C'est sur ce pilier qu'a été gravée la forteresse de Pons (© Nicole Bertin) |
Les chercheurs, dont Daniel Bernardin et Philippe Moreau, ont effectué une énorme travail, en relation avec les Compagnons du devoir d'Angoulême, que préside Jean-Louis Guinet, et Carine Buil de l'Office de Tourisme.
Samedi matin, Gérard Chauvet, maire adjoint chargé du tourisme, a salué cette exposition qui valorise l'invisible ou plutôt "le difficilement décelable" dans la salle de l'Hôpital, les murs extérieurs et sous la voûte sauvée par Pierre Senillou, historien, dans les années 1960. En effet, pour faciliter le trafic routier, cet ingénieur des Ponts et Chaussées préféra faire creuser le sol sous le porche que de le détruire, comme ce fut le cas en divers lieux. « Pons a donc un passage unique en France » souligna l'élu. Après avoir félicité le GRAHT pour son implication, il rappela que Pons suit de près les recherches compostellanes. Et pour cause, les pèlerins modernes, comme leurs prédécesseurs, empruntent ce chemin pour se rendre en Espagne.
Daniel Bernardin détailla l'exposition ainsi que la façon dont ont été réalisés les moulages, de la prise d'empreinte au rendu final valorisé par l'ocre. La pièce maîtresse de l'exposition se trouve au fond de la salle où l'ancienne forteresse apparaît en perspective. Elle a retrouvée sur un pilier et c'est sans doute un compagnon du nom de Favre qui l'a reproduite. Il ne pouvait imaginer qu'au XXIe siècle, ses "fillots" se pencheraient sur sa représentation ! Cette pièce est également visible au Donjon. Il y a aussi de magnifiques bateaux et d'autres messages qui viennent à nous, suscitant une belle émotion.
Paroles de Compagnons ! |
Daniel Laurent, sénateur maire de Pons, conta les différentes étapes de la restauration de l'Hôpital des pèlerins, encadrée par Philippe Oudin, architecte des Monuments Historiques. Au fil du temps, ce vaste édifice abritait tout et n'importe quoi, sa destination première ayant été reléguée aux oubliettes. C'est dans un état préoccupant que l'équipe municipale en hérita. La renaissance de cet endroit chargé d'histoire est pour Daniel Laurent « l'une de ses plus belles aventures ». Il a montré son engagement pour le patrimoine en aménageant la ville, connue pour ses ruelles moyenâgeuses, la place du donjon et des ronds points - démarche originale - où se trouvent des pèlerins et un peu plus loin des livres au nom des anciens cantons. Une façon de conjuguer le passé et l'avenir et de transmettre la connaissance ! Autre volet, il annonça la culture prochaine de plantes médicinales dans d'anciennes serres, initiative soutenue par la CDCHS (Pons possède déjà un jardin médiéval). On peut imaginer la vente de tisanes et autres potions, et pourquoi pas d'un élixir de longévité en écartant bien sûr le fameux bouillon d'onze heures !
98 moulages sont présentés (ainsi qu'une dizaine au Donjon de Pons) |
De découverte en découverte |
• L'Hôpital de pèlerins dispose d'un fac-similé du Censif de cet hôpital, le plus vieux document que possèdent les Archives de Charente-Maritime (XIIIe siècle)
• Ne manquez pas les graffiti jacquaires et compagnonniques de l’Hôpital Neuf de Pons !
Daniel Laurent et Guy Gay, maire de Chaunac |
La célèbre charpente de l'Hôpital des pèlerins |
Les maires de Pons et de Salles d'Angles. Point commun : les graffiti ! |
Une exposition passionnante |
• Horaires d'ouverture : Jusqu'au 30 juin ouvert tous les jours de 14 h à 17 h 30 sauf mardi ; du 1er juillet au 31 août ouvert tous les jours de 14 h à 18 h 30 ; du 1er septembre au 18 septembre ouvert tous les jours de 14 h à 17 h 30 sauf mardi.
Animations du GRAHT à l’Hôpital des Pèlerins :
• Mercredi 20 Avril à 14 h : Après-midi ateliers enfants :Initiation au moulage de graffiti : Prise d’empreinte, réalisation du moulage en plâtre, traçage et peinture du motif. Chaque enfant repart en fin de journée avec son moulage.Animateurs responsables : Philippe Moreau – Daniel Bernardin
• Vendredi 15 Juillet à 14 h après-midi ateliers enfants : Initiation au moulage de graffiti : Prise d’empreinte, réalisation du moulage en plâtre, traçage et peinture du motif. Chaque enfant repart en fin de soirée avec son moulage. Animateurs responsables : Philippe Moreau – Daniel Bernardin
• Conférence à 18 h : Thème “Les graffiti jacquaires et compagnonniques de l’Hôpital Neuf de Pons”. Conférenciers : Daniel Bernardin – Philippe Moreau.
• Jeudi 18 Août 2016 à 14 h : Après-midi ateliers enfants : Initiation au moulage de graffiti : Prise d’empreinte, réalisation du moulage en plâtre, traçage et peinture du motif. Chaque enfant repart en fin de soirée avec son moulage. Animateurs responsables : Philippe Moreau – Daniel Bernardin
• Conférence à 18 h : Thème “Les graffiti jacquaires et compagnonniques de l’Hôpital Neuf de Pons”. Conférenciers : Daniel Bernardin – Philippe Moreau.
• Samedi 17 Septembre “Journées du Patrimoine” : Visites guidées de l’Hôpital Neuf de Pons . Le matin à 10 h 30, en soirée à 15 h 30. Guides : Daniel Bernardin – Philippe Moreau . Conférence à 18 h : Thème “Les graffiti jacquaires et compagnonniques de l’Hôpital Neuf de Pons”. Conférenciers : Daniel Bernardin – Philippe Moreau.
Daniel Bernardin (GRAHT) |
En ces temps reculés, les routes étaient hasardeuses. Comment oublier la fameuse bande des “coquillards”, grands détrousseurs de pèlerins, à laquelle appartint ce cher François Villon ? Au XIIe siècle, un moine prévoyant, Aimeric Picaud, avait écrit une sorte de "guide du routard" qui décrivait les régions traversées et les pièges à éviter. Mais personne n’était à l’abri d’une embuscade réglée en bonne et due forme !
Dans son livre « Pons à travers l’histoire », l'historien Pierre Senillou plantait le décor : « Quand les premières hirondelles fendent l’air, les pèlerins ne sont pas loin. Pons est une étape privilégiée sur l’un des chemins traditionnels qui, depuis Nantes et Tours, par Poitiers, Melle et Saintes, drainent les croyants d’Angleterre, de Bretagne, d’Anjou et du Poitou vers les rives de la Garonne. D’Aulnay à Ecoyeux, ils viennent passer la Charente au gué proche du prieuré de Chauveau, longent la rive droite de la Seugne et atteignent Pons par Sarmadelle et Tartifume en touchant la fontaine ».
Une chanson dit que « la Saintonge est le meilleur pays du monde » ! Les habitants y ont meilleure cote, semble-t-il, que les passeurs de Blaye et du Béarn. Trop chargées, les barques se retournent et les pauvres occupants périssent noyés (toute ressemblance avec les migrants est purement fortuite) : « Les bateleurs se réjouissent alors méchamment après s’être emparés des dépouilles des morts ». Pas très catholiques, ces gens-là !
A la même époque, Pons se trouve également sur le lieu de passage des croyants qui, venant d’Espagne, d’Aquitaine et de Gascogne, se rendent à l’abbaye St-Jean-d’Angély. Elle abrite alors les reliques de St-Jean-le-Baptiste.
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