Ce n’est pas un scoop, Francis Savin est candidat à sa succession, c’est-à-dire au Conseil général. Sauf que tout a changé par rapport à 2008 ! Le Conseil général est devenu départemental et désormais le canton de Montguyon n’est plus seul puisqu’il forme avec ceux de Montlieu et Montendre « le canton des Trois Monts » riche de 23000 habitants. Jeudi matin, à la mairie de Montguyon, il a présenté ses colistiers, autrement dit son binôme, Brigitte Rokvam, et ses deux suppléants.
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| Brigitte Quantin, Francis Savin, Brigitte Rokvam et Bernard Seguin |
C’était mal connaître Francis Savin, ancien cadre commercial au Crédit Agricole, une banque qui occupe une place première dans la région. Prudent, il n’a jamais répondu aux attaques de ses détracteurs ; il est allé sur le terrain, animant des réunions et recherchant des appuis. Il les a trouvés à l’UMP, parti dont il est proche, mais dont il n’a jamais pris la carte. « Je suis centriste » avoue-t-il, et d’ajouter « pourquoi pas Radical saintongeais ? », comme son voisin Alain Chiron dont il s’est rapproché une fois les résultats proclamés. « Dans un scrutin, il y a un gagnant et un perdant, c’est la démocratie. Personnellement, j’ai toujours travaillé avec les élus qui œuvrent pour la collectivité, quelles que soient leurs étiquettes respectives. Il est important d’associer aux grands projets toutes les forces vives. La gauche en fait forcément partie ».
Dans le secteur, la gauche a fait du chemin depuis que Bernard Lalande, maire et ancien conseiller général de Montendre, est devenu sénateur. Même si la nouvelle proportionnelle n’est pas vraiment du goût de Francis Savin - « grâce à ce système, Bernard Lalande a été élu avec un tiers de voix en moins que Daniel Laurent » dit-il -, une évidence s’impose : le parti socialiste fera tout pour « prendre » le canton des Trois Monts, la campagne étant menée par Elisabeth Diez. Cette fidèle de Bernard Lalande lui a succédé au Département quand il est entré au Palais du Luxembourg.
La partie étant difficile, Francis Savin fera tout pour gagner des points dans ce Sud Saintonge chapeauté par la Communauté de Communes et son président Claude Belot. Officiellement UMP, ce dernier ne sera-t-il pas tenté de garder une neutralité bienveillante et fraternelle à l’égard du camp socialiste, s’étant réjoui publiquement de l’élection de Bernard Lalande au Sénat ? Il faut dire qu’il est l’un de ses vice-présidents à la CDCHS, ceci doit expliquer cela !
Bien que jonché d’épreuves, ce contexte n’est pas pour déplaire à Francis Savin, il en l’habitude. Pour remporter cette élection, il s’est entouré d’une équipe de choc, Brigitte Rokvam, pharmacienne à Montlieu, Brigitte Quantin, ambulancière de son métier et adjointe d’Alain Chrion (une manière, pour le maire de Saint-Aigulin, de soutenir son ex adversaire) et Bernard Seguin, maire de Messac. Cet agriculteur décidé a d’ailleurs annoncé officiellement sa candidature mercredi lors de la réunion de la liste du PS dans sa commune. Sa déclaration aurait jeté un froid, dit-on. « Ça a été un peu brutal » avoue-t-il. En homme de la terre, il a toujours appelé un chat un chat !
Jeudi matin à la mairie de Montguyon, sous le regard attentif de deux « témoins », François Bastère et Pascal Boor, maires de Montguyon et du Fouilloux, l’équipe a dévoilé une partie de son programme, tout en remarquant le flou qui règne autour des nouvelles compétences du Département. Seront-elles éclaircies avant la fin mars ? « Rien n’est sûr » explique Francis Savin, « nous avons appris que le Département garderait les collèges, le social sûrement. Pour le reste, c’est le point d’interrogation ». En effet, le Gouvernement souhaite donner une envergure plus vaste aux intercommunalités et aux Régions… au détriment des Conseils généraux. Selon des indiscrétions, les départements seraient appelés à disparaître d’ici quelques années. D’où l’incertitude des candidats actuels : « soit on se dit que le Conseil général est condamné et on ne fait rien ; soit on s’engage pour qu’il continue à exister. Bernard Lalande a été favorable à la disparition des départements. Il semble avoir revu ses positions. En ce qui nous concerne, il n’y aura pas d’ambiguïté. Nous serons des élus de proximité, suivant l’exemple de Dominique Bussereau qui aide les petites communes de moins de 5000 habitants. La France fonctionne à plusieurs vitesses dans ce domaine, c’est pourquoi il est important que des territoires comme les nôtres, éloignés des centres, puissent se développer ».
Parmi les dossiers qui seront évoqués, se trouvent les établissements qui maillent le Sud Saintonge : maisons de retraite de Montendre, Montlieu, Ehpad de Monguyon, structures hospitalières de Boscamnant. Un soutien sera apporté au futur institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP) qui recevra des élèves en difficulté de 6 à 18 ans. Ce centre se trouve actuellement à Palais-sur-Mer. Il sera délocalisé pour être implanté à Montendre (9 places), dans un bâtiment à construire près de la pépinière d’entreprises, et à Meschers (29 places). Le projet est encadré par l’ARS en partenariat avec l’Education Nationale : « 50% des pensionnaires s’en sortent par le haut » déclare Francis Savin.
S’y ajoutent les infrastructures routières, la gestion du SDIS (sapeurs-pompiers) avec la construction de nouvelles casernes dont l’une à Saint-Aigulin (celle de Jonzac a été stoppée en raison du retard pris par les travaux de la zone d’extension du Leclerc, lequel ne veut plus prendre à sa charge le rond-point d’accès), un soutien aux bases de travaux relatives à la LGV de Clérac, un appui inconditionnel aux trois collèges de Montendre, Montlieu et Montguyon, sans oublier le volet agricole et environnemental.
Pour l’instant, la liste n’a pas révélé son slogan de campagne. Elle y travaille et prépare un planning de réunions. « Des rencontres seront organisées dans toutes les communes, en présence des conseils municipaux et des assemblées auront lieu dans les villes les plus importantes. Nous commencerons par Montendre. C’est un territoire que je connais particulièrement bien » souligne Francis Savin qui y a travaillé durant de nombreuses années. On ignore si Bernard Lalande, en tant que premier magistrat, viendra lui souhaiter la bienvenue.
• Et Marie Gruel ? Certains n’ont pas compris pourquoi la montendraise Marie Gruel n’était pas le binôme de Francis Savin. La réponse est liée au procès intenté par l’opposition municipale dont elle fait partie à Yves Poujade et à son fils, après les élections de mars dernier : « Dominique Bussereau, Claude Belot et moi-même n’avons pas apprécié qu’on s’en prenne ainsi à Yves Poujade. C’est un homme qui a toujours bien fait son travail. De plus, l’affaire est allée jusqu’au Conseil d’Etat » explique Francis Savin. Après tout, Marie Gruel n’aurait peut-être pas été candidate, ayant un emploi du temps bien rempli au centre hospitalier de Jonzac où elle est responsable du service de gérontologie.
Oui, Monsieur Savin. Comme vous le faites remarquer, et pour préciser votre pensée,en France, on peut devenir sénateur avec 28 % des voix d'un collège électoral minoritaire !
RépondreSupprimerNe pensez-vous pas qu'il serait temps de faire évoluer le système vers une vraie démocratie ?