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jeudi 19 mars 2015

Inauguration du Pont Palissy
en présence de Michel Edouard Leclerc :
Des manifestants font la ronde…

Mercredi, l'inauguration des travaux d'embellissement du Pont Palissy, financés en partie par le Centre Leclerc de Saintes, avait attiré de nombreuses personnalités... et aussi des manifestants entrés dans la (f)ronde...

Les candélabres du Pont Palissy (photos Michel Bertrand)
Le financement des nouveaux candélabres du pont Palissy par les propriétaires du Centre Leclerc de Saintes, M. et Mme Taillandier, à hauteur de 40.000 euros, incarne les nouvelles formes de partenariat instaurées entre les collectivités et le privé.
Mercredi dernier, à l’occasion de cette inauguration qui marquait également l’installation du premier Centre Leclerc dans la cité santone (1965), Jean-Philippe Machon souhaitait une manifestation digne de ce nom en présence du patron des patrons, Michel Edouard Leclerc.
Cette initiative a vivement déplu à des opposants, lesquels ont tenu à lui montrer leur mécontentement alors que les subventions aux associations seront réduites et les centres sociaux réorganisés…
Ils se sont donc réunis sur la place Bassompierre, près de la statue de Bernard Palissy qui les a observés avec un calme olympien. Pour délivrer leur message, ils ont choisi la méthode douce, style peace and love, de la guitare et une ronde improvisée "entourant" ou "encerclant" le maire.
Habitué au folklore, Jean-Philippe Machon - fils d’un patoisant célèbre - a vécu ces événements avec sérénité, se demandant pourquoi on venait le taquiner le jour précis où il recevait d’importantes personnalités. « Sont-ils contre le mécénat, contre l’embellissement du pont ? » s’interrogeait-il.
Il n’a cependant fait aucune remarque désobligeante les concernant : « ils auraient tout de même dû annoncer officiellement leur manifestation, nous sommes en démocratie ». Les forces de l’ordre, quant à elles, sont restées discrètes…


Le maire au cœur... de la ronde !
Inauguration du Pont Palissy : des manifestants se sont invités..



Malgré cette agitation printanière, le programme prévu s’est déroulé « normalement ».
Sur le pont Palissy, on notait la présence de Michel-Edouard Leclerc, président des Centres Leclerc, de M. et Mme Bellet, créateurs du premier Centre Leclerc de Charente-Maritime, de l’équipe municipale et d'une nombreuse assistance. Ce mécénat inédit de 40.000 euros représente plus de la moitié du montant total des travaux de la restauration du pont qui réunit les deux rives de la ville. L’enseigne veut jouer pleinement son rôle moteur pour contribuer au dynamisme de l’économie locale et régionale. Pour information, les magasins de Saintes travaillent avec près de 50 producteurs locaux dans le cadre des « Alliances locales » et ils contribuent à la politique d’emploi de l’agglomération avec près de 450 salariés. Les centres Leclerc apportent également leur soutien au tissu associatif sportif en faveur des jeunes (rugby, football, handball) comme au rayonnement culturel par un partenariat actif au Festival de musique de Saintes à l’Abbaye aux Dames en juillet.

Tout vient à pont pour qui sait attendre !
Le plaque dévoilée
Michel Edouard Leclerc et Jean-Philippe Machon
La rencontre d’Edouard Lelerc et de Josette Bellet  

Dans son discours, Daniel Taillandier conta cette histoire qui est intimement liée à Saintes : « Quand Edouard Leclerc a rencontré cette jeune femme de moins de 25 ans, avec son caractère de Finistérienne et sa gouaille de Cancalaise, il a su qu’il tenait là, la première pierre qui allait permettre le développement du mouvement Leclerc dans la région (aujourd’hui 13 Centres en Charente Maritime). Il avait ce sens inné de découvrir et de faire confiance à des gens qui partaient de rien, mais avaient du courage et du talent. Josette et James Bellet, vous nous avez cédé en 1997 deux beaux magasins aux emplacements actuels qui employaient déjà 250 personnes. Josette, tu as vraiment été une figure forte du paysage économique santon !».
Il tira un coup de chapeau au maire Jean-Philippe Machon : « Le mécénat est courant dans des villes comme Paris ou Versailles où la ville et l’Etat se font aider par des entreprises privées pour des grands projets de rénovation, mais il est quasi inconnu dans nos petites villes avec des PME locales, où le mécénat se concentre souvent sur le domaine sportif ou humanitaire ». Le pont Palissy est donc un exemple de ce qui peut être fait.
« Si j’ai répondu très rapidement positivement, c’est que j’ai compris la portée symbolique du pont pour lancer l'anniversaire de nos 50 ans. Le Pont représente un lien entre les commerces des deux rives, entre commerce traditionnel et grand commerce, et finalement entre les hommes. Avec Elisabeth et nos collaborateurs, nous sommes fiers de montrer notre attachement à Saintes et de remercier les Saintais pour leur fidélité qui nous a permis de créer 200 emplois en 17 ans pour arriver aujourd’hui à 450. C’est aussi un honneur pour nous de recevoir Michel Edouard Leclerc dans le cadre de ce mécénat. Je sais à quel point il est occupé à convaincre nos élus que la franchise et le mouvement coopératif, c’est différent. Cette petite parenthèse charentaise va le sortir de ces dossiers ».

