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mercredi 25 janvier 2017

Saintes : L'aménagement du site Saint-Louis ou le parcours du combattant !

« Il y aura au moins 75 logements sociaux sur le site Saint-Louis » assure Christian Schmitt

Le site Saint-Louis est plus que jamais d’actualité. La mairie entend bien concrétiser l’aménagement de ce promontoire remarquable qui correspond à l’ancien oppidum romain. Les résultats des fouilles préventives, menées l’an passé, seront présentés prochainement. 

Chrisitan Schmitt, le "gladiator" saintais chargé du suivi du dossier et Jean-Philippe Machon 
sur le site Saint-Louis
Qu’envisage la nouvelle municipalité sur le site de l’ancien hôpital acquis par l’équipe de Bernadette Schmitt dans les années 2000 ? Le projet de son successeur, Jean Rouger, a été abandonné car trop coûteux. Que prévoit Jean-Philippe Machon ? Un grand hôtel avec un centre de séminaires, des logements en accession de bon standing (locatif et locatif conventionné), une résidence senior (pôle de services à la personne), des commerces (cafés, restaurants, boutiques dédiées au tourisme), des locaux destinés à l’artisanat d’art, un réaménagement de la place du 11 novembre, une valorisation du belvédère sur la cité et la vallée de la Charente, la requalification du cours Reverseaux entre la rue Saint-Europe et le cours National, la création d’une liaison avec le vallon des arènes, et plus généralement des améliorations de quartier.

Le logis du Gouverneur abritera-t-il un hôtel 4 étoiles ?
Le suivi du dossier a été confié à Christian Schmitt qui l’a détaillé lors du dernier conseil municipal. Le site Saint-Louis s’insérera dans un vaste « cheminement » touristique qui partira de l’Abbaye-aux-Dames, saluera l’arc de Germanicus et franchira le fleuve pour aller jusqu’aux arènes. Les responsables souhaitent renouer - et surtout mettre en réseau - le patrimoine historique de la ville, qu’il soit gallo-romain, roman ou gothique afin de constituer un circuit attractif.
« Sur le site Saint-Louis, il n’est pas question de tout bouleverser, mais de donner une nouvelle destination à ce lieu emblématique » souligne l’élu. Un appel d’offres va être lancé à destination des futurs aménageurs, soumis à un nombre certain de normes et de contraintes, le secteur étant sauvegardé. Un échéancier a été fixé : fin 2017 choix de investisseurs, 2018 début des aménagements, viabilisation et dépôt des permis de construire, 2019 lancement des chantiers.
Josette Groleau s’inquiète de l’absence de logements sociaux, condition exigée par la Région pour financer les intérêts de l’emprunt réalisé il y a quelques années. « L’accord entre la Région et la ville est toujours d’actualité » assure Christian Schmitt. Le prêt vient d’ailleurs d’être réétudié (étalé sur 5 ans). La conseillère de l’opposition reste sceptique : « lors d’une réunion de quartier, vous avez parlé de vendre à la découpe. Vous n’allez pas construire, mais céder à des privés au contraire ». Christian Schmitt hoche la tête : « je vous donne rendez-vous en 2019, mais dès la fin de cette année, vous aurez tous les détails ». 

Vue imprenable du site Saint-Louis qui s'inscrira dans un parcours touristique 
allant de l'Abbaye-aux-Dames jusqu'à l'amphithéâtre
Et la place du 11 novembre qui accueille le marché, que devient-elle ? La municipalité réfléchit à son devenir : « on ne va pas laisser cet espace en l’état quand les alentours seront valorisés ». Les élus de gauche seront vigilants sur la destination finale du site. Ils suspectent, en effet, le maire de vouloir favoriser les établissements de prestige (hôtel 4 étoiles) plutôt que les ménages qui cherchent à s’installer sur Saintes. Ce dernier rétorque qu’on peut concilier les deux, comme l’avait fait Michel Baron en créant des logements sociaux dans l’enceinte de l’Abbaye-aux-Dames.

Bref, on y verra plus clair dans quelque temps, mais une chose est sûre : le socialiste Jean Rouger aurait du faire avancer le dossier Saint-Louis quand il avait les cartes en main. Des architectes de talent avaient imaginé l’avenir de cet espace qui ne manque pas de charme. Bien peu de choses ont été faites durant son mandat pour concrétiser ce grand projet. Son cheval de bataille à lui, c'était la création de la CDA ! Souhaitons que Jean-Philippe Machon sache relever le défi et offrir à Saintes ce "panache" qu’elle a parfois du mal à retrouver.

• Budget du site Saint-Louis : fonctionnement 309.850 euros, investissement 585.940 euros. Le prêt de 5,1 millions a fait l‘objet d’un nouvel étalement sur 5 ans à partir de 2017. Les annuités sont d’environ 1 million d’euros.

Le parcours du combattant !

• En 2005, un projet de vente du site Saint-Louis est proposé à la ville par la Semis que finalise le maire de l'époque, Bernadette Schmitt, pour une somme de 5.100.000 euros (4.100.000 hôpital, 1 million consolidation les falaises). Un prêt est alors réalisé dont les intérêts sont pris en charge par la Région Poitou-Charentes, la mairie s'engageant à réaliser des logements sociaux.

• Elu en 2008, le successeur de Bernadette Schmitt, Jean Rouger, à l'origine du concours d'architecture Europan, annonce un aménagement du site sur 8 ans. Des plans sont présentés lors d’une grande réunion publique. On se met à rêver… mais les travaux sont irréalisables financièrement (16 millions d'euros au total). Par ailleurs, certaines zones ne sont plus constructibles après les fouilles préventives.

Jean Rouger, maire socialiste de Saintes, a lancé un concours d'architecture Europan
En 2009, des étudiants de la School of Architecture, University of Southern California, venus quelques mois à Saintes peaufiner leurs connaissances, planchent sur le site Saint-Louis.
• 2014, élection de Jean-Philippe Machon. Reprise du projet. En 2016, des fouilles préventives sont effectuées ainsi que des études géotechniques en raison de la fragilité de la falaise. Des bases de monuments antiques sont mises au jour. « Bien sûr que nous regrettons le temps perdu ! Passer six ans à élaborer des projets sans se préoccuper de savoir ce qu'il y a sous le site, c'est-à-dire sans pratiquer une seule fouille comme le demande la loi, est difficile à comprendre » déclare Christian Schmitt lors d’un conseil municipal.

Les aménagements proposés par Jean Rouger, jugés trop cher...

2017 : « Le projet initial était hors de prix. Nous allons lancer un appel à la concurrence pour l'ensemble du site avec un cahier des charges précis, dont la création d'au moins 75 logements sociaux. Selon le choix de l'investisseur, l’ancien hôpital sera gardé ou détruit. L'hôtel devrait se trouver dans le logis du Gouverneur et la chapelle, mais ce n'est pas une exigence de notre part. Cette perspective n'est pas gravée dans le marbre ! Ce sera à l'acquéreur de fixer un prix pour l'ensemble. Notre choix se portera sur le meilleur projet au meilleur prix pour la ville » précise Christian Schmitt. Seront conservés, dans le domaine public, le belvédère et les alentours aménagés pour la promenade. Un ascenseur permettra de se rendre sur le site à partir de la ville. Les plus sportifs utiliseront les escaliers !

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