Pages

mercredi 25 février 2015

Elections départementales
en Charente-Maritime :
« Si nous sommes élus, le Département
ne sera plus géré à la tête du client »
souligne Mickaël Vallet

Il y a quelques années, la Gauche, dont le chef de file était Bernard Lalande, a raté de peu la présidence du Conseil général. Mathématiquement, le compte était bon, mais les positions d’un divers gauche Jean-Paul Berthelot (Cozes) et de Marc Pellacœur (Marennes) avaient fait pencher la balance en faveur de Claude Belot. Depuis, elle rêve de conquérir ce siège tant convoité (le dernier président socialiste en date étant Philippe Marchand de 1982 à 1985). Mardi à Saintes, Mickaël Vallet, premier secrétaire fédéral du parti socialiste, a présenté les candidats PS ou apparentés aux élections départementales. 



Mardi, salle Saintonge, Mickaël Vallet a vu les choses en moins grand que Dominique Bussereau la semaine d’avant. Pas d’auditorium, mais une salle au rez-de-chaussée et des absents. En conséquence, un nombre moins important de candidats sur la traditionnelle photo de groupe.
Mickaël Vallet, impeccable dans son costume - so british - dresse les grandes lignes de la campagne dont la cible est son meilleur ennemi, Dominique Bussereau.

Il rappelle que c’est la Droite qui a lancé l’idée de supprimer les départements, et les cantons par voie de conséquence, dans sa réforme de 2010. Il est vrai qu’on s’y perd un peu. Le redécoupage fait que les nouveaux périmètres ont, pour les défendre, non pas un conseiller général, mais deux conseillers départementaux, un homme et un femme réunis en binôme, une version très mathématique complétée par l’équation de deux remplaçants et non plus suppléants. Que le citoyen soit perdu est compréhensible d’autant que l’objectif premier, qui était d’économiser l’argent public, est nul puisque le nombre d’élus passe de 51 à 54 en Charente-Maritime.

A droite de la photo, Mickaël Vallet aux côtés de Jack Ros, candidat sur le nouveau canton Jonzac/Archiac
 La complexité ne s’arrête pas là. En décembre prochain, s'annonce une nouvelle « révolution culturelle » avec la désignation des élus qui représenteront la grande Région forte de l’Aquitaine, du Poitou-Charentes et du Limousin. On ignore quelles seront les compétences de ces « super » régions, des intercommunalités et des départements. Pris entre deux chaises, le Département, dépouillé de ses habits, ne pourrait conserver que des oripeaux. On en saura davantage au printemps quand les parlementaires auront légiféré.

Cette réalité, les candidats aux élections départementales la déplorent. Le Conseil général devrait assurer le chapitre social, les collèges, la voirie, l’aide aux communes. Depuis quelques années, il y a pas mal de « ramdam » pour reprendre l’expression de Mickaël Vallet et l’on se souvient que les maires sont venus avec leurs écharpes tricolores au Conseil général manifester contre le découpage actuel des cantons.
Le patron du PS, quant à lui, estime que les territoires sont enfin équilibrés en terme de population. « On ne note plus les écarts entre un canton rural de 3000 habitants et un autre de 20.000. Beaucoup d’entre eux n’avaient pas bougé depuis Napoléon ».

Participation du maire de Saint-Jean d'Angély, Françoise Mesnard, et de Régine Joly
La Gauche s’engage à ne pas augmenter les impôts pendant six ans 

Mickaël Vallet le rappelle fermement : la Droite a tout simplement augmenté les impôts de 23,8% depuis 2008. « Elle laisse les comptes dans un état lamentable. Qu’a-t-elle fait du produit de l’impôt ? Elle n’a pas su dire non. On ne peut que noter l’absence de vision ». Tout le monde n'aurait pas été logé à la même enseigne. Certaines villes auraient été bien arrosées - entendez Jonzac - tandis que d’autres ont des trottoirs en béton lavé (entendez Trizay). « Il a fallu se battre pour empêcher cette escalade. Dominique Bussereau a fait une pose en 2014 et il a déclaré qu’en 2015, il ne toucherait pas aux taux. Or, pour compenser sa mauvaise gestion, la majorité sortante aura besoin d’augmenter à nouveau la fiscalité. Mais, par peur de la sanction électorale, elle n’a pas voté le budget en fin d’année 2014. Elle préfère repousser le moment vérité après mars prochain, au lendemain de l’élection ». Et de porter l’estocade : « la majorité n’a pas de bilan, les schémas élaborés n’ont pas abouti à des actions concrètes ».

Si la Gauche est élue (il rappelle qu’elle est majoritaire en voix), comment organisera-t-elle l’aide qu’elle apporte traditionnellement ? « Pour nous, toutes les communes sont égales et il n’est pas question d’opposer la ruralité aux villes, comme le fait la majorité départementale. Ne tombons pas dans ce panneau ». Scénario orchestré par les sénateurs issus des zones rurales ? « Il faut aider les communes qui en ont le plus besoin, là où leurs marges de manœuvre sont réduites. Nous voulons mettre fin à cette politique de la tête du client ».

