Pages

jeudi 15 décembre 2016

Conseil municipal de Saintes : Philippe Callaud soupçonne Frédéric Neveu de se faire « mousser » à la veille des Législatives !

Avenir du Conservatoire de musique et de danse, renouveau de la Trocante...

Le conseil municipal de Saintes s’est réuni jeudi 14 décembre avec, à son ordre du jour, les décisions modificatives, c’est-à-dire les réajustements nécessaires par rapport au budget principal. « La ville s’est désendettée » a souligné l’adjoint aux finances Frédéric Neveu, situation constatée par l’opposition qui apporte toutefois des nuances…


Frédéric Neveu a été clair dans sa présentation : la dette de Saintes a diminué, mais il se veut prudent, comparant les finances de la ville à celles d‘un ménage : « 2016 a été une nouvelle année de désendettement. La dette hors site Saint-Louis était de 30 millions d’euros ; elle n’est plus que de 27,6 millions d’euros, soit une baisse se situant entre 7 et 8% sur deux ans ». Moins d’emprunts à rembourser et des dotations de l’Etat en chute libre. « On va donc s’attaquer au fonctionnement » souligne l’adjoint aux finances qui compare les cordons de la bourse municipale à ceux d’un couple dont l’un aurait perdu son emploi. En résulte une situation « stabilisée » qui peut aspirer à des jours meilleurs. Philippe Callaud, qui tient les rênes de l’opposition depuis la démission d’Isabelle Pichard Chauché, ne tarde pas à réagir : « vous dites que la situation s’est améliorée, que votre action est formidable, mais il ne faut pas oublier que 2017 est une année électorale et législative ! ». Et de rappeler que la mairie a fait des économies, parfois au détriment d‘associations, au risque de voir son dynamisme en pâtir : « c’est vrai qu’en investissant moins, on dépense moins. Cela ne veut pas dire que le territoire s’en portera mieux. Quant aux critiques sur la précédente municipalité, n’oubliez pas qu’elle a eu à financer la rénovation urbaine que personne ne remet en cause ». Frédéric Neveu admet que l’épargne nette est en diminution : « si les comptes finissent positifs, il n’y a pas de louange particulière à tirer de ce bilan » ! 

A droite de la photo, Frédéric Neveu, adjoint aux finances de la ville et candidat aux élections législatives (Les Républicains) de 2017 où il sera opposé au maire socialiste de Saint Jean d'Angély, Françoise Mesnard
Le maire, Jean Philippe Machon, mentionne les projets menés à bien malgré la rigueur budgétaire : entrée de Bellevue, rond-point des pompiers, passerelle, boulevard de Recouvrance, réfection de bâtiments scolaires et routes. « Tout cela a été rendu possible grâce au partenariat avec la Région, le Conseil départemental, les collectivités partenaires ». « Si la mairie fait une comparaison avec les ménages, certains traversent des turbulences autrement plus périlleuses que la mairie » ajoute Laurence Henry.
Il est question du site Saint-Louis où 175000 euros correspondent à des démolitions, contrebalancés par des études non effectuées (système visant à calculer le coût global des aménagements). D’où une opération "blanche".

Le PRG Philippe Callaud
Autre sujet de discussion être majorité et opposition, la création d’un poste d’attaché chargé de la production événementielle qui n’est que la transformation d’un CDD en CDI. « Gouverner, c’est choisir. Dans un passé pas si lointain, des associations participaient grandement à l’attractivité de la ville » glisse Philippe Callaud pour donner mauvaise conscience au maire… Ce dernier apporte des précisions : « cette personne participe aux événements de Saintes depuis six ans. Animer, c’est contribuer à l’essor de la ville, y attirer du public et assurer son dynamisme. Même si je reconnais le charme des villes de Cognac ou Royan, je préfère que les gens soient à Saintes, qu’ils s’y sentent bien et y consomment. Nous avons des atouts à exploiter ». Et de promouvoir les Noëls blancs et la future cavalcade qui ponctueront la fin d’année. Laurence Henry apporte un bémol : les commerçants ne sont pas toujours associés aux actions et « sur les marchés, rien n’est fait ».

