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mercredi 7 janvier 2015

Super incinérateur d’Echillais : La grogne
monte comme au Barrage de Sivens

La construction d’un super incinérateur sur la commune d’Echillais (Aunis) oppose deux camps, les pour qui trouvent de nombreuses vertus à ce nouvel équipement et les contre qui estiment, à une époque où l’on parle de pollution, de dioxines et de particules fines, que cette structure pharaonique serait nuisible à la santé.

Voilà à quoi devrait ressembler le futur super incinérateur...
En décembre, lors de la session du Conseil général, les débats avaient abordé ce sujet brûlant pour lequel le maire de Rochefort venait de lancer une idée : organiser un référendum afin de connaître l’avis des populations concernées. La préfète, Béatrice Abollivier, avait alors réagi, rappelant qu’une enquête publique permet, elle aussi, de recueillir les observations des riverains. Pour elle, le dispositif de référendum « n’était pas au point d’avoir vu le jour ». D’ailleurs, quand cette consultation pourrait-elle être organisée, 2015 comprenant plusieurs élections qui obligent les représentants de l’Etat à un devoir de réserve ? « En Charente-Maritime, il y a trois structures à fermer, Oléron, Surgères et Echillais. Le dossier du super incinérateur respecte la législation. L’Institut de veille sanitaire a conclu qu’il y avait une infinitésimale corrélation entre ce type de structure et l’apparition de cancers ». L’étude présentée par les praticiens du secteur, qui démontre le contraire, serait ancienne. « Je sais que certains contestent le rapport de l’ARS… Je ne suis pas médecin » avait ajouté la préfète.

Le début de l’année 2015 s’annonce animé. « L’ambiance n’est pas sereine en pays rochefortais » remarquent les observateurs. Du côté des opposants, le mot d'ordre est la mobilisation : « Si on ne fait rien, ce projet d’hyper-incinérateur va se concrétiser, commandité par une petite poignée d’élus qui ont refusé, et qui refusent toujours, d’accorder la moindre attention à l’avis des citoyens, des associations et d'autres élus. Cette usine devra traiter les déchets d’un grand nombre de communes, 90 environ. Ce projet est bien évidemment critiquable sur plusieurs points, aberration en termes de développement durable, santé, démesure, coût. Le plus grave est qu’il n’y a eu aucun débat public et aucune concertation des habitants, excepté une parodie d’enquête publique fort discrète ».

Fin 2014, des élus réunis ont demandé, quasi-unanimement, de retarder le démarrage des travaux pour approfondir la question (moratoire). En vain. Le 31 décembre, le démarrage des travaux a donc été signé par le président du SIL (Syndicat Intercommunal du Littoral).
En réponse, le même jour, une ZAD (Zone à Défendre) a été créée sur le site avec des permanents hostiles au projet, comprenant un accueil, des débats et des conférences de presse, comme cela s’est fait à Notre-Dame des Landes et au barrage de Sivens.
La réaction des « pro » super incinérateur n’a pas traîné puisque qu’une convocation au Tribunal de Poitiers, pour le mercredi 7 janvier à 15 h, a été transmise aux sept personnes ayant donné leur identité lors d’un constat d’huissier réalisé sur la ZAD d’Echillais (requête en référé pour occupation illégale d’un terrain).

Ces bras de fer juridiques ne feront que durcir le dialogue entre deux camps aux visions franchement différentes. Une réunion des opposants se tiendra jeudi 8 janvier au palais des congrès de Rochefort à 20 h 30. Ambiance assurée.

Nul doute qu'en période d'élections départementales (fin mars 2015), des candidats vont s'emparer du sujet !

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