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mardi 9 juin 2015

Michel Lis le jardinier nous a quittés

Bien triste époque. Le journaliste et écrivain Michel Lis, baptisé « Moustaches vertes », a rejoint les jardins éternels en ce mardi 9 juin à l'âge de 78 ans. Adieu l’ami, tu vas nous manquer…

Michel Lis, un humaniste s'en va... 
 La nouvelle est tombée brutalement en début d’après-midi. Michel Lis a succombé dans un hôpital parisien. Il se battait courageusement depuis des mois, mais l'inexorable maladie a fini par l’emporter, comme la rose qui dure l’espace d’un matin.
Cette nature, il l’a tant aimée ! Au point de lui rendre hommage dans des rubriques suivies par des millions d’auditeurs et, plus tard, dans des ouvrages détaillés où il donnait moult recommandations pour bien cultiver son jardin et prendre soin des plantes ou arbres le composant.

Né un 1er février à Pamproux dans le département des Deux-Sèvres, Michel Lis a débuté sa carrière de journaliste au Monde graphique, puis au Parisien libéré et à l’Equipe avant de devenir grand reporter et chef des informations à Télé 7 jours. Pendant plus de trente ans, il a été le producteur et l’animateur sur France Inter et sur France Info de l’émission La minute du jardinier, connue sous le célèbre intitulé « Michel le jardinier ». Il fut aussi directeur de la revue 30 millions d’amis, directeur des programmes de Radio France Bordeaux Gironde, animateur de Violons dingues sur Radio bleue, chroniqueur spécialiste du jardinage sur France 2 et dans la presse à Rustica, TV hebdo et Nice Matin.

Michel Lis et son secrétaire particulier, Didier Catineau
Cette vie bien remplie, il choisit de la poursuivre en Charente-Maritime, à Saintes plus particulièrement. C’est là, dans une coquette maison des bords de la Charente, dotée d’un somptueux jardin, qu’il coulait des jours heureux auprès de Marlène, son épouse bien-aimée. Il continuait à écrire et à faire entendre sa voix sur les ondes de France Bleue La Rochelle.
Michel était le roi de l’environnement, le SOS du dépannage "plantes malades", toujours prêt à rendre service et à aider ceux et celles qui n’auront jamais la main verte. Ses dédicaces attiraient une foule de « jardinières » aux prises avec des végétaux récalcitrants. Avec sa bonne humeur habituelle, il tentait de dédramatiser la situation en suggérant de judicieux conseils.

Michel et Marlène Lis à Saintes, aux Marchés romanesques
Ses publications se suivaient à un rythme cadencé et l’une des dernières en date, le Moustaches Vertes, était un beau pavé paru chez Geste Editions. Dans les années 70, c’est Eve Ruggieri qui avait surnommé ainsi le célèbre jardinier. Il travaillait alors pour Radio France, avant de porter la bonne parole à Télématin, aux côtés de William Leymergie sur France 2.
 « J’ai l’habitude des almanachs, mais cette fois-ci, je voulais faire quelque chose de différent » soulignait-il. Chaque jour de l’année était illustré de dictons, d’événements historiques correspondant à la date et, bien sûr, aux activités qu’il convient de faire au jardin en fonction de la saison et à la maison. Ce livre contenait une foule incroyable d’informations et d’anecdotes. L’ensemble avec la bénédiction du saint du jour qui a forcément son mot à dire. Au centre, on trouvait la reproduction de belles planches encyclopédiques et la fin comportait des recettes gourmandes.

Michel Lis avait reçu le Grand prix de l'Académie de Saintonge
(sur cette photo avec Pierre Dumusseau)
Michel Lis, qui n’a pas cessé de publier jusqu’à ces derniers temps, « aimait les choses simples et claires ». Il voulait renouer avec la tradition des almanachs qui faisaient fureur aux XVIIIe et XIXe siècles - Le Vieux Savoyard, Le Messager Boiteux - en y apportant sa touche personnelle. « Quand le terreau est fertile, la graine croît sous le soleil » disait-il en riant !
Comme Jean de La Fontaine, Michel Lis pensait que « le bonheur consiste aux beautés d’un jardin ». Parce que la nature, c‘est aussi l‘héritage du paradis originel. Un paradis fait des plus belles fleurs de la création que nous lui offrons en hommage.
Nos condoléances émues accompagnent sa famille et ses proches. 

•  Michel Lis était le fils de l’ancien maire de Royan, Pierre Lis, et son ancêtre Gustave, était chef de gare et jardinier avisé. « C’est lui qui m’a initié. Dès l’âge de deux ou trois ans, j’ai appris à semer des radis ».

Séance de dédicaces en 2014 avec la publication du "Journal d'un curieux de Saintonge"
•  Michel Lis avait deux amours, sa femme Marlène et le jardinage. Il était incollable dans ce domaine au point que bon nombre d’auditeurs n’hésitaient pas à l‘appeler quand ils rencontraient un problème de culture. Il est vrai que tout le monde n’a pas la main verte ! Azalée finissant tristement sa destinée, arbre qui fait la tronche, plante verte en voie de dépérissement, graines rebelles à la germination ! En spécialiste attentif, Michel Lis ne riait pas de ces maladroits ne disposant pas des codes du monde végétal. Ses conseils étaient précieux.

Michel Lis présidait la confrérie des Vins de Talmont

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