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mardi 26 avril 2016

Sortir de l’ère nucléaire : halte au baratin, aux bombes et aux centrales !
Le gouvernement se prépare-t-il
discrètement à "gérer"
la prochaine catastrophe nucléaire
qui frappera la France ?

Hier soir, la télévision a diffusé un reportage édifiant sur la centrale du Blayais : alors qu'elle arrive en fin de cycle, elle devrait encore fonctionner pendant 20 ans - souhait des dirigeants - avec, bien entendu, les améliorations nécessaires à cette longévité. Or, cette centrale, qui a failli être le centre d'un accident nucléaire majeur en décembre 1999 en raison du raz-de-marée qui a submergé les rives de l'estuaire (les digues étant trop basses, l'eau s'est introduite dans la centrale) est proche de la ville de Bordeaux, de vignobles mondialement connus et, côté Charente-Maritime, de la Saintonge et de la Haute Saintonge. En cas de catastrophe, ce périmètre sera forcément impacté par les radiations.
On peut légitimement se poser des questions et s'inquiéter. En juin 2015, le journal Sud Ouest rapporte un incident qui fait froid dans le dos : « Une semaine après l'évacuation de 118 personnes du bâtiment réacteur numéro 4, les balises de détection de la radioactivité se sont de nouveau déclenchées mercredi en fin d'après-midi. 125 personnes ont été évacuées. Conformément à la réglementation, chaque personnel évacué subit actuellement un examen médical d'anthropogammamétrie pour contrôler s'il a été contaminé ou non. Un processus assez long puisqu'il faut compter environ une heure pour examiner trente personnes. Les investigations sont en cours pour comprendre l'origine de l'augmentation du taux de radioactivité. Les balises sont réglées sur un seuil de mesure « extrêmement bas de manière à ce qu'elles se déclenchent avant qu'il y ait un risque de contamination » précise-t-on à la centrale nucléaire du Blayais. Evidemment, à chaque problème, les responsables tentent de minimiser les événements et tant pis si la région enregistre un taux croissant de cancers et des problèmes de thyroïde. L'important, c'est que la lumière soit... et les intérêts qui vont avec !

Ouverte en 1981, la centrale du Blayais compte quatre réacteurs
• L'association ADCN (Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire) et son président Jean-Marie Matagne réagissent à la langue de bois du Gouvernement et autres dirigeants

Il y a exactement 30 ans, le 26 avril 1986, le réacteur n° 4 de Tchernobyl explosait, commençant à semer la mort sur tout l’hémisphère nord, excepté en France où le panache nucléaire fut arrêté à la frontière (!).
Après Tchernobyl il y eut Fukushima, le 11 mars 2011. Cette fois, on ne pouvait plus incriminer l’incurie soviétique. Mais les bobards lénifiants des dirigeants français ont continué à nous protéger du malheur nucléaire.
Aujourd’hui, le Président de la République, le Premier ministre, la ministre de l’environnement, le gouvernement nous racontent qu’ils vont réduire à 50 % la part du nucléaire dans l’électricité française - mais seulement quand ils ne seront plus aux affaires. Ils prétendent le faire en augmentant la part des renouvelables et en fermant des centrales - mais en conservant la puissance électronucléaire à son niveau actuel de 62 mégawatts… et en réduisant la consommation énergétique globale !
Dans le genre « abracadabrantesque », difficile de faire mieux. En attendant, ils n’ont toujours pas fermé la centrale de Fessenheim, la plus vieille de France, qui approche des 40 ans alors qu’elle était prévue pour 30. Ils attendent sa relève par l’EPR de Flamanville, qui a dépassé les 10 milliards d’euros, ne fonctionne toujours pas malgré des années de retard, et ne fonctionnera jamais, vu ses défauts congénitaux majeurs (cuve du réacteur prête à fissurer)… sauf si l’Autorité de Sûreté Nucléaire est contrainte à émettre un avis favorable.
En fait, le gouvernement se prépare discrètement à « gérer » la prochaine catastrophe nucléaire, qui frappera la France, nul n’en doute désormais. La police et l’armée s’y préparent. Tel était et tel reste l’objet principal de l’état d’urgence (1) : museler les antinucléaires pour contrôler l’information en cas de malheur, c’est-à-dire continuer à désinformer la population pour l’empêcher de fuir massivement les zones contaminées. Mais les Français sont de moins en moins dupes.
Selon un sondage de l’IFOP divulgué le 23 avril, ils sont près d’un sur deux à vouloir arrêter les centrales. Et selon un autre sondage de l’IFOP datant d’octobre 2015, ils sont trois sur quatre à vouloir que la France négocie et ratifie avec les autres Etats concernés l’abolition des armes nucléaires. Trois sur quatre veulent en outre être consultés par référendum sur cette question vitale.

•  La loi référendaire aujourd’hui proposée par une vingtaine de députés et sénateurs leur offre cette chance. Les parlementaires et le peuple français doivent s’en saisir pour que la France ouvre la voie à un monde libéré du danger nucléaire, militaire et civil. Un monde vivable, sans armes ni centrales nucléaires.
(1) Cf. Etat d’urgence, "calamités publiques" et accident nucléaire : le gouvernement cible les antinucléaires
(2) Cf. Trois Français sur quatre veulent abolir l’arme nucléaire ACDN www.acdn.net

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