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samedi 16 avril 2016

François Hollande à la télé :
ce qu'ils en ont pensé.
Beaucoup l'ont zappé...

Nous avons demandé à des Saintongeais ce qu'ils avaient pensé de l'intervention télévisée de François Hollande. Leur opinion reflète l'impression générale. Le Président n'est pas parvenu à convaincre. Pire, certains l'ont carrément zappé. Dans ces conditions, sa candidature aux Présidentielles de 2017 s'avère très compliquée, voire risquée pour le Parti socialiste…

Témoignage de Jean-Paul, homme de gauche "désillusionné"

• Je me suis abstenu : J'ai préféré ce soir-là me replonger dans la lecture beaucoup plus enrichissante d'un ouvrage déjà entamé.
Pourquoi ? Parce que j'appartiens à cette catégorie de citoyens qui vivent et observent la politique et l'action des politiciens de métier depuis de nombreuses décennies. Mis à part quelques indéniables progrès, que constate-t-on globalement quant aux quelques résultats concrets et aux grandes avancées obtenus dans des domaines cruciaux et fondamentaux pour notre pays ? Un exemple parmi beaucoup d'autres, voici plus de soixante ans que l'Abbé Pierre lança son célèbre appel à la solidarité pour ceux que l'on nommait à l'époque les « sans abris ». Et alors ? Quoi de neuf dans ce domaine exemplaire ? Quoi de neuf dans la lutte contre les inégalités économiques et sociétales qui ne cessent de se creuser d'une manière scandaleuse ? Quoi de neuf dans le fonctionnement de services publics qui ne cessent de se dégrader, quand ils ne sont pas livrés aux appétits privés ? Quoi de neuf dans ce qui devrait être l'exercice d'une authentique et transparente démocratie? Sans parler du chômage et du reste...
• Demain, on rase gratis : D'une manière très imagée et symbolique, c'est à peu près le discours que nous tiennent très souvent certains candidats à la pérenne carrière politique, du haut de tribunes fleuries, face à un public sous hypnose. Une fois élus, ils avouent que le savon à barbe est épuisé, et que les lames ne seront pas livrées. Mais que l'on se rassure, demain, tout rentrera dans l'ordre ! Demain !
• Malaise et lassitude : Il serait très injuste de cataloguer tout le personnel politique en lui attribuant tout ce qui suit et qui contribue à un préoccupant malaise. Mais l'on sait bien qu'un certain nombre de tous ces gens sont surtout très soucieux beaucoup trop souvent de leur désir d'avenir politique personnel, et font de la politique un métier avec rémunérations, privilèges et avantages acquis tout aussi très confortables que très choquants. Rémunérations, privilèges et avantages qu'au fil du temps, ils se sont attribués à eux-mêmes. Ne se posent-ils pas la question de savoir si aux yeux de leurs électeurs lassés, victimes de la rigueur, ils finissent par encombrer un paysage démocratique qu'ils monopolisent pour leur plus grand profit personnel ? Et parfois pour le profit de leur entourage ? Ont-ils l'honnêteté  de refaire les comptes lorsque, étant élus avec cinquante ou soixante pour cent d'abstention, ils ne sont en réalité nullement représentatifs ? Cela ne les gêne apparemment pas, et , très satisfaits d'un ouvrage parfois très approximatif, ils ne manquent pas une occasion dans leur monde enchanteur tellement méritant, de se congratuler et de s'attribuer généreusement entre eux, force médailles en chocolat et décorations officielles . Souvent dans l'attente du retour de l'ascenseur reconnaissant lors des prochaines élections.
• Conclusions provisoires : Suite à nouveau à la rituelle et incroyable amnésie présidentielle, il semble que les discours officiels télévisés ne portent plus l'espoir et nous incitent plutôt à nous replonger dans de saines lectures. Citoyennes, citoyens, toutes et tous à vos bouquins ! Ceci ajouté à la caricaturale pantalonnade des dernières Sénatoriales dans notre sud-Saintonge, véritable déni de démocratie, on a constaté qu'un grand nombre de militants désillusionnés d'un parti bien connu n'a pas repris sa carte .
C'est très grave ! Si ces Messieurs-Dames de la politique n'ont plus à leur disposition ni colleurs d'affiches , ni distributeurs de tracts, ni cotisants, ni électeurs , ni auditeurs, que vont-ils devenir ?
Il est à prévoir que certains vont se retrouver fort marris (expression un peu surannée très prisée bien qu'incomprise par certains!) à la lecture de ce modeste papier. Ils ne tarderont pas à le taxer de « populiste », voire  d' « antiparlementaire ». Mais ça, en revanche, ce n'est pas très grave ! La liberté d'expression ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.


