La quête, commencée il y a quatre ans, est déjà fructueuse. Sur la table, Michel Zannelli étale les différents documents qu'ils a trouvés ou qui lui ont été confiés, des photos aussi ainsi que des insignes. Il s'intéresse au commando Ponchardier depuis qu'il a appris que son père en faisait partie. Assez tardivement parce que les militaires sont généralement discrets sur les activités.
Au sein de l'Armée française, le commando Ponchardier est une unité constituée par l'amiral Henry Nomy à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Le bataillon, initialement destiné à intervenir en Indochine au sein du CLI (5e RIC) contre les Japonais, est engagé contre le Viet-Minh dans la région de Saigon de fin 1945 à mi 1946. C'est précisément à Saigon qu'arrive le père de Michel Zannelli en octobre 1945 où il participe à la campagne dans le Sud Cochinchinois. Des villes sont libérées Mytho, Vinh-Long, Cantho, Tra-Vinh. Il ne manque pas de courage puisque devant Bentre, il traverse de façon acrobatique un pont métallique réduit à ses seules poutrelles en acier, le platelage ayant été enlevé. Avec son groupe, il libère également un orphelinat isolé de sœurs vietnamiennes qui ont fait l'objet de menaces. A son retour à Saigon, il prend part aux grandes opérations montées dans le Nord de la ville. Il se fait remarquer au combat d'Ap Lan Trung où il neutralise un officier japonais, désorganisant la progression des assaillants. Par la suite, il rejoint le 2e BCCP où il est affecté à la cinquième compagnie. « Caractère affirmé et combattant d'élite » notent ses supérieurs.Michel Zannelli est vivement intéressé par ce commando dont les membres se sont ensuite réunis en Amicale SASB. L'une des premières réunions nationales a eu lieu à Buis les Baronnies, en Haute Provence, en 1978. « Mon père est mort sans parler à ses enfants de ses faits militaires. Finalement, je ne savais pas grand chose de ses actions au sein du commando, c'est pourquoi je collecte des documents. C'est à travers ces récits que je le découvre. Je suis en contact avec les derniers anciens du commando, mais surtout avec les veuves de ceux-ci. J'ai retrouvé la famille d'un des médecins. Après de nombreuses recherches, elle a pu mettre la main sur un carton contenant de nombreux clichés. Il faut faire vite car les nouvelles générations ne prêtent pas forcément attention aux papiers et aux souvenirs laissés par leurs parents ou grands-parents ». Michel Zannelli s'apprête à scanner la cinquantaine de photos qu'il a récupérées et les anciens compte-rendus de l'Amicale lui sont bien utiles.
Si vous possédez des informations sur le commando Ponchardier, n'hésitez pas à le contacter. Son objectif est d'écrire un livre à partir du fruit de ses recherches. Son mail : michelzann@sfr.fr
• En septembre 2015, le commando Ponchardier a été recréé par décision du ministre de la Défense après sa dissolution en 1946. Il porte désormais le nom de l'amiral Pierre Ponchardier, son chef de corps lors de sa création initiale. Basé à Lanester, il est chargé de l'appui aux opérations spéciales.
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