Michel Edouard Leclerc, M. et Mme Taillandier

Carré Bassompierre : Embellissement de la place Bassompierre, 
péniches, installation d’une guinguette 

« Certes, nous n’avons pas construit le pont, mais nous l’avons embelli et éclairé » enchaîna Jean Philippe Machon : « Avec mon équipe, lors de la campagne municipale, nous avions deux sujets majeurs : rendre la ville attractive et redynamiser le centre-ville. C’est pour cette raison que j’ai souhaité que l’embellissement du pont Bernard Palissy soit rapidement réalisé. Je veux que ce pont soit la preuve du dynamisme de notre ville. Une ville que nous voulons innovante, attractive, pour répondre aux nécessités économiques, pour contrecarrer les effets de cette crise qui dure, qui s’amplifie et qui n’en finit pas, mais aussi, pour répondre tout simplement aux nombreuses demandes des Saintaises et des Saintais ». 
Le maire souhaite inscrire cette action dans un ensemble de projets qui fera de Saintes un acteur majeur dans la future grande Région Aquitaine. « Je parle de la Place Bassompierre, de l’installation de péniches sur cette même place, de l’implantation de la guinguette, de la cité musicale, du site Saint-Louis, de la cité numérique, de l’inscription des Arènes et de la Ville au patrimoine mondial de l’Unesco. Les projets ne manquent pas, mais l’Etat nous supprime des subventions et nous oblige à repenser notre approche financière. C’est dans ce sens que ce pont symbolise, et c’est une première sur Saintes, la contribution d’une entreprise privée, les Centres Leclerc, à l’investissement dans des travaux publics ».
Le premeir magistrat regrette que les dotations de l’Etat ne permettent pas à la ville d’investir et de financer des projets à la hauteur de ses ambitions : « J’en appelle donc aux acteurs économiques pour devenir mécènes afin de continuer ce cheminement de lumière sur ce que j’appelle le "carré Bassompierre" qui comprend le pont Palissy, la passerelle, le quai de la république et la place Bassompierre, ainsi que sur la mise en lumière du patrimoine saintais. Dans cette période de mutation, nous devons tous repenser nos méthodes et nos approches, vous en tant que chefs d’entreprises et nous en tant que collectivité. Saintes doit devenir une ville dans laquelle les gens veulent s’installer, dans laquelle les touristes veulent venir et surtout rester, dans laquelle les entreprises veulent se développer et prospérer. Nous devons être attractifs. Je souhaite donc que nous redonnions sa place à Saintes et à son territoire et cela passe, entre autres, par le mécénat ».
Michel Edouard Lelcerc ne pouvait que cautionner le dynamisme municipal ainsi que celui de M. et Mme Taillandier et leur équipe. Il le dit dans son propos, habituellement tonique.

Un autographe ?
En ce jour de mars, deux sphères se sont-ils croisées sur le pont Palissy ? Celle d’une certaine manière de vivre, modèle hérité de l’après-Guerre, et le monde des affaires où il faut apprendre à gérer, calculer, équilibrer ? Il n’est pas interdit de le penser. Jusque-là, les maires de Saintes n’ont pas vraiment été confrontés aux coupes budgétaires et il leur était facile d’attribuer des subventions. Aujourd’hui, les temps sont difficiles et les manifestants devront aussi apprendre à danser avec les loups !

Un slogan en patois, clin d'œil des manifestants (une cinquantaine) à Jean-Philippe Machon
PHOTOS MICHEL BERTRAND

• Le mécénat : un dispositif innovant pour financer les projets publics.  Face à la baisse des dotations de l’Etat, les collectivités territoriales explorent des pistes nouvelles pour diversifier leurs ressources. Le mécénat est l’une d’entre elles. Il permet de faire appel sans contrepartie aux dons privés, issus aussi bien d’entreprises que de particuliers, pour financer des projets au service de l’intérêt général. Des villes comme Bordeaux, Reims ou Rouen et des départements tels que les Hauts-de-Seine, le Doubs ou le Puy-de-Dôme ont déjà régulièrement recours au mécénat.


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