Mercredi vers 17 h 30. Deux motards de la police se trouvent devant le feu des Nouvelles Galeries. Alain ne les a pas vus et il téléphone. L’un des motards s’en aperçoit et le suit. Il lui demande de s’arrêter. Alain comprend qu’il va être verbalisé. Il immobilise son véhicule un peu plus loin et tend ses papiers. C’est alors que l’attention des deux hommes est attirée par des jeunes qui se disputent sur le trottoir et se donnent des coups. « Nous étions un peu surpris » admet Alain. Les jeunes semblent se calmer. C’est alors qu’un automobiliste s’arrête à la hauteur du motard et lui dit : « ils ont des armes, j’en ai vu à leurs ceintures ». Le policier réagit immédiatement. « Restez-là » dit-il à Alain.
Lorsque la moto démarre, les jeunes ont compris. Telle une volée de moineaux, ils s’engouffrent dans la rue qui remonte vers la cathédrale Saint-Pierre. « A ce moment-là, je ne les voyais plus parce qu’ils avaient pris la rue transversale qui se dirige vers la place des Récollets. Soudain, j’ai remarqué une voiture arriver en trombe avec un jeune qui courait derrière en criant : attendez-moi, attendez-moi. Il était armé. J’ai tout de suite composé le 17 et appeler de l’aide. Soudain, le policier a barré la route à l’Audi ».
S’ensuit une vive altercation entre le policier et les jeunes. « Je me suis dit que je ne pouvais pas le laisser seul. Je l’ai donc rejoint. Nous avons immobilisé un premier garçon, mais deux autres étaient très violents. On s’est tout de suite aperçus qu’ils s’affrontaient entre eux. Nous avons eu du mal à les maîtriser. L’un d’eux a eu le nez cassé et souffre d’un traumatisme crânien. Nous avons fait ce que nous pouvions sous le regard des badauds qui étaient sur la place Saint-Pierre et ne sont pas intervenus ».
Bientôt, les voitures de police arrivent et les belligérants sont arrêtés. Deux sont conduits à l’hôpital dont « l’un dans un sale état ». Ils sont soumis à des contrôles de stupéfiants et d’alcoolémie.
Avec le recul, Alain, qui a reçu des coups comme le policier, a du mal à réaliser : « ces jeunes ont entre 16 et 19 ans. J’ai essayé de les comprendre. Ils sont dans un autre monde où il est normal d'être armés. J’ai appris par la suite qu’il s’agissait de délinquants dangereux. Je suis intervenu parce que la situation le nécessitait, il était urgent de les maîtriser. Ils n’ont pas sorti leurs armes pour me menacer, mais entre eux, ils utilisent ce genre d’intimidation. C’est vraiment une société parallèle. Il faut les aider, c’est urgent ».
Bref, à Saintes, imaginer qu’on peut se livrer en spectacle sur le trottoir comme ça devant tout le monde est inquiétant. Alain s’interroge sur le manque d’implication des témoins : « l’union fait la force. Si nous avions été quinze contre ces cinq forcenés, les choses auraient été différentes. Or, nous n’étions que deux ». Alain s’en tire avec des bleus et des courbatures. « Ces caïds pensent que la seule issue pour eux, c’est la violence et la force. Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond »…
Remercions Alain pour son courage. Il mériterait de ne pas être verbalisé pour l’usage de son téléphone, le premier maillon de cette aventure un peu folle…
L'altercation des jeunes a commencé vers la passerelle de Saintes |
Les forces de sécurité c'est essentiel pour réagir immédiatement à ces violences et à les circonscrire. Mais le plus efficace c'est éviter qu'elles aient lieu ! et c'est bien grâce à l'éducation, au social et à la culture que l'on peut agir sur le fond et durablement, tout ce que le nouveau Maire de Saintes détruit depuis son arrivée aux responsabilités.
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