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lundi 26 octobre 2015

Evasion : Connaissez-vous Sainte Maxime ?

Les éditions Lieux Dits, collection Images et Patrimoine, publient un très bel ouvrage sur Sainte-Maxime, station balnéaire des années folles. En vente dès le 6 novembre.



C’est avec l’arrivée du chemin de fer et l’aménagement de routes carrossables à la fin des années 1880 que Sainte-Maxime, située sur la rive nord du golfe de Saint-Tropez jusqu’alors sauvage et peu peuplée, commence à accueillir les villégiateurs. La station balnéaire connait son plein épanouissement après le premier conflit mondial, dans les années 1920, les Années folles.
Petite station « élégante et gaie », centre de tourisme nautique et automobile, elle accueille essentiellement une clientèle aisée parisienne qui jouit de tous les équipements nécessaires, établissement de bains, casino, hôtels, dancings, cinéma. Plus de 250 villas sont construites entre 1920 et 1939 sur les collines de Bellevue et le long de la côte à la Nartelle, la Garonnette, la Croisette...
L’attrait pour Sainte-Maxime se poursuit dans les années 1950-1960. Il est toujours aussi vif.

L'ouvrage retrace l’histoire de la station balnéaire de Sainte-Maxime. Il présente un panorama de formes architecturales, villas, immeubles ou hôtels de voyageurs, emblématiques de ce nouvel art de vivre, certaines ayant obtenu la reconnaissance du Label Patrimoine du XXe siècle. Il met également en lumière l’œuvre d’architectes qui, venus d’ailleurs, se fixent à Sainte-Maxime où une forte demande jamais démentie leur assure une longue carrière. Ces créateurs contribuent par leur style à façonner l’image de la Côte d’Azur.



L'inventaire recense, étudie et fait connaître le patrimoine artistique de la France. Les Images du Patrimoine présentent une sélection des plus beaux monuments et œuvres de chaque région.
Les quelques villas-châteaux de la fin du XIXe siècle ne sont pas le fait de « villégiateurs ». Ce sont plutôt des maisons de maître de grands domaines agricoles ou viticoles comme la villa Croisette et Les Myrtes, à la Croisette ou la villa Massilia à la Madrague, construites par des « locaux » ou des propriétaires de la proche région.
Jules Antoine Meissonnier, à Bellevue, est un notable, propriétaire terrien, issu d’une lignée de consuls et de maires locaux. Son château passe en 1912 à un véritable villégiateur, Léon Gaumont, pionnier de l’industrie du cinéma et fondateur de l’empire Gaumont.
La villa Les Myrtes est l’œuvre de Charles Truc, propriétaire au Luc (83) et Massilia est celle de Me Segond, notaire à Draguignan. La personnalité de Victor Faga, commanditaire de la villa Croisette est plus complexe. Né à Chambéry, marié à Paris, nous ne savons pas ce qui l’amène à acheter un domaine agricole et à y faire construire une grande villa en 1900. A-t-il des liens avec la compagnie des Chemins de Fer du Sud de la France ? Est-il attiré par les investissements fonciers (en 1902, il achète au Canada des terres agricoles mises en vente par le chemin de fer canadien) ? Est-ce à cause de la santé de son épouse, qui décède à Sainte-Maxime en 1903, qu’il s’installe sur la Côte d’Azur ? Quoi qu’il en soit, Victor Faga est domicilié à Sainte-Maxime à partir de 1900 et les deux époux sont inhumés au cimetière de la Croisette.
Sainte-Maxime est présentée par les guides comme une petite station où l’on s’amuse. Les dancings les plus prisés sont Le Carillon, doté d’un american bar et L’Hermitage (american bar, tea room et restaurant) dont la décoration intérieure est l’œuvre de René Darde. The Parlour se présente comme un english tea room et La Potinière (actuel bar- tabac de la Poste) propose thés, goûters et porto. Au Grand Hôtel, Henri Saudan fait construire par René Darde en 1931 un restaurant en bord de mer, Le Yacht, et l’hôtel Les Palmiers propose un restaurant provençal. L’épicerie centrale offre « denrées coloniales, produits de marque, liqueurs anglaises et françaises ». 

• Extraits :

Le casino, le palace et l’établissement de bains sont les équipements emblématiques d’une station de villégiature. Ils préexistent parfois même à toute autre construction. C’est ce que l’on constate dans plusieurs stations balnéaires et ici à Sainte-Maxime où, à la fin des années 1880, l’établissement de bains, construit en planches et proposant des salles de jeux, se trouve à l’écart du noyau villageois, dans un espace encore vierge de constructions. Il est remplacé en 1921 par un bâtiment en dur conçu par l’architecte René Darde. Cet établissement d’hydrothérapie et de bains de mer était couvert d’une terrasse accessible par un escalier extérieur. Il abritait une quinzaine de cabines et était complété par le Grand Café des Bains. Ce bâtiment est détruit assez rapidement et un véritable casino est construit à son emplacement et inauguré en 1929, toujours sur des plans de René Darde. Un nouvel établissement de bains est alors conçu en contrebas de la promenade.


La villa Bellevue : Claude Limousin achète en 1922 un terrain de 3,5 hectares à la Nartelle, en vue d’y faire construire une villa dont il demande les plans en 1923 à Léon Bailly, alors tout jeune architecte pas encore diplômé. Claude Limousin souhaite édifier une maison pionnière dans l’emploi du béton et du ciment armé. Léon Bailly fait partie de la jeune génération d’architectes qui s’inscrit dans le débat ouvert par Le Corbusier autour de l’architecture moderne. Il parfait sa formation par des stages auprès d’in- génieurs, décorateurs, dessinateurs de meuble. La rencontre des deux créateurs épris de modernité donne forme à une villa très novatrice au milieu des années 1920. Le programme est classique. Il s’agit d’une villa destinée à la villégiature d’hiver. Le souci principal de Léon Bailly est celui de l’adaptation au climat et au site, comme l’affirme l’architecte dans un entretien publié dans la revue Jardins & Cottages en 1927, avec de larges baies pour capter le soleil d’hiver, ouvertes sur des terrasses protégées des vents, la maison devant elle-même être abritée par des haies de végé- tation. Bellevue est un exemple de classicisme « puriste ». Classique par la régularité de ses volumes et de ses élévations, elle suit les nouveaux préceptes « corbuséens ». Elle est réalisée selon des techniques nouvelles, dont le béton armé y compris pour la couverture en extrados de voûtes. Les formes sont simples, rigoureuses, épurées, à la limite de l’austérité, suivant l’idée que la forme est riche de sa pureté pas de son habillage. Cette simplicité ne se fait cependant pas au détriment du confort et de l’art de vivre. C’est à l’intérieur que se réfugie toute la richesse du décor Art déco : mosaïques, ferronnerie, vitrail de Jacques Gruber.

• Textes de Geneviève Négrel du service inventaire et patrimoie de région Provence Alpes Côte d'Azur, Photographies : Françoise Baussan, Frédéric Pauvarel - Cartes : Sarah Bossy - 104 pages, 218 illustrations - prix de vente 20 euros (France)
Contact avec l'éditeur : 17 rue René Leynaud 69001 Lyon Tél : 00 33 (0)4 72 00 94 20 - courriel : contact@lieuxdits.fr  - site : www.lieuxdits.fr 

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