Thomas : La faible audience enregistrée par François Hollande est normale. Il se trouve à une période charnière où il doit à la fois séduire une génération d'un certain âge qui croit encore au fonctionnariat et une autre, la mienne, qui imagine l'avenir à travers des start-up et n'attend rien de l'Etat providence. Comme il conduit une politique de droite, la tranche d'électeurs qui vote traditionnellement à gauche est un peu déboussolée. Nous sommes à une période de transformation de la société où le fonctionnariat n'est plus la panacée, une grande partie des jeunes inventant leur propre avenir. La tectonique des plaques peut coûter la vie à Hollande qui déçoit aussi bien les fonctionnaires que les chefs d'entreprise. Il n'est pas à la hauteur des enjeux de la période actuelle. Finalement, tout cela était prévisible.

Christian : François Hollande fait ce qu'il peut dans un contexte difficile où il est exposé à des éléments extérieurs et intérieurs. Je pense qu'il veut vraiment faire avancer la France, mais la situation ne lui est pas du tout favorable. Il a hérité de Sarkozy un état des lieux préoccupant en matière d'emploi et de chômage qui ne pouvait que s'aggraver. Finalement Sarkozy doit être soulagé que Hollande soit président à sa place. C'est lui qui prend toutes les baffes alors que c'est Sarkozy et les Républicains, qui s'érigent actuellement en renouveau du pays, qui devraient les prendre…

• Philippe : Pour être franc j'ai lu quelques commentaires le lendemain sur le site du Monde, mais je n'ai pas vu l’émission par choix. Le "spectacle" médiatique me désole et irrite de plus en plus de personnes dans mon entourage. De Le Pen à Mélenchon ! On sent un personnel politique bloqué avec une seule idée en tête : se faire réélire ! Pouvoir, quand tu nous tiens...
On ne se sent plus concernés par eux, les "vieux politiques" ! Pas par le pays par contre. Les jeunes montrent actuellement leur envie brouillonne de faire quelque chose en dehors des partis. Comme ceux qui font marcher la machine économique.

• Didier : J'ai regardé à la place « Quand parle la poudre », un western de 1965 ! Beaucoup moins soporifique que ce spectacle télévisé digne d'un guignol triste ! Il n'y a plus rien à attendre de ce président mortifère ! Au moins, dans un western de bonne facture, les traîtres meurent à la fin et le bon, même blessé, gagne le cœur de la veuve esseulée !

• Françoise : Désolée, ce sera sans moi car je n'ai pas écouté son intervention ! C'est trop déprimant à moins que, pour une fois, il ait été convaincant et efficace ?

• Daniel : C'est avant tout une opération de com ! Le président a répondu souvent à côté des questions qui lui étaient posées par de longs palabres. Ce qu'il voulait, c'était démontrer que tout allait mieux. Il n'est pas sûr qu'il ait réussi.

• Michel : Vraiment peu convaincu par les réponses de F. Hollande. Ni sur le fond , ni sur la forme . Peu convaincu aussi sur ce type d' émission "bidouillée" dès le départ qui ne répond pas aux vraies questions d'actualité.

• Renée : J'ai tenté de lui accorder la parole une fois encore car, en effet, la critique est aisée mais l'art est difficile. Je sais donc qu'il est difficile de diriger et même de décider. Mais il partait avec un lourd handicap : projets, promesses et engagements, tous non tenus.... Pire, des lois et des concessions faites pour les grandes entreprises que même la droite ne renie pas. Alors, je n'ai même pas regardé jusqu'à la fin. Le discours, toujours le discours, même intelligent, ne suffit plus : ni pour les socialistes qui y perdent leur latin ; ni pour les radicaux de gauche qui veulent garder leurs valeurs en particulier la laïcité et la solidarité qui sont bien négligées ; ni pour beaucoup de Français qui peuvent perdre courage.
Reste-t-il des femmes et des hommes engagés, assez honnêtes pour ne promettre que ce dont ils sont capables ? Et assez concernés par le bien commun pour tenir leurs engagements, sans se laisser éblouir par les honneurs, égarer par les flatteurs, tromper par les manipulateurs ?... 

• Dorothée : François Hollande a eu un problème : il a été la cible de journalistes "people" qui ont pourtant voté pour lui, mais prennent un malin plaisir à le descendre car ils le savent affaibli. L'émission, entièrement préparée et bordée, sonnait faux. Le président voulait à tout prix dire que tout allait bien et les journalistes démontrer le contraire. Les personnes de la société civile ont joué franc jeu, c'était plutôt pas mal de leur part. Toutefois, les spectateurs n'ont pas été convaincus puisque l'audience a été basse. La France est en pleine crise, elle est mal dans ses baskets et sa classe politique ne la rassure guère. Message personnel : J'échange mes baskets contre une semaine dorée à l'Elysée !!!

Une de Charlie Hebdo caricaturée par le dessinateur Man de Midi Libre 

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