDA »
Rappelons que le bâtiment de la Trocante abritera un dépôt archéologique et que le cinéma Olympia, propriété d'un privé, devra un jour ou l'autre trouver une nouvelle destination.

Le maire présente les aménagements réalisés
Le maire n'oublie pas le quotidien des habitants : propreté et sécurité, lutte contre l'habitat indigne, éclairage, installation de caméras de vidéo-surveillance, aide à la restauration des façades dans le secteur sauvegardé ; création de foncier sur la zone de Beaulieu pour attirer des entreprises (sans pour autant délaisser la ZI de Saint-Georges des Coteaux où la CDA fait avancer les dossiers), favoriser la reprise de Penn Plax (une unité de e.commerce serait intéressée), rechercher des projets alternatifs pour pallier les licenciements au Technicentre ; dans le domaine de l'enseignement, favoriser les formations supérieures sur Saintes (une classe de chinois a été créée à Palissy) ; rond-point de Saintronic, développement du quartier résidentiel Sur-Moreau, aménagement de la prairie de la Palu, rénovation complète du Boulevard de Saintonge, etc. 
En ce qui concerne le site Saint-Louis, « il s'agit de la création d'un nouveau quartier avec le potentiel que cela représente ». On y trouvera des logements, un hôtel, un pôle d'aide à la personne. Le public pourra profiter de la magnifique esplanade, un ascenseur étant prévu pour relier la ville "basse" à la ville "haute". « En fin d'année, un point sera dressé sur l'avancement de ce dossier qui nous tient à cœur »
Après la rénovation urbaine (ANRU) étalée sur plusieurs années, 2017 sera consacrée à la revitalisation du centre ville : « il faut le repenser en soutenant l'action économique et commerciale avec tous les acteurs ». Par ailleurs, « les projets à mener ne peuvent se faire sans des partenariats, monde associatif, CDA, Département, Région et Etat » estime le premier magistrat.

Finances publiques : « Etre rigoureux sinon la Préfecture nous rappellera à l'ordre »

Bref, il y a du pain sur la planche et les finances suivent-elles ? La parole est laissée à Frédéric Neveu, maire adjoint chargé des chiffres. 
L'endettement de la ville reste élevé, même s'il a baissé. La priorité est de ne pas augmenter les impôts locaux afin d'attirer de jeunes ménages, lesquels préfèrent souvent les communes périphériques où la fiscalité est plus attractive ((la taxe foncière de Saintes, majorée à l'époque de Jean Rouger, est de 36,78%)
Saintes doit donc réduire la dette tout en investissant, maîtriser le fonctionnement sans freiner les initiatives : un vrai challenge à relever ! « Des contraintes existent. Nous avons perdu environ 5% des recettes en raison des baisses de dotations de l'Etat, soit 1,785 millions d'euros entre 2014 et 2017. L'endettement de la ville est de 35 millions d'euros dont 5 pour le site Saint-Louis. Sur le budget principal, nous avons économisé 2,4 millions d'euros sur deux ans. Nous nous sommes bridés en 2014 et 2015. Pour 2017, nous poursuivons nos efforts. Nous avons renégocié des emprunts, réduisant de 200.000 euros les intérêts de la dette. Nous avons également recherché des économies, sur le gaz et l'électricité entre autres ». La masse salariale du personnel représente 50% des dépenses et elle n'est pas compressible ! « Ce n'est pas facile d'être adjoint aux finances. Nous avons l'obligation d'être rigoureux, sinon la Préfecture nous alertera comme elle l'a fait pour Saint-Jean d'Angély. Les élus doivent garder la main sur le budget. Je me réjouis qu'aucun emprunt toxique n'ait été contracté par Bernadette Schmitt, contrairement à Royan par exemple ». 
La municipalité sera donc attentive à son train de vie...




Suit un débat. Un participant fait remarquer que le taux d'épargne brut est à un niveau inquiétant, les impôts augmentant tout de même en raison de l'accroissement des bases fixées par l'Etat. Frédéric Neveu apporte des explications ainsi que Jean-Philippe Machon. Les finances d'une collectivité sont rigides : « l'augmentation des bases de l'Etat, on la subit. La gestion d'une commune n'a rien à voir avec celle d'une entreprise. Elle est comme un tanker, on ne change pas la direction comme ça ! »
De tous ces sujets, il sera question vendredi 17 février à 18 h lors du prochain conseil municipal. Les personnes intéressées sont cordialement invitées.

Frédéric Neveu présente le budget 2017 : « nous devons être rigoureux 
sinon la Préfecture nous rappellera à l'ordre »...
• La cité entrepreneuriale accueille déjà l'antenne saintaise de la CCI. Le Crédit Agricole y a conservé quelques bâtiments. Le reste des structures sera réservé aux nouvelles entreprises et aux collectivités  qui le souhaitent.

• Saintes possède un centre hospitalier de référence et trois grands lycées, Bellevue, Palissy et Georges Desclaude.

Les questions du public
• L'arc romain de Germanicus fêtera ses 2000 ans en 2019. De grandes réjouissances sont prévues pour fêter cet anniversaire. Aux arènes, le maire envisage de faire poser des gradins en bois afin que de nouveaux spectacles y soient organisés (reste à trouver les financements). 


• L'ex cinéma Olympia : Pourquoi pas un bel hôtel si la gare de Saintes accueille des TGV ?

L'ancien cinéma Olympia
• La Villa Musso cherche toujours un acquéreur. Le dernier en date aurait du mal à réunir les fonds. 

Que avenir pour le haras ? La mairie n'en est pas propriétaire, mais l'Etat qui en est vendeur (l'ensemble est situé en zone non constructible) : « Nous nous plaçons dans un rôle de facilitateur pour le développement d'un projet ». Pourquoi pas des activités liées au cheval ? Le contact pris avec les Chinois (autour du poney) a échoué. Est évoquée l'idée d'un établissement réservé à une formation supérieure (business school).

Le haras à l'époque où tout allait bien...
• Les musées sont dans un état préoccupant : Le musée archéologique, situé près de l'accueil tourisme, est fermé car dangereux pour le public. La DRAC en a été avertie. D'une manière générale, le maire déplore l'état critique des musées de la ville, Dupuy Mestreau (circuit électrique à refaire), l'Echevinage (toiture) ou encore le Présidial, fort belle demeure... toujours fermée. Dès que les finances le permettront, des travaux seront entrepris...

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