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mercredi 21 septembre 2016

Sauter en parachute en contemplant l'Everest, ça vous dit ?

Paul Henry de Baère ne change pas, toujours passionné par la chaîne de l'Himalaya et ses sommets qu'il tente d'apprivoiser. En effet, il fait partie des parachutistes qui ont sauté au dessus de l'Everest. Il revient d'un périple en Europe où il a présenté un nouveau procédé d'oxygénation en haute altitude expérimenté au Népal par Ted Atkins, ancien de la Royal Air Force.

Extraordiniare photo de Paul Henry de la Baère !
C'est un plaisir de revoir Paul Henry de Baère. A Jonzac, où vivent son oncle et sa tante, il fait partie de la grande famille du boulevard Denfert Rochereau ! Cette année, il a un plus : un tatouage, qu'on a bien du mal à déchiffrer, lui couvre la moitié du bras. Une piste toutefois, il s'agit d'un message en népalais… même si l'exécution du dessin a été réalisée à Budapest ! « C'est un mantra qui gravite autour de l'altruisme et de l'harmonie » explique-t-il. De l'harmonie, il en faut dans le monde d'en-bas où violence et incompréhension se déchaînent trop souvent. Dans ces conditions, on comprend qu'il préfère le monde d'en-haut d'où il contemple les montagnes. Parachutiste de l'extrême, il côtoie la chaîne de l'Himalaya durant plusieurs mois de l'année.
La dernière fois que nous l'avons rencontré, en 2014, Paul Henry expliquait son job : « Mon travail consiste à filmer et à photographier les personnes qui découvrent le parachutisme pour la première fois en tandem avec leur instructeur. Ils veulent rapporter des souvenirs de leur voyage au Népal. Je conjugue l’activité sportive à l’approche artistique ».

Le Népal, un pays attachant à découvrir
TopOut Aero

Quoi de neuf ? Il travaille toujours pour Everest Skydive et son boss américain Tom Noonan. Au Népal, les choses évoluent. En effet, chacun sait qu'en forte altitude, se posent des problèmes respiratoires. C'est pourquoi Ted Atkins, responsable d'un peloton en montagne, a travaillé à la modification du système d'oxygénation des masques. Il est le père de TopOut Aero. Après s'être cassé deux fois les dents sur l'Everest, sa troisième expédition dans l'Himalaya (8848 mètres) s'est déroulée avec une plus grande facilité, prouvant que ses recherches étaient fructueuses.
Ingénieur de formation, il a amélioré cet équipement pour les parachutistes de "l'extrême". Détails techniques, il s'agit d'un système d'oxygénation composé d'un cylindre individuel - contient l'équivalent de 150 litres d'oxygène - d'un détendeur qui libère un débit de trois à quatre litres d'oxygène par minute, d'une base et d'un accumulateur dont le fonctionnement rappelle celui d'un second poumon. Le procédé, breveté, est opérationnel. « Il donne vraiment de bons résultats. Nous sautons à partir de 8000 mètres. A cette hauteur, il faut plus de logistique. Les appuis sont légèrement différents avec des positions spécifiques. Des seuils d'acclimatation sont nécessaires à partir du camp de base » explique Paul Henry de Baère. Pas question de se lancer dans la nature sans préparation ! « Le nouveau système de distribution d'oxygène à haute altitude a été conçu à partir de mes observations. Ayant gravi l'Everest, j'ai moi-même testé le prototype. Aucun autre système n'a cette traçabilité ! » explique Ted Atkins sur le net.

Paul Henry de Baère présente TopOut Aero, procédé qui apporte une meilleure oxygénation en haute altitude
Le nouveau concept d'oxygénation en haute altitude "TopOut Aero " est chapeauté par deux Anglais, un Américain et un Français (dont un médecin)
Par ailleurs, à une époque où les treks dans l'Himalaya se développent pour le randonneur "classique", respecter des règles élémentaires est vital : « là-bas, le risque zéro n'existe pas » !

Saut en tandem avec l'instructeur
Paul Henry de Baère et ses équipements, TopOut Aero et appareils photo
Au Népal, le parachutisme de l'extrême attire des touristes américains, russes ou du Moyen Orient épris de sensations (le coût de l'évasion constitue tout de même une sélection !). D'autres viennent y parfaire leur entraînement physique : « quelles que soient leurs motivations, hommes et femmes veulent vivre une expérience exceptionnelle, se surpasser ». Le célèbre Omar Alhegelan, spécialiste du Freefly, est passé par ce lieu où l'immensité est souveraine. Sa devise : « apprendre à suivre ses rêves pour un vrai bonheur intérieur et comprendre la façon dont chacun veut créer sa propre réalité ! ». Pour y parvenir, l'atout majeur est le cadre grandiose !

Le célèbre Omar Alhegelan, spécialiste du Freefly, dans l'Himalaya (© Paul Henry de Baère)
Cet été, Paul Henry a fait le tour de l'Europe pour présenter le nouveau matériel réservé aux sauts en haute altitude. « Les premiers contacts avec les clubs de parachutisme sont bons. J'ai parcouru 15000 kilomètres jusqu'à Moscou » avoue-t-il, un peu fatigué après ce long périple. Des opportunités apparaissent avec cette discipline qui peut être effectuée à condition de disposer d'une oxygénation efficace et d'un aéronef assez puissant pour atteindre les 25000 pieds (dans ce domaine, l'hélicoptère Ecureuil offre des capacités).
Ce nouveau créneau sportif devrait se développer dans les années à venir. Paul Henry de Baère suivra son évolution avec attention. Il repart au Népal fin octobre ; au printemps 2017, il sera en Russie et ensuite en Espagne pour différentes démonstrations. Pas le temps de chômer !


• Par la photographie ou le film, Paul Henry de Baère immortalise le saut inoubliable des parachutistes au Népal. Magnifiques souvenirs au dessus de l’Everest, le plus haut sommet de la planète, et dans ses environs. Il a crée la société ApacheProd, spécialisée dans les reportages sur les sports de l'extrême

Prêts pour des sensations extrêmes sur le toit du monde !


• Qu’éprouve-t-on face à cette immense chaîne de montagnes ? « L’Everest est très imposant. On est plein d‘humilité. Le paysage est grandiose et inhospitalier. Il n’y a pas de route, c’est une beauté sauvage »

• La bénédiction de la Déésse Mère : « Il n’est pas question de sauter tant que nous n’avions pas demandé à l’Everest, autrement dit à la Déesse-mère des vents, son autorisation. Des moines bouddhistes récitent des mantras de protection. Ils brûlent de l’encens ; des offrandes sont faites ».



© Photos Népal Paul Henry de Baère

Vivre un monde en harmonie...

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