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mercredi 15 juin 2016

Un hôpital pour enfants
pris pour cible à Paris : La France
n'est plus normale, Monsieur le Président...

La France avait commencé ce quinquennat en espérant que tout serait normal selon la volonté du nouveau Président d'incarner lui-même cette normalité. Chassée l'image un peu tumultueuse de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, amateur de montres Rolex. François Hollande voulait combattre la finance, favoriser l'égalité et soutenir l'esprit de la laïcité. Bref, voir s'épanouir, de son palais élyséen, un pays ayant effectué les réformes nécessaires à sa modernité. La réalité est bien différente dans une arène où les combats de gladiateurs ont été remplacés par les joutes incessantes des partis.

Depuis que le Gouvernement a utilisé le fameux 49.3 pour valider la Loi Travail de Myriam El Khomri (texte examiné au Sénat jusqu'au 24 juin), les mouvements sociaux atteignent leur paroxysme. Pourquoi employer le passage en force pour une loi qui ne faisait même pas l'unanimité au sein de la gauche ? Conséquence, les défilés succèdent aux défilés quand ce ne sont pas des raffineries bloquées et autres "délices" dans les transports. L'arrivée du ballon rond, pourtant si populaire, n'y change rien. Un "raté" pour les magnifiques conseillers en communication qui disaient : « Ne vous inquiétez pas les Politiques, les cégétistes vont rentrer leurs pancartes, eux aussi aiment le football ! ».  A ces mouvements de contestation, s'ajoute le pillage des commerces situés dans les périmètres « où ça chauffe ». 

Depuis le 49.3, les mouvements sociaux succèdent aux mouvements sociaux. Aux manifestants, se joignent malheureusement des casseurs qui n'ont rien à voir avec la Loi Travail...
Un pas « dans la folie ambiante » a été franchi hier avec les dégradations subies par l'hôpital Necker à Paris, où sont soignés les enfants malades. Que penser d'un pays où les casseurs s'en prennent à ces lieux "protégés" que sont les hôpitaux ? Un établissement où se trouve le petit garçon dont les parents, policiers, ont été tués à Magnanville par un djihadiste...

S'en prendre à un hôpital au pays des Droits de l'Homme ? 
Jusqu'où ira-t-on ? (capture image BFMTV)
L'escalade est grandissante et désormais, la boîte de Pandore est ouverte. En effet, les Français sont pris entre un étau intérieur - provoqué par le manque de dialogue du Gouvernement avec certains syndicats et corporations - et des extrémistes religieux obéissant à des intérêts qui dépassent les frontières apparentes de l'Islam. Le contexte est délétère.
L'agitation sociale ne fait pas perdre de vue la menace terroriste qui est bien réelle, la liste des innocentes victimes « mortes pour des idées » ne cessant de s'allonger (la semaine passée, le massacre d'Orlando aux USA). Selon les derniers renseignements, des commandos seraient partis de Syrie pour cibler dans les semaines à venir la Belgique et la France qui vivent à l'heure de l'Euro. Leur objectif est clairement exprimé : faire le plus grand nombre de morts dans des lieux publics et emblématiques des deux états. Dans l'hexagone, les matches de la Coupe d'Europe de foot seraient-ils ciblés, eux qui réunissent des milliers de spectateurs dans les stades ? A ce tableau inquiétant, viennent se greffer les confrontations entre supporters (Marseille, Lille). Là encore, les boutiques alentours ont sérieusement souffert.

A quelques mois des Présidentielles, chacun a son idée pour sortir de cette crise majeure : être plus ferme, "mettre au frais" les extrémistes fichés (alors qu'on manque de places dans les prisons), faire intervenir l'armée aux côtés des forces de l'ordre exténuées, attendre les vacances pour que revienne le calme, faire la sourde oreille à la rue ou formuler le vœu d'avoir un nouveau chef à la hauteur des événements (n'est pas de Gaulle qui veut !). Avec de telles perspectives, la campagne qui entourera la désignation du futur président de la République, en 2017, ne manquera pas d'intérêt !

Dommage que Coluche ne soit plus parmi nous. Son analyse de la situation aurait été intéressante, lui qui disait déjà à la fin des années 70 :  « La droite vend des promesses et ne les tient pas, la gauche vend de l’espoir et le brise », « Je ferai aimablement remarquer aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n’est pas moi qui ai commencé »…

Nos pensées émues vont vers ce couple de policiers, M. Savaing et J. Schneider, 
tués à l'arme blanche par Larossi Abbala, et parents d'un petit garçon de trois ans et demi. 
Il est hospitalisé à l'hôpital Necker, à Paris, établissement qui a subi des dégradations 
lors des manifestations contre la Loi Travail. 
« Les enfants étaient terrorisés » déclare le personnel soignant.

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