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vendredi 12 juin 2015

Alerte historique pour faire interdire
les pesticides tueurs d'abeilles !

Lettre ouverte 
de Nicolas Laarman, 
délégué général 
du réseau Pollinis 

Chère amie, cher ami,
D'ici quelques semaines, les sénateurs français vont décider d'interdire, ou non, les pesticides tueurs d'abeilles. C'est la dernière étape d'une bataille que nous menons ensemble depuis trois ans, pour les abeilles et l'environnement! Si les sénateurs décident l'interdiction immédiate de ces pesticides en France, cela créera un précédent en Europe, obligeant par effet boule de neige les autres pays à s'aligner.
Cette interdiction permettra non seulement de sauver dans l'immédiat des millions d'abeilles, mais surtout d'échapper à la catastrophe environnementale et alimentaire qui menace si ces pesticides continuent à être utilisés aussi massivement et systématiquement dans les cultures…
Mais pour le moment, les sénateurs sont réticents à voter l'interdiction. Et sans la mobilisation massive des citoyens pour faire pression, il y a fort à parier qu'ils enterreront tout simplement le projet.
C'est pourquoi je vous demande d'envoyer de toute urgence le message #StopNeonics aux sénateurs de votre département. Ce qui se passe en France à l'heure actuelle peut avoir des répercussions importantes sur tous les pays européens : tout le monde est concerné ! En mars dernier, l'Assemblée nationale en France adoptait un amendement au projet de loi Biodiversité, interdisant purement et simplement les pesticides néoniconitoïdes sur le sol français dès janvier 2016.
Pour tous les citoyens et associations qui militent depuis des années pour l'interdiction de ces pesticides dangereux pour les pollinisateurs et la nature, l'initiative courageuse de Gérard Bapt et Delphine Batho, les députés qui ont déposé l'amendement, était une vraie bouffée d'espoir. A force de tirer la sonnette d'alarme et de mobiliser les citoyens, notre message a été entendu des responsables politiques !
Maintenant que les députés ont voté oui à cet amendement #StopNeonics, c'est au tour des sénateurs de se prononcer. Et là, la bataille est rude. Il y a quelques mois déjà, les sénateurs ont rejeté la proposition d'un des leurs de faire un moratoire sur les néonicotinoïdes en France. A 248 voix, contre 64…

Il ne faut pas se leurrer : la majorité des sénateurs voit cette interdiction d'un très mauvais œil. Même le gouvernement rechigne à se prononcer pour l'interdiction, ce qui n'aide pas à faire pencher la balance de notre côté. Et évidemment, les lobbies qui défendent les intérêts des firmes agrochimiques poussent à fond pour que les sénateurs rejettent le texte ! Il ne reste que quelques semaines pour faire l'assaut des sénateurs pour qu'ils adoptent l'amendement #StopNeonics.
Jamais encore nous n'avions réussi à aller aussi loin, nous les défenseurs des abeilles et de la nature : ensemble, nous avons réussi à obtenir qu'un amendement soit déposé, dans un grand pays européen, et validé par l'une des deux chambres parlementaires. Il ne nous reste qu'une toute dernière étape : le vote des sénateurs. C'est maintenant ou jamais qu'il faut agir ! Déjà, on constate que la pollution des nappes phréatiques et des cours d'eau aux néonicotinoïdes commence à avoir des effets catastrophiques sur la biodiversité de ces milieux : jusqu'à 42% de micro-organismes en moins en France et en Allemagne, entraînant un déclin rapide et incontrôlable des poissons d'eau douce…

Et pendant que les insectes non ciblés comme les abeilles et autres pollinisateurs succombent sous l'effet de ces poisons déversés massivement dans les champs, les organismes cibles, comme le doryphore ou la punaise du pêcher, responsables de famines historiques, développent à toute vitesse des résistances qui bientôt les rendront complètement insensibles à ces substances censées les tenir éloignés des cultures. La catastrophe alimentaire qui se profile si, en ayant décimé tous les insectes utiles à l'agriculture, on se retrouve incapable de protéger les champs des véritables nuisibles, fait frémir plus d'un scientifique…

Les sénateurs n'ont pas le droit de faire encore une fois l'autruche : faire comme s'ils ne "savaient pas", et ne pas voter l'interdiction des néonicotinoïdes, c'est accepter de sacrifier la santé et l'alimentation de toute la population, pour satisfaire aux intérêts à court terme de quelques multinationales qui se partagent le marché des pesticides ! Il est encore temps de les empêcher d'anéantir tout le travail que nous avons mené ensemble ces trois dernières années pour faire prendre conscience du danger au grand public et aux responsables politiques.

Ici à Pollinis, toute l'équipe est sur le pont depuis le début de l'affaire, pour rallier les scientifiques et faire entendre leurs analyses, et multiplier les rendez-vous avec les responsables politiques, au parlement et dans les ministères, pour leur faire prendre conscience, chiffres et études à l'appui, de la dangerosité extrême des néonicotinoïdes pour les pollinisateurs, l'environnement et la santé, et le risque qu'ils font courir à la sécurité alimentaire de toute la population. Rien que le mois dernier, j'ai rencontré dans leur bureau à l'Assemblée nationale plus de 20 députés parmi ceux qui comptent le plus sur les questions agricoles et environnementales. Ils ont écouté attentivement les arguments de Pollinis, et m'ont assuré qu'ils feraient de leur mieux pour que l'amendement soit définitivement adopté s'il leur revenait. Mais ils ne peuvent pas convaincre leurs collègues sénateurs à notre place. Seule une mobilisation massive des citoyens qui refusent qu'on sacrifie impunément leur santé et celle de leurs enfants, peut nous permettre d'avoir le dernier mot dans cette bataille. Alors s'il vous plaît, envoyez dès maintenant votre message aux sénateurs de votre département, et transférez cet email à tous vos contacts ! Un grand merci par avance pour tout ce que vous ferez pour nous permettre de mettre une pression déterminante sur les sénateurs, et obtenir l'interdiction, réelle et définitive, des néonicotinoïdes tueurs d'abeilles en France et en Europe.

Nicolas Laarman délégué général
 
Pour voir !'amendement sur le site de l'Assemblée nationale : 

A ce sujet, le dernier rapport de l'EASAC est un bon recapitulatif : EASAC, 

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