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mardi 13 octobre 2015

Le grand prix de l'Académie de Saintonge
remis au professeur Robert Favreau,
auteur de la collection Histoire de l’Aunis
et de la Saintonge

Le grand prix de l'Académie de Saintonge vient d'être remis au professeur Robert Favreau, auteur du volume sur l’époque médiévale, collection Histoire de l’Aunis et de la Saintonge, publiée par Geste Editions.

Robert Favreau, Marie Pierre Quentin et Alain Michaud

Sur la fin de sa vie, comme tous les grands érudits, Jean Glénisson, ancien directeur de l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, s'était lancé un défi : réactualiser l'histoire de l'Aunis et de la Saintonge dont le dernier "état des lieux" remontait à M. Massiou. Dans son "Histoire politique, civile et religieuse de la Saintonge et de l'Aunis depuis les premiers temps historiques jusqu'à nos jours", le lecteur était invité à suivre les événements et les hauts faits qui avaient ponctué la vie sur ce territoire. Or, depuis le XIXe siècle, les méthodes de travail des chercheurs a évolué, de même que les fonds à explorer, plus nombreux et donc plus fournis en indications. Ainsi, s'éclairent des périodes parfois difficiles à décrypter. Le "Massiou" comme on l'appelle, était certes méritoire mais dépassé.
C'est ainsi que la nouvelle collection de l'Histoire de l'Aunis et de la Saintonge a vu le jour en partenariat avec Geste Editions. Trois ouvrages ont été publiés, "Des origines au VIe siècle après JC" par Louis Maurin, "Les temps modernes 1480-1610" par Marc Seguin et le Moyen Age par Robert Favreau. Outre une mise à jour historique, ils enrichissent incontestablement la connaissance.
Dimanche dernier, cette remarquable collection, prochainement complétée par les époques manquantes (XVIIe, XVIIIe, XIXe et XXe siècles), a reçu le Grand prix de l'Académie de Saintonge.

Ce prix était plus particulièrement destiné au professeur Robert Favreau, dont Alain Michaud a décrit le travail : « Il était impensable que, tôt ou tard, le grand prix de notre Académie puisse échapper à la Collection Histoire de l’Aunis et de la Saintonge, lancée par notre ancien directeur de l’Académie de Saintonge et grand mentor de l’histoire régionale Jean Glénisson, qui nous a quittés il y a quelques années et dont le travail est poursuivi aujourd’hui avec rigueur et fidélité par Marc Seguin. Jean Glénisson souhaitait remplacer l'Histoire de Massiou, publiée au début du XIXe siècle et évidemment très démodée, par une collection en 6 volumes. Le volume qui parait cette année, le tome II, consacré à l’histoire médiévale, est dû à Robert Favreau : ce grand médiéviste que l’abondance de ses travaux ainsi que ses compétences d’épigraphiste distinguent comme le spécialiste incontesté de l’histoire du Moyen Age dans le Centre-ouest ».
Chartiste, archiviste paléographe de formation, Robert Favreau a été directeur des Archives du Maine-et-Loir avant de devenir professeur à l’Université de Poitiers. Directeur du Centre d’études supérieures de civilisation médiévale de 1981 à 1993, il a été élu membre correspondant de l’Institut de France (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres). Robert Favreau est toujours resté fidèle au Poitou qui l’a vu naître comme l’indiquent les nombreux ouvrages qu’il a consacrés à cette région, mais aussi à l’Aunis et à la Saintonge. Ce ne sont pas moins de 40 volumes publiés seul ou en collaboration et environ 120 articles. Robert Favreau vient de faire paraître les registres de délibérations de la ville de Poitiers au XVe siècle qui mettent en lumière le quotidien des villes de l’Ouest. « Il ne cesse de poursuivre ses fructueuses découvertes, suivant la lignée des grands Bénédictins du Moyen Age et de l’Ancien Régime auquel il s’est identifié » estime Alain Michaud, membre de l'Académie de Saintonge et historien.

Robert Favreau reçut la distinction de l'Académie de Saintonge avec une certaine émotion. Jean Glénisson avait su le convaincre de participer à l'aventure de la nouvelle Histoire de l'Aunis et de la Saintonge : « homme aimable et affable, c'était un remarquable chef de projet. Il m'a chargé de la partie médiévale. J'ai hésité car il existe très peu de fonds médiévaux dans la région ». Il finit par accepter, pensant travailler en partenariat avec une collègue. « Après trois ans d'atermoiements, j'ai réalisé que je devrais effectuer seul cette recherche »

Inutile de vous décrire l'investissement personnel que Robert Favreau a consenti pour conduire cette tâche à bien : « ces milliers d'heures, je ne les regrette pas. Je les dédie à la mémoire de Jean Glénisson ». Pouvait-on souhaiter un plus bel hommage ?

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