Dans l’attente d‘un futur grand musée de Saintes

Une bonne nouvelle !
Dossier présenté par Fanny Hervé. Depuis des lustres, les vestiges de l’ancienne Mediolanum Santonum sont entreposés à l’Ormeau de Pied ou à Lormont dans des locaux SNCF (2900 caisses). Avec l’accord de l’Etat, la ville a décidé de les placer dans l’ancienne Trocante, après des travaux d’aménagement. Situé avenue Jourdan, ce bâtiment (sur un espace de 1,5 ha) est propriété de la ville depuis 2009, époque où Jean Rouger l’a acheté pour un montant de 620.000 euros. Outre la restauration d’une friche industrielle située à l’entrée de la cité, le maire envisage d’en faire un vrai site du gallo-romain avec centre de formation, taille de pierre, restauration des pièces archéologiques et possibilité pour les chercheurs d’avoir un accès direct, sans oublier des visites dans le cadre des journées du patrimoine, par exemple, ouvertes au public (n’oublions pas que la salle lapidaire du musée archéologique, près de la place Bassompierre, est fermée pour cause de travaux). S’y ajoute un rapport direct avec le projet du Vallon des arènes.
Pour la première fois et c’est à souligner, un premier magistrat dépasse le stade des promesses verbales pour envisager un acte concret : valoriser les stocks archéologiques oubliés depuis des lustres dans des espaces peu accessibles avec la création d'un centre de conservation et d'études. Philippe Callaud se réjouit d’une telle opportunité, bien qu’à ses yeux, le site Saint-Louis eût été mieux indiqué (ex oppidum de Mediolanum Santonum fouillé durant été).
Jean-Philippe Machon explique que la Trocante a l’avantage d’être pratique : « Les bâtiments seront sécurisés et de gros blocs de pierre y seront entreposés. Il s‘agit aussi de mettre en lumière la rive droite, trop souvent écartée ». Et l’amiante dans tout ça ? Les structures n’étant pas cassées, il n’y aura pas  de travaux de désamiantage. « Toutefois, on verra ce qui veut faire l’Etat » souligne Fanny Hervé. Plus généralement, le travail des archéologues (réunis récemment dans le cadre d’un colloque « Saintes non limit » fort bien mené) sera facilité, en réponse à une question de Renée Lauribe Benchimol.

La Trocante actuellement...
Et le futur grand musée de Saintes ? Il n’est pas interdit d’y penser ! En voyant ce qui vient d’être fait à Lascaux, on se dit que dans son domaine, Saintes a une vraie carte à jouer…

Conservatoire de musique : projet d’établissement 2016/2020

Serge Maupouet, attentif à l'avenir du conservatoire de musique et de danse
Maryline Cheminade, adjointe chargée de la culture, a présenté ce projet qui concerne l’avenir du conservatoire de musique et de danse de Saintes. Dans le département, seuls deux conservatoires sont agréés, Saintes et La Rochelle. Saintes accueille 732 élèves ; 66% viennent de Saintes, 20% de l’agglomération et 14% de l’extérieur. Le coût d’un élève est de 2100 euros et de 203 euros à Chant’écoles, projet destiné aux cours préparatoire et élémentaire des écoles Jean-Jaurès et Léo-Lagrange en partenariat entre la ville, l’éducation nationale, le conservatoire municipal de musique et l’abbaye aux dames. 24 professeurs assurent les cours ; le coût des ressources humaines est de 933.765 euros. Les recettes sont assurées par les cotisations (Saintes et Chaniers), une subvention de 30 euros par élève de moins de 16 ans, la location des instruments, etc. L’avenir est de tendre vers un rayonnement intercommunal avec des projets pluridisciplinaires (développement de la danse et la chorégraphie en particulier) et une tarification plus lisible. Des conventions pourraient être passées avec de nouvelles communes de la CDA.
Serge Moupouet, qui a rejoint les rangs de l’opposition récemment, s’interroge sur plusieurs points. S’il ne met pas en doute la qualité du bilan « fruit de deux ans de travail », il se demande s’il existe une solution pérenne pour accueillir les orchestres, l’école Pelletan ayant été vendue et Jaurès n’étant que provisoire ; quelles seront les conventions avec les communes de la CDA et celle de Chant‘écoles dont la signature avec cette même CDA est attendue depuis des mois ? Comment s’opèrera le remplacement des instruments et quels gestes seront faits en faveur des familles en difficulté ?
Maryline Cheminade rencontrera Jean-Claude Classique, président de la CDA, dans un proche avenir ; deux tarifications devraient être appliquées à la rentrée 2017, d’une part Saintes et les communes conventionnées, d’autre part les jeunes habitant l’extérieur. Attention sera également portée aux enfants ayant besoin d’un coup de pouce financier. Pour permettre aux orchestres de répéter en toute sérénité, des recherches seront effectuées parmi les immeubles que possède la ville (265 en tout), les locaux de Jaurès n’étant que temporaires. Quant à Chant’écoles, quatre axes seront poursuivis : rayonnement du conservatoire, aspect pédagogique, accès à la culture pour tous et tarification solidaire.
Philipe Callaud demande à ce que Serge Maupouet rejoigne le groupe de réflexion (ce qui va être fait) et se réjouit de la renommée du conservatoire : « outre la Semis (!) et le souci que vous avez de la sécurité et de la propreté en ville, ce conservatoire est un fleuron d’un niveau d’exigence supérieur à celui d’une ville de 30.000 habitants » dit-il au maire. Sentiment que partage Jean-Philippe Machon qui a lui-même fréquenté l’établissement dans sa jeunesse. Serge Maupouet s’apprête donc à travailler sur ce dossier avec les membres de la majorité. Au moment du vote, il observe la vigilance en s’abstenant…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire