Nicole Bertin Infos: Vous aimez la rando, les beaux paysages, l’histoire et les orchidées sauvages ? Rendez-vous à Expiremont sur "le terrain d’aviation"

Samedi dernier, la CDCHS et la commune d’Expiremont ont rendu hommage aux aviateurs américains, Coleman Goldstein et Herbert Brill,, dont la forteresse volante s’est écrasée dans la plaine de Jauriac durant la Seconde Guerre mondiale. Par la même occasion, a été inauguré le circuit de randonnée baptisé '"le terrain d'aviation" ouvert à la mémoire des actes de bravoure perpétrés lors de la mission 151 par le 92ème groupe de bombardement de l'USAF le 31 décembre 1943.

Une vue imprenable. Le point blanc, au lointain, montre l'emplacement
où l'avion américain est tombé en 1943

Découverte de la table d'orientation

La matinée était radieuse. Pas le moindre petit nuage à l’horizon et la plaine qui s’étend, telle une mer de verdure, vers les rives de Jonzac. De Jauriac, la vue est imprenable, comme si le regard plongeait dans l’immensité que ponctuent blés en herbe, chemins blancs et coquelicots. Sur le coteau, les orchidées sauvages sont si nombreuses qu’elles orneraient à elles seules un manuel de botanique. C’est ce jour ensoleillé qu’avaient choisi Jacky Quesson, vice-président de la CDCHS chargé du tourisme, Serge Thomas, maire d’Expiremont et Guy Geay, maire de Chaunac, pour inaugurer « le terrain d’aviation », nouveau circuit de randonnée. Il s’inscrit dans les « bouclettes » qu’élabore la communauté de communes, soucieuse de satisfaire cyclistes et marcheurs. Une agréable façon de promouvoir le territoire en dévoilant ses beautés et particularités.

D’aviation, il fut bien sûr question. En effet, outre le bâtiment qui accueille les ULM dans le vallon, la plaine de Jauriac a vécu de sombres heures durant la Seconde Guerre mondiale. Coleman Goldstein avait 27 ans quand la forteresse volante qu’il pilotait, touchée par la DCA allemande, s’y est écrasée le 31 décembre 1943. Lui, jeune soldat américain, se retrouvait soudain au milieu de nulle part, dans un pays inconnu, avec ses neuf camarades dont Herbert Brill. Ce jour-là, le raid fit une centaine de morts.
Survivants, les deux hommes ont pu rejoindre le maquis, puis l’Angleterre, grâce à la "compréhension" des habitants et la résistance. Beaucoup plus tard, ils sont revenus sur les lieux. Avec une émotion immense, ils ont revu l’endroit de leur chute. M. Messac, alors maire d’Expiremont et Claude Augier, maire de Montende, avaient organisé des manifestations en leur honneur.

Leur acte de bravoure méritait bien de s’inscrire dans l’histoire - celle de la fraternité et de l’entente entre les peuples - à travers la découverte. Outre le circuit, une table d’orientation pivotante permet non seulement de situer l'événement, mais de partager l’environnement : la flore, les rivières, les villages, la géologie, etc. Serge Thomas présenta cette table installée par la Communauté de Communes en un lieu stratégique et panoramique. Elle donne de précieuses informations aux visiteurs qui veulent connaître tant les faits que la géographie. Une vitrine présentant des objets associés au crash des aviateurs américains pourrait d’ailleurs être installée à la mairie d’Expiremont « pour que vive la mémoire ».

Jacky Quesson s’associa à l’enthousiasme ambiant : « La CDCHS prépare l’avenir. Forte de 131 maires, elle élabore des projets de développement touristique. En Charente-Maritime, le tourisme génère 20.000 emplois. Nous savons que d’ici 2030, 10 millions de Français choisiront les départements côtiers. Nous devons faire en sorte que notre territoire soit accueillant, vivant, riche de nombreuses animations ». A ce jour, le secteur compte 3000 km de chemins balisés, élaborés par des chargés de mission. Le terrain d’aviation en fait partie.

Chantal Guimberteau, Jacky Quesson et Guy Geay en pleine découverte !

L’élu s’attarda sur la passion « vélo » : la Vélodyssée, qui part du Nord de l’Europe jusqu’à Malaga, est très appréciée. « Nous avons calculé que dans l’itinéraire, 900.000 personnes sont venues à Royan prendre le bac pour rejoindre le Médoc. On imagine facilement les retombées économiques qui en découlent. Il existe d’autres parcours renommés et, en Haute Saintonge, les balades proposées sont nombreuses. La liste va s’étoffer avec un circuit de la naissance de la Seugne à Courcoury par exemple. Les thèmes sont variés. Ils peuvent aller de l’architecture locale, des sites remarquables à la dégustation des produits régionaux ».
Guy Geay est convaincu de la richesse du patrimoine : il invita les participants à effectuer le fameux circuit (11 km) qui traverse de beaux hameaux dont la Brande, sans oublier la halle de Chaunac et un sentier pédagogique riche en herbacées.
Cette rencontre se termina par le sympathique verre de l’amitié. Dans un aussi beau site, que demander de plus ?