Les vœux de la municipalité de Chenac St-Seurin d'Uzet ont été transformés en "vœux de la liberté" et consacrés exclusivement à un hommage.
• Allocution prononcée par François Delaunay, maire :
« Les événements qui viennent de frapper la France n’auront qu’un seul mérite : celui de nous rappeler très clairement, très distinctement, le sens que nous mettons derrière des mots aussi simples que liberté, démocratie, république.
Ces idées, que nous défendons le plus souvent en paroles, il faut aujourd’hui les défendre en acte. Ce sont les événements qui nous y obligent et c’est pourquoi je vous remercie d’être là ce soir et d’être présents partout où vous irez témoigner.
La première chose, la plus simple, c’est que nous voyons très clairement qui est notre adversaire : c’est l’intolérance que Voltaire, toute sa vie, nous a désignée de sa plume. Il signait toujours « Voltaire » suivi de « Ecrasons l’infâme » et « l’infâme », pour lui comme pour nous aujourd’hui, c’est l’intolérance. L’intolérance, qui est toujours accompagnée de son frère jumeau, qui est armé de kalachnikovs et qui se nomme le fanatisme.
Mais cela va se savoir, aujourd’hui et demain dimanche : ici, en France, depuis des siècles, nous ne tolérons ni l’intolérance ni le fanatisme.
Le deuxième combat, c’est le combat de la liberté de penser. Là, je voudrais dire une chose qui me tient à cœur et que vous partagerez tous, j’en suis sûr : dans « liberté de penser » il y a « penser ». Cette liberté que nous défendons, parfois avec nos vies, c’est bien celle de penser, de créer des idées, de développer le savoir, la science, l’éducation. En un mot, c’est la liberté d’être intelligents et non pas asservis à des idéologies toutes faites ou prêtes à consommer. En face de la liberté de penser, il y a donc la bêtise et son frère jumeau, armé de kalachnikovs et qu’on appelle l’obscurantisme.
Mais cela va se savoir, aujourd’hui et demain dimanche : ici, en France, depuis des siècles, nous n’acceptons pas la bêtise ni l’obscurantisme.
Le troisième combat, c’est évidemment celui de la liberté d’expression. Là encore, Voltaire nous montre la voie. Voltaire, mais aussi Rabelais, Montaigne, Molière, Victor Hugo, Baudelaire et tant et tant d’autres, illustres et moins illustres, qui ont dû payer de leur personne et souvent de leur vie – songez à la Résistance – pour la préserver cette liberté de dire, d’écrire, de peindre, de publier, mais aussi tout simplement de parler en public. On attribue cette phrase à Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous puissiez le dire ». Ces jours-ci, nous savons que l’on peut payer cela de sa vie car, à côté de la censure, il y a sa sœur jumelle, armée de kalachnikovs et qu’on appelle la tyrannie.
Mais cela va se savoir, aujourd’hui et demain dimanche : ici, en France, depuis des siècles, nous ne supportons ni la censure ni la tyrannie.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce qu’il fallait dire aujourd’hui. Nous allons maintenant lire, par ordre alphabétique la liste des personnes tuées par les terroristes. Vous remarquerez que ces dix-sept noms ont des consonances très variées : françaises, arabes, juives, polonaises, espagnoles, etc. : c’est bien ça la France !».
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