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lundi 23 janvier 2017

En novembre 2010, Benoît Hamon était à Saint-Martial sur le Né et Jonzac

Benoît Hamon est sorti vainqueur du premier tour de la Primaire de gauche. Dimanche prochain, le duel qui l'opposera à Manuel Valls sera serré. Une opportunité pour lui, Arnaud Montebourg s'est désisté en sa faveur. S'il remporte la deuxième manche, il participera aux Présidentielles et sera l'homme qui monte au Parti socialiste. Un parti qui devra se renouveler face aux assauts de Jean-Luc Mélenchon et d'Emmanuel Macron qui recueille de nombreux soutiens dont celui de Ségolène Royal (sa manière de se venger des éléphants du PS qui l'ont fait chuter contre Nicolas Sarkozy ?).

Benoît Hamon à la distillerie Barron en 2010
Venu soutenir Michel Lachaise aux élections départementales (contre Chantal Guimberteau), Benoît Hamon, alors porte-parole du Parti socialiste, était à Saint-Martial sur le Né et Jonzac en novembre 2010. Il avait abordé un certain nombre de sujets, dont la Primaire de gauche : « « la présidence est loin d’être acquise. Nicolas Sarkozy est un adversaire sérieux. Il ne faut pas lui offrir le cadeau d’une division des Socialistes ». Et d'ajouter : « Je ne suis pas fétichiste du passé, mais il faut éviter aux écarts de se creuser et à l’ascenseur social de descendre vers le bas. Les jeunes vivent moins bien que leurs parents, certains renoncent parfois à se soigner. C’est ça le déclassement avec un sentiment de précarisation. Jusque-là, la grande majorité des classes moyennes se sentait à l’abri, mais quand on l’interroge aujourd’hui sur ses conditions d’existence, elle constate que ses revenus disponibles ont diminué. Notre but est de redonner espoir aux citoyens, c’est pourquoi je suis favorable au bouclier rural, ensemble de mesures visant à revitaliser les campagnes ».
 Sept ans plus tard, ce constat est toujours d'actualité. 

• Retour sur cet événement (novembre 2010)

Porte-parole du Parti socialiste, Benoit Hamon était en Charente-Maritime et en Charente, invité par les deux fédérations que président Pouria Amirshahi et Olivier Falorni, premiers secrétaires fédéraux. En fin de journée, il a fait étape à la distillerie Barron, à Saint Martial sur le Né (canton d'Archiac), où il a parlé viticulture avant de se rendre à Jonzac pour présenter les grandes lignes du PS aux Présidentielles de 2012.


Mercredi après-midi. Benoît Hamon est attendu à la distillerie Barron qui a été la proie des flammes l’an passé. Le propriétaire a fait face, avec cette énergie que savent déployer « les gens de la terre », comme on les appelle ici, quand le sort s’acharne contre eux.
Dans la grande pièce, désormais munie d‘un mur coupe-feu, on reconnaît l’ancien conseiller général d’Archiac, Jean Gendron. À un âge désormais respectable, il aime évoquer les histoires du temps d’avant, quand il siégeait au Département dont les bureaux se trouvaient à la Préfecture. Il se souvient d’André Dulin, Lucien Grand, François Blaizot et bien sûr Claude Belot.

Visite de la distillerie Barron. A cette époque, Olivier Falorni est encore socialiste. Il ignore le duel qui l'opposera à Ségolène Royal à La Rochelle lors des Législatives et l'exclusion du PS qui en découlera. Idem pour Pouria Amirshahi, député de la 9eme circonscription des Français établis hors de France, parti du PS en 2016 : « Je quitte le PS et le monde des partis en général, rhizomes d’un système institutionnel à bout de souffle. Ils sont devenus des machines électorales sans grande conviction, sans promesse d’avenir heureux pour le pays »...
Une rencontre sympa où Benoît Hamon découvre les secrets de la distillation du cognac
À ses côtés, son successeur, Michel Lachaise, renouvelable en mars prochain, aura face à lui une adversaire de taille, Chantal Guimbertau, maire d’Arthenac et présidente du Sivom. Il devra jouer serré, cette élue étant soutenue par la Majorité départementale à un moment où Dominique Bussereau, qui n’appartient plus au Gouvernement, se consacre tout entier à la préparation des Cantonales. Lors du précédent scrutin, le maire de Germignac avait bénéficié d’une triangulaire. Opposé à Jean-Pierre Mariau et Alain Floriant, il s’était finalement imposé au second tour. Cette fois-ci, la partie sera plus compliquée.
À son actif, il cite la création d’une micro-crèche à Germignac, le bon fonctionnement du RPI et l’arrivée d’une femme médecin sur sa commune. Comment a-t-il convaincu cette généraliste de venir sur le canton d’Archiac ? Tout simplement en proposant à son époux les terrains dont il avait besoin pour développer des activités équestres.
Une évidence s‘impose : pour attirer les professionnels en zone rurale, il faut se mobiliser en offrant des services de proximité et une image dynamique. Quand la campagne s’étiole, les gens la quittent pour des cieux plus attrayants. S’il existe sur place des structures (écoles, commerces), les familles posent leurs valises là où la qualité de la vie est un atout.
Le conseiller général sortant a d’autres sujets à exposer qu’il développera dans les mois qui viennent.

