Le populisme, c'est la volonté du peuple à se gouverner comme il l'entend. En Europe, le cœur du populisme, c'est évidemment la question européenne, c'est-à-dire le ressenti subjectif sur la vie quotidienne d'une politique reposant toute entière sur des analyses économiques dont le bien fondé reste un théorème jamais démontré à mille lieues des soucis du citoyen.
S'être lancé avec le traité de Maastrich dans la création d'une monnaie commune, sans avoir au préalable harmonisé les règles fiscales et sociales des Etats Membres, ne pouvait que créer des tensions fortes entre économies locales différentes et souvent concurrentes et entraîner le recours massif à l'emprunt pour les Etats désireux de rattraper le peloton de tête.
Ils étaient d'ailleurs conseillés par d'éminentes banques faisant le pari de la croissance pour rembourser une dette établie par leurs experts, intéressés au premier chef par le placement de la dette. Or, les règles de convergence budgétaire, sans harmonisations fiscales et sociales, ne pouvaient qu'échouer en provoquant des tensions majeures.
Sans être Nostradamus, nous étions à l'époque un certain nombre à prêcher dans le désert puisque les élites, François Mitterrand en tête, étaient prises d'enthousiasme pour ce fameux traité. Dans la logique et la démarche, il aurait fallu alors très vite construire une Europe démocratique pour redonner la parole au peuple.
Giscard d'Estaing, avec retard, s'y essaya en proposant un projet de constitution qui fut très vite sabordé par la complexité et les précautions que beaucoup voulurent y mettre. Ni chèvre, ni chou, le texte fut rejeté, signe que l'Europe des citoyens n'était pas mûre.
On fit alors passer au forceps à Lisbonne un texte qui ne réglait rien tandis que l'Europe entrait dans la tourmente financière mondiale que provoquait aux Etats-Unis la crise du crédit. Les banques, sur le point de sauter, furent secourues par les Etats qui craignaient de trouver dans les rues les épargnants ruinés devant des guichets fermés.
En piteux état, la France a été incapable de conduire les réformes de son administration qui dévore, bon an, mal an 57% de son produit national. Alors, pour nourrir la bête, on a augmenté comme jamais les impôts en diminuant d'autant le pouvoir d'achat et donc la consommation.
Le Front National n'a eu qu'à lever le petit doigt pour dénoncer le complot européen et les partis qui l'animent : le PS et l'UMP. Pourtant, face à la mondialisation et à la bascule de l'équilibre du monde vers l'Orient, les remèdes de bonne femme proposés par Marine le Pen semblent bien dérisoires. Mais plutôt que de combattre le programme, on s'en prend à la légitimité du FN. C'est stupide et contre performant.
La majorité des Français pensent que le FN est un parti comme un autre. S'il n'était pas Républicain, il faudrait alors l'interdire. Personne ne le propose. Le vrai sujet, c'est que les peuples européens en ont marre de ce qu'on leur propose et que les partis de Gouvernement n'ont qu'à offrir les ambitions des uns et des autres.
On sent bien que l'Europe a besoin d'un souffle impérial pour incarner une fédération d'Etats Nations. Nietzsche disait « L'Europe ne se fera qu'au bord du tombeau ». Le moment est peut-être venu...
Xavier de Roux
Effectivement, l'absence d'harmonisation sociale et fiscale à l'intérieur de l'Europe est une authentique calamité !
RépondreSupprimerDélocalisations d'entreprises en Roumanie, chauffeurs de poids lourds des pays de l'Est sur nos routes et autoroutes, mal payés, travailleurs détachés ici, exploités et sans charges sociales en France...tout ceci concourt à tuer l'emploi dans notre pays !
Dernière nouvelle: le bateau de l'IFREMER est parti se faire réparer...en Pologne !
Ce ne sont évidemment pas ces salariés
qu'il faut critiquer, mais le système que nous avions refusé, ce fameux TCE, avec 55 % de NON !
Et que "on" nous a fait ingurgiter de force, d'une manière totalement antidémocratique !