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mercredi 2 mars 2016

Conseil municipal de Saintes :
Gérard Desrente accusé de « sexisme
et de grossièretés de bas étage »
par l'opposition

Traitées dans les questions diverses alors François Elhinger voulait mettre les pieds dans le plat dès l'ouverture du conseil municipal mardi dernier, les accusations concernant Gérard Desrente ont jeté un froid. En effet, il a été accusé de sexisme par l'opposition…

« Gérard Desrente a-t-il toujours sa place parmi nous ? ». La question a de quoi interloquer, et le conseil municipal, et l'assistance nombreuse au conseil municipal. Certes, quelques-uns pensaient que ce serait Jean Philippe Machon qui serait, comme à la CDA, la cible de l'opposition. Celle-ci préfère affûter ses outils, semble-t-il, et les observations concernant le débat d'orientation budgétaire ont davantage relevé de l'analyse que de l'estocade politicienne.

Gérard Desrente, adjoint au maire
Le climat s'est corsé en fin de séance quand François Elhinger s'en est pris directement à Gérard Desrente, adjoint de Jean-Philippe Machon : « je prends la parole en public parce que vous n'avez pas répondu à mon courrier en recommandé de décembre ». Qu'est-il reproché à Gérard Desrente ? Selon l'élu de l'opposition : « il multiplie les attitude grossières qui dérangent, toutes opinions politiques confondues. Ses vociférations tant au conseil municipal que dans les commissions préparatoires au conseil communautaire ou sur les marchés de Saintes heurtent beaucoup de monde. Ses tutoiements répétés à certaines élues, malgré leurs protestations et leur refus de ces familiarités, ses prises de paroles sans autorisation, mais également sa propension à couper la parole de ceux avec qui il est en désaccord ont bénéficié jusqu'à ce jour d'une incroyable clémence. En l'absence de rappel à l'orde, M. Desrente a donc monté en violence le 16 décembre en insultant une élue à Saint-Georges des Coteaux. Et il a agressé physiquement Philippe Callaud dont tout le monde s'accorde à reconnaître la pondération des propos et la gentillesse. De tels agissements ne peuvent être que condamnés. Il s'agit nullement d'une querelle partisane gauche/droite. Monsieur le Maire, nous faisons appel à votre sens du devoir pour sanctionner Gérard Desrente en lui retirant la délégation dont il n'est plus digne à défaut de lui imposer sa démission ». S'adressant aux élues de la majorité, il ajouta : « certains de ses propos cachent du sexisme. Vous ne pouvez pas accepter cette grossièreté de bas étage que vous supportez depuis deux ans ».

Une première dans la région que de voir un élu accusé publiquement de sexisme...
Un ange passa dans la salle ou plutôt deux, trois ou quatre ! Jean-Philippe Machon était fort ennuyé, de même que les conseillères municipales. Elles contestent les propos tenus par François Elhinger : Gérard Desrente ne les incommode pas par des déclarations déplacées ou une attitude machiste qui les aurait marginalisées. Bien sûr, il n'a pas sa langue dans sa poche et c'est le rugby qui l'a patiné : il a le verbe franc et ses formules sont plus proches de celles de Bernard Tapie que de Jean d'Ormesson ! Que faire ? La majorité allait-elle placer dans la chambre de méditation Gérard Desrente en lui offrant le guide du savoir-vivre ?

« Je vais reprendre une phrase d'Emmanuel Macron : en démocratie, on est toujours légitime à discuter sur le fond, pas à remettre en cause la personne » répondit Jean-Philippe Machon. Et d'ajouter : « à ce jour, je n'ai connaissance d'aucune plainte déposée contre Gérard Desrente ». L'opposition se demanda pourquoi le maire citait Macron, mais il poursuivit sur sa lancée : « Tout est dit dans cette phrase. Nous devons nous respecter les uns les autres, c'est valable pour tout le monde ».
« J'applaudis le citoyen que vous êtes, mais vous avez été témoin de l'incident à Saint-Georges des Coteaux. Pour preuve, vous avez demandé à Gérard Desrente de s'excuser et il a refusé » rétorqua François Elhinger. « On m'a rapporté l'incident, mais je n'étais pas présent. S'il y a eu manquement, il faut s'excuser. Je vous rappelle que je ne suis pas juge… » souligna le premier magistrat. Une conseillère municipale renchérit : « Gérard Desrente n'est pas sexiste et nous ne sommes pas dans un tribunal ».

Gérard Desrente voulut prendre la parole que lui retira le maire. Pas besoin de jeter de l'huile sur le feu !

A droite de la photo, Gérard Desrente... entre deux élues

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