Benoît Hamon, favorable au "bouclier rural"

Réduire les inégalités

Que Benoît Hamon vienne donner un coup de main aux élus socialistes en vue de l’échéance de 2011 coule de source. En effet, la Charente-Maritime est le seul département UMP de la Région Poitou-Charentes. Depuis plusieurs années, le département des mouettes est sur la tangente. Avec Claude Belot, il s’en est fallu d’une voix pour que la présidence ne bascule.La dernière fois, la majorité départementale, conduite par Dominique Bussereau, a conforté son avance de quelques sièges.
Qu’en sera-t-il au printemps prochain ?…
L’année suivante, se dérouleront les Présidentielles. Benoît Hamon n’imagine pas un seul instant que Nicolas Sarkozy puisse hésiter sur sa candidature. Pour lui, il sera bien présent en 2012. D’où la mobilisation quant à la quatrième convention, base du futur programme qui sera soumis à celui (ou celle) qui portera les couleurs du PS.

Benoît Hamon a longuement travaillé sur "l’égalité réelle". S’il n’a pas été surpris par le récent remaniement ministériel qui « n’apporte rien », il ne juge pas déplacé le signe que Ségolène Royal vient d’adresser à Borloo : « elle ne dit pas qu’il y aura un accord entre le PS et le Parti Radical. Elle veut simplement rappeler, et c’est aussi le cas pour Kouchner, ce que Sarkozy peut faire à ses soit-disant amis. Il a maltraité les représentants du Centre ». Quant aux Primaires au PS, le calendrier ne devrait pas être modifié, avec un dépôt des candidatures en juin 2011 et une désignation en octobre.

Réaliste, Benoît Hamon sait que le Parti Socialiste ne pourra gagner que s’il est uni : « la présidence est loin d’être acquise. Nicolas Sarkozy est un adversaire sérieux. Il ne faut pas lui offrir le cadeau d’une division des socialistes ».

A-t-il une préférence pour le candidat qui représentera le PS aux Présidentielles ? Tout porte à croire qu’il aimerait bien que Martine Aubry, rénovatrice du parti, porte l’étendard. Il souligne « l’unité qui la lie à Ségolène Royal ». Et François Hollande ? « En 97, j’aurais aimé qu’il soit présent sur les rangs. Il était premier secrétaire du parti ». Il n’était pas prêt, semble-t-il. Peut-être en 2012 ? De toutes les façons, Benoît Hamon, qui symbolise la jeune génération de gauche avec Pouria Amirshahi et Olivier Falorni (tous les deux nés le 27 mars 1972) souhaite « une gauche décomplexée » qui saura tenir tête à l’extrême droite si par hasard, celle-ci venait à faire un score supérieur aux estimations.

Sur les questions d’actualité, Benoît Hamon se dit contre la réforme des collectivités territoriales (il estime que le Sénat vient de se tirer une balle dans le pied). Si la Gauche sort triomphante en 2012, il ne serait pas hostile à la création d’un nouvel impôt, venant se substituer à l’ancienne taxe professionnelle, basé sur l’activité économique et sur lequel pourraient compter les collectivités.

D’une manière générale, son objectif est de redonner confiance aux Français en leur permettant de retrouver, entre autres, une égalité en matière d’éducation et de soins médicaux : « Je ne suis pas fétichiste du passé, mais il faut éviter aux écarts de se creuser et à l’ascenseur social de descendre vers le bas. Les jeunes vivent moins bien que leurs parents, certains renoncent parfois à se soigner. C’est ça le déclassement avec un sentiment de précarisation. Jusque-là, la grande majorité des classes moyennes se sentait à l’abri, mais quand on l’interroge aujourd’hui sur ses conditions d’existence, elle constate que ses revenus disponibles ont diminué. Notre but est de redonner espoir aux citoyens, c’est pourquoi je suis favorable au bouclier rural, ensemble de mesures visant à revitaliser les campagnes »…

Benoît Hamon salue Michel Lachaise
A droite de la photo, Jean Gendron, disparu en 2016
Programme qu’il détailla en soirée à Jonzac où l’attendaient militants et sympathisants (quelque 500 personnes), réunis dans la salle municipale.

• Les grands axes du Parti Socialiste

Les grands axes du PS pour les prochaines Présidentielles concerneront, entre autres, l’éducation (scolarisation dès deux ans, action sur le primaire, aide aux assistantes maternelles, meilleure rémunération des enseignants), la santé (lutter contre les déserts médicaux en aménageant la liberté d’installation des médecins. Serait changé le mode de rémunération des généralistes avec paiement au forfait selon le nombre de patients comptés sur la zone d’intervention), la jeunesse (main tendue vers ceux qui sortent du système éducatif, soit 150 000 jeunes quittant l’école sans qualification), le logement, une autre conception des services publics, l’encadrement de la qualité et du prix de l’eau.


Et maintenant ?

Fin avril prochain, se déroulera l'élection présidentielle où Benoît Hamon devrait compter parmi les candidats. Le paysage français est à un tournant de son histoire. François Hollande a déçu autant que Nicolas Sarkozy : sa cote de popularité démontre qu'il n'a pas su tenir ses promesses et convaincre, y compris dans son propre camp. Certains se demandent d'ailleurs s'il ne va pas soutenir Emmanuel Macron. Après tout, pourquoi pas ? Chirac, pour sa part, déclarait bien qu'il allait voter Hollande. On devrait toujours se méfier des Corréziens !!! La politique est un univers impitoyable...

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