Période oblige, la question principale du dernier conseil municipal de Saintes, qui s'est tenu mardi, gravitait autour de l'adoption du budget primitif, lequel avait été détaillé lors de la précédente session. Pourtant, il fallut organiser un conseil exceptionnel avant 18 heures, les dernières délibérations n'étant pas conformes selon les observations de Michelle Cazanove, sous-préfète de Saintes. Les élus votèrent donc sur la tenue du DOB actée par un vote. Cette directive résultant de la loi NOTRe, la Gauche déclara qu'elle avait compris du premier coup et que la mairie faisait preuve « d'amateurisme ». Jean-Philippe Machon en resta au « questionnement sémantique ». Les premières salves entre les deux camps commencèrent en l'absence de Laurence Henry, bloquée devant la grille d'entrée en raison de l'état d'urgence (désormais, on accède à la mairie par les jardins).
Toujours une nombreuse assistance au conseil municipal ! |
L'entretien des immeubles appartenant à la ville (607 810 euros) soulève des commentaires, d'où la vente dans un premier temps de la Villa Musso, puis de l'Ecole Pelletan (sera transformée en appartements) et la demeure de Charles Dangibeaud qui intéresse un particulier. Dans les deux cas, ces ventes soulèvent des remarques de l'opposition, d'une part sur le prix - pas assez élevé - et sur la baisse de l'immobilier. Quant à se séparer d'une école, les Radicaux de gauche, défenseurs de la laïcité, ne peuvent s'y résoudre sans pincement de cœur.
« Pour avoir capacité à investir, il faut restaurer l'épargne brute » explique Frédéric Neveu. Dans les dépenses, figurent les travaux sur la Passerelle sur la Charente : « l'essentiel des dépenses repose sur des projets engagés ».
Les budgets annexes mettent en lumière le site Saint-Louis pour lequel est inscrit la somme de 585940 euros en investissement (études et démolition). S'ouvre alors un grand débat. En effet, on s'est aperçu que malgré de grandes annonces médiatiques faites sur ce fort beau site, les procédures de base, dont les fouilles préventives, n'ont jamais été menées.
Une fois le budget voté (abstention de l'opposition), les échanges mettent en scène les "malheurs" du site Saint-Louis, non seulement les retards, mais aussi une évidence : pourquoi l'ex-municipalité conduite par Jean Rouger a-t-elle mis la charrue avant les bœufs en faisant plancher des architectures sur des aménagements alors que certaines obligations de base n'étaient pas remplies ? Question.
Jean-Philippe Machon : « Le site Saint-Louis
est le projet prioritaire d'aménagement du centre ville »
Au centre, le maire Jean-Philippe Machon |
L'opposition s'est abstenue quant au vote du budget |
L'ancien château du Gouverneur sur le site Saint-Louis |
Vue panoramique ! |
Christian Schmitt revient sur le site Saint-Louis : « Depuis 2014, ce projet est l'objet de nos attentions. Il reste des monuments antiques à retrouver sur ce promontoire. Bien sûr que nous regrettons le temps perdu. Passer six ans à faire des projets sans se préoccuper de savoir ce qu'il y a sous le site, c'est-à-dire sans pratiquer les fouilles préventives, est difficile à comprendre. Je l'avoue, je suis resté sur le cul ! Comme vous. Les archéologues préparent actuellement une campagne de fouilles ».
François Elhinger fait part de ses réticences quant au manque de réactivité de la mairie actuelle. Riposte immédiate de Christian Schmitt : « En médecine, vous ne pratiquez pas d'opération avant des radios préalables, je suppose ? ». Et Jean-Pierre Roudier de rappeler que l'entrée de Bellevue a été réalisée dans des temps très convenables...
