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jeudi 19 mai 2016

Saintes : ils disent non à la loi Travail !

La lutte pour le retrait de la loi El Khomri se poursuit et se durcit depuis que le Gouvernement a utilisé le fameux 49.3 pour valider son projet.

Jeudi matin à Saintes, quelque 400 militants, issus de plusieurs syndicats, CGT, FO, Sud Solidaires, FSU, se sont retrouvés devant le palais de justice. Ils ont défilé dans la ville en passant devant la permanence de la députée socialiste Catherine Quéré, histoire de lui rappeler que François Hollande n'entend plus les électeurs qui ont voté pour lui. Dans les rangs, on s'interrogeait : « mais comment un gouvernement de gauche peut-il prendre des décisions pareilles et faire une politique contraire à ses promesses électorales » ? Voilà bien la question et le climat social devient de plus en plus préoccupant. Au point que Christophe Barbier, rédacteur en chef du magazine l'Express se demande, dans son dernier éditorial, si la France n'est pas tout simplement en période pré-révolutionnaire...
Les cheminots, réunis en assemblée générale ce matin, ont décidé de reconduire leur grève mercredi 25 mai. Ils tiendront ce jour-là une autre réunion pour décider de la suite à donner. Une délégation de la CGT a, quant à elle, été reçue par la sous-préfète, Catherine Walterski.









Défilé en ville (© Nicole Bertin)
Communiqué de l'Union locale CGT de Saintes 
suite à ce rassemblement :

La colère monte. Le recours au 49.ter en est la cause qui se rajoute aux autres. Ce recours est la preuve que le Gouvernement n’a pas de majorité. Et que sa politique, ses lois anti-ouvrières prises depuis 4 ans, et ce projet de loi El Khomri, sont massivement rejetés dans le pays.
Alors que certains parlent d’avancées, d’autres dont le Medef jugent que le projet est vidé de son sens mais voilà ce qui est toujours dans le texte.
Les accords de développement et de maintien de l’emploi : depuis la loi de 2013, des accords d’entreprise défensifs peuvent être conclus en cas de difficultés économiques. Ils peuvent imposer aux salariés des modifications de durée et d’organisation de travail ainsi que des baisses de rémunération. Désormais, ces accords seraient possibles quand l’entreprise fait des bénéfices. L’assouplissement du licenciement économique. Le référendum chantage. Possibilité pour les organisations syndicales minoritaires de pouvoir demander un référendum pour valider un accord régressif signé avec l’employeur. La modulation du temps de travail sur trois ans au lieu d’un an actuellement. Cela permettrait à l’employeur de s’affranchir à l’obligation de majoration des heures supplémentaires.
Si Hollande a eu l’outrecuidance de dire avant-hier qu’il ne retirerait pas sa loi, d’aucuns s’inquiètent du risque d’embrasement du pays. En quelque sorte, ce serait la goutte d’eau qui mettrait le feu aux poudres si l’on peut dire ! Certes, tout le monde ne s’y est pas encore mis. Du moins tous ensemble. Car ces derniers mois, quel est le secteur professionnel qui est resté à l’écart de la grève ou des manifestations ? Même la presse, du moins celle contrôlée par le capital financier, s’en inquiète : le Gouvernement serait au bord du gouffre, peut-on lire ici ou là. Il joue son va-tout. Alors, il nous faut pousser, aller de l’avant pour que soit battue à plate couture la prétention du Gouvernement à faire adopter son projet de loi contre l’immense majorité du pays qui n’en veut pas et qui en exige le retrait. C’est une question de démocratie.
Est-il concevable que les barrières érigées contre la surexploitation des salariés, des futurs salariés que sont les jeunes à la recherche d’un travail, que ces barrières que constitue le Code du travail soient mises à bas ? Il en a fallu des grèves, des manifestations pour imposer des limites à l’exploitation qui sont autant de freins à la voracité des actionnaires, du CAC 40 et d’ailleurs, qui en demandent toujours plus et obtiennent toujours plus des Gouvernements à leur solde : des profits faramineux contre un chômage galopant.
Bien sûr, l’histoire ne se répète pas à l’identique. Mais il est bon de rappeler (80 ans après) aux officiels friands de commémorations de toutes sortes qu’il aura fallu les grèves de mai-juin 36, plus connues sous l’appellation de « grève générale » pour arracher au Gouvernement de l’époque les congés payés, la semaine de 40 heures et les conventions collectives. Ces mêmes conventions collectives que ce Gouvernement voudrait liquider au compte du patronat.
Tout le monde ne s’y est pas encore mis. La presse en a longuement, et même très longuement parlé, pour tenter d’atténuer la portée des violences policières dont les manifestants pacifiques ont été l’objet. Les policiers ont manifesté hier. Car ils en ont plus qu’assez des consignes données via le Ministère de l’Intérieur : subir sans broncher les assauts des casseurs, puis repousser ceux-ci vers les services d’ordre et les cortèges syndicaux dans lesquels nombre de manifestants ont été blessés.
Tout le monde ne s’y est pas encore mis. Mais les cheminots sont en grève, qu’ils ont reprise hier, comme ils l’étaient les 9 et 31 mars, le 28 avril, aux côtés des salariés des autres secteurs, pour le retrait de la loi El Khomri qui se combine à une attaque frontale de leur statut par le biais d’une convention collective qui piétinerait leur réglementation du personnel.
Les routiers aussi, la loi « Travail » prévoyant, entre autres, la possibilité de baisser le taux de rémunération des heures supplémentaires de 25 à 10 %. Aussi les secteurs de la chimie, de l’énergie, des transports urbains, les aéroports, dépôts pétroliers…
Dans les entreprises, les administrations, les salariés sont invités par les organisations syndicales à se réunir en assemblée générale, à débattre, disséquer le projet de loi El Khomri, en évaluer les conséquences destructrices, discuter de leurs revendications, décider la grève, de sa reconduction.

C’est ce à quoi nous devons nous employer, dans l’unité CGT, FO, FSU, Solidaires. Les conquêtes sociales auraient-elles été arrachées dans la facilité ? Alors nous n’allons pas reculer devant les difficultés. C’est de notre responsabilité, la CGT y prendra toute sa part. Tous ensemble, en grève et en manifestations, pour le retrait, jusqu’au retrait de la loi Travail ».

Un message adressé à la mairie ?

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