Pendant qu'à Jonzac, on fait une rocade extraordinaire, Marans attend toujours sa déviation !
Parmi ses priorités, la Gauche s’engage à ne pas augmenter les impôts pendant six ans ; à revoir les règlements d’aide aux communes ; à concentrer les dépenses du Département sur le social ; à établir un plan de formation des bénéficiaires du RSA ; à étudier le schéma départemental d’élimination des déchets ; à prendre en compte la transition énergétique ; à rééquilibrer sur la voirie départementale les travaux routiers jusque-là délaissés par la majorité sortante ; à mettre en place une commission ouverte aux associations pour le choix de projets de voirie concernant la sécurité routière ; à donner plus de moyens aux collèges avec sensibilisation à la laïcité (l’équilibre entre les établissements publics et privés serait terminé).
Mickaël Vallet prône aussi la transparence afin que les commissions du Conseil général soient accessibles à tous. Il souhaite l’ouverture, sans tomber dans les travers du fameux parti de la Charente-Maritime, « mouvance aux contours indistincts où si vous ne votez pas pour les règles dictées par la majorité, vous n’êtes pas de bons Républicains ».

Bref, la campagne bat son plein et c’est tout un système, instauré par les générations Blaizot et Belot (Dominique Bussereau ne faisant que reprendre le flambeau) que Mickaël Vallet veut mettre à plat. Il s’agit d’une approche dite « radicale » où les partis se fondent pour créer une mouvance, la Droite et la Gauche se rejoignant pour se répartir responsabilités et territoires. L’exemple le plus typique se situe en Haute Saintonge où Claude Belot et Bernard Lalande travaillent fraternellement depuis des décennies. Pour preuve, Claude Belot, UMP, n’a pas caché faire campagne aux Sénatoriales tant pour Daniel Laurent, UMP, que Bernard Lalande, PS, lesquels ont été élus tous les deux.
Issu d’une nouvelle génération, que pense Mickaël Vallet de ces accords souterrains dont l’explication officielle, avancée par les intéressés, est de valoriser l’ensemble du territoire ? Ce qui n’est pas faux puisqu’on ferait fi de la politique politicienne, mais a le désavantage de sabrer tout nouvel arrivant n’étant pas issu du sérail. D’où à terme la menace d’une certaine consanguinité. L’avenir nous dira si Mickaël Vallet saura faire évoluer le paysage politique charentais-maritime…

Présentation des élus PS aux élections départementales et apparentés
• Crédit Agricole : Les candidats de Saintes (C. Dourthe, B. Favreau) ont rappelé qu’ils étaient montés au créneau avec les élus de Niort pour éviter le départ du siège du CA à Lagord. En vain. « Rien ne peut plus empêcher la mégalomanie des dirigeants » remarque un participant.

•  Informatique : Le Département est parti à fond sur ce dossier en 2008. « Depuis, peu d’évolution » souligne M. Barusseau, conseiller général de Burie, « il faut se dépêcher à installer le très haut débit ». 

Aide sociale : Sur un budget départemental d'un milliard d'euros, l'aide sociale en mobilise la moitié.

• Le PS est hostile au péage du pont de l’Ile d’Oléron. « Bien sûr que le Département a son mot à dire. Nous n’admettons pas cette écologie facile et punitive dont la Majorité se pare » déclare Mickaël Vallet.

 • Le PS est également hostile au super incinérateur d’Echillais 

• Le Conseil général aurait perdu 450.000 euros liés à la taxe foncière du grand port de La Rochelle. « C’est inadmissible de la part de Dominique Bussereau » estime Mickaël Vallet.

1 commentaire:

  1. Jean-Paul Négrel la-cagouille-libre.fr1 mars 2015 à 10:05

    Et vous engagerez-vous à respecter enfin les règles élémentaires de la démocratie ?

    Faut-il vous rappeler de quelle manière vous avez méprisé le vote des militants lors de l'investiture de votre candidat aux dernières élections sénatoriales ? Et ceci sans aucune explication ou justification fournies aux mêmes militants qui s'interrogeaient.

    Toujours dans ce souci démocratique, est-il dans les projets du PS de changer les règles de ce scrutin, à savoir:
    1/l'impossibilité d'être élu sénateur avec un nombre de voix largement minoritaire émanant d'un corps électoral lui-même largement minoritaire.

    2/ L'impossibilité lors de chaque élection, d'être investi candidat par un nombre de voix n'atteignant pas le quorum indispensable.

    D'après ce que l'on entend ici et là au sein d'une opinion publique désabusée, tout parti politique qui s'engagerait notamment dans la voie de ces réformes démocratiques, se grandirait sans aucun doute aux yeux de cette même opinion.

    RépondreSupprimer