De Venise à Buenos Aires… en passant par Jonzac

Les Feuillets d’automne accueillaient l’autre dimanche le grand chœur de l’Abbaye aux Dames de Saintes et le Collegium vocal de Chauray dirigés par Michel Piquemal, pour un harmonieux voyage...

Gilberto Pereyra au bandonéon

A la direction, Michel Piquemal

Existe-t-il un grand écart entre Antonio Vivaldi, musicien vénitien du XVIIIe siècle, célèbre pour sa chevelure rousse et ses Quatre Saisons, et Martin Palmeri, compositeur né en 1965 à Buenos Aires ? Finalement, aucune frontière, ni flots à traverser. L’argentine, l’Italie, le rythme, la légèreté, la force, la beauté et ses mystères…
C’est donc à un voyage en des villes mythiques que le célèbre chœur de l’Abbaye aux Dames et le Collegium vocal de Chauray ont conduit le public en l’église Saint-Gervais. Voyage aux étapes ponctuées de chants magnifiques, d’instruments - piano, bandonéon - et de voix exquises semblant surgir des lieux les plus emblématiques.

Guillaume Corti au piano, Gilberto Pereyra au bandonéon

Claire Motté (soprano) et Agnès de Butler (mezzo soprano) ovationnées

Fermez les yeux, vous êtes en Argentine au Café Idéal où vous regardez danser les couples dans la plus pure tradition du tango. Ouvrez le regard sur la place Saint-Marc avec ses chevaux privés de leurs rubis, ses figures géométriques que vous découvrirez du ciel et cette ambiance à nulle autre pareille. D’un coup magistral de baguette, Michel Piquemal vous fait survoler l’Atlantique, avec la promesse d’un ailleurs. Les sentiments de Vivaldi exhalent l’esprit - magnificat ! - tandis que Gilberto Pereyra au bandonéon immortalise une musique suave et puissante dans le sillon que tracent les œuvres de Palmeri et d’Astor Piazzolla.

Dommage qu’il faille, à un moment, sortir du rêve pour retrouver le monde d’en-bas. Reste le souvenir subtil d’une évasion aux fragrances musicales…

Les félicitations de Jeanine Belot, coordonnatrice des Feuillets d'automne 
pour la ville de Jonzac

© Nicole Bertin