« La ville s'en sortira si on l'embellit, si on la rend attractive par des animations. C'est que nous essayons de faire. Les projets ne manquent pas dont le site Saint-Louis, mais aussi Saint-Eutrope et le vallon des arènes, réhabiliter les friches dont la Trocante ou le cinéma Olympia » conclut le maire sous le regard attentif de Laurence Henry et de ses collègues. Ils ne semblent pas vraiment croire à « ce beau discours ». La suite nous le dira…
• Photos d'archives du site Saint-Louis 2009 :
Présentation par le maire de l'époque, Jean Rouger (© Nicole Bertin) |
Gérard Knowles, responsable des étudiants en architecture (© Nicole Bertin) |
Shawn Swisher, par exemple, imaginait une palette réunissant piscine, auditorium, forum (renouant ainsi avec l’Antiquité), salles de sport, galeries. Un espace entièrement consacré à la vie intellectuelle, artistique et sportive. Ulises Gonzales privilégiait des écoles d’art et de cinéma (sorte d’Hollywood saintais !) tandis que Syndey Tang rendait à César ce qui est à Hippocrate en transformant cette sorte de “forteresse“ en école de médecine gériatrique de pointe du Poitou-Charentes. Pas mal, toutes ces idées !
• Charges de personnel : Philippe Callaud souhaite savoir combien coûte le cabinet du maire en masse salariale. « Vous ne cessez de dire que ces charges vous pénalisent, mais vous avez recruté. Par ailleurs, les fonctionnaires qui vous entourent ont des compétences hors pair. Vous ne les utilisez pas et vous préférez vous entourer de personnel nouveau ou demander des études. Il est compréhensible que dans de telles conditions, existent des tensions ». Le maire écoute avec attention les propos de l'opposition, sans pour autant dévoiler les chiffres de son "cabinet"…
• L'opposition "muette" : Les élus de gauche ont été surpris de ne pas voir apparaître leurs interventions respectives sur le compte-rendu officiel du dernier conseil municipal. « La raison ? Un problème technique d'enregistrement » répond Frédéric Neveu. « Vous avez reçu en temps voulu un mail vous demandant de résumer vos interventions » dit-il à Philippe Callaud. Laurence Henry regrette que le prix exorbitant du changement des membranes à l'usine de traitement d'eau ne soit pas mentionné et le dr Elhinger aurait aimé voir figurer les questions relatives à la santé et la qualité de l'air à Saintes. Céline Viollet déclare que ce compte-rendu présente à ses yeux un avantage : « il ne ressemble pas une pièce de théâtre, pour une fois». Sur les planches, l'opposition prend acte !
L'opposition réduite : absence de sa chef de file Isabelle Pichard
et du "petit dernier" Jérôme Baron. La majorité était également
clairsemée. |
• Passerelle : Pas mal d'agitation autour de ce sujet. Laurence Henry, qui n'a pas sa langue dans sa poche, s'interroge tant sur l'état de la passerelle que sur les aménagements et les marches qui supprimeront des places de parking. « Je suis content que vous ne soyez pas passée à travers » rétorque Jean-Pierre Roudier qui ne semble pas apprécier les critiques de sa collègue : « si je cherche une responsable des travaux finis, je ferai appel à vous ». Il en faut plus pour émouvoir Laurence Henry ! Elle souligne que le marché n'est plus ce qu'il était, de nombreux commerçants ayant choisi de ne plus y venir, de même que des clients qui ne trouvent pas à se garer ou se prennent des prunes par la police municipale, y compris le dimanche ! Remarquez, il paraît que les intéressés sont vraiment mal stationnés… Point positif, la deuxième tranche de rénovation de la Passerelle va être réalisée.
• Golf : Son équilibre est souhaité par la mairie (déficit de 60.000 euros). Sinon « des idées seront recherchées »…
Péniche de la place Bassompierre : Futur restaurant de la cité santone, cette péniche fait couler de l'encre avant même son ouverture. Pourquoi ? Parce que la mairie va payer l'appontement 280.000 euros qui servira également à la gabare et au Palissy. La majorité assure que ces travaux, qui sont élevés, se justifient par une volonté de mettre à disposition une structure qui résistera au temps. Et puis la Péniche va payer un loyer (entre 1400 et 1500 euros/mois), des taxes foncière et d'entreprise. Point positif : cet établissement générera une animation sur la place Bassompierre. Et si la cuisine est de qualité, il contribuera au rayonnement de Saintes !
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