Pages

samedi 20 décembre 2014

Des poneys "made in Charente-Maritime"
s’envolent pour la Chine !

• Un groupe de Chinois en formation au centre équestre et au haras de Saintes. Objectif : la création d'un premier poney-club à Pékin...



Alors qu’ils étaient d’extraordinaires cavaliers dans l’antiquité, les Chinois ont perdu peu à peu les rapports étroits qu’ils entretenaient avec la plus belle conquête de l’homme. Voilà qu’ils la redécouvrent et la Charente-Maritime est concernée.
En effet, ayant craqué pour nos poneys, le premier poney-club ouvrira en janvier prochain à Pékin. Cette entreprise a été rendue possible grâce aux liens tissés entre le département que préside Dominique Bussereau, la province du Liaoning et le groupe Lianyun, à l’origine du renouveau de l’activité équine.
Pour renforcer leurs connaissances, un groupe de jeunes Chinois est venu récemment au centre équestre de Saintes se familiariser avec ces compagnons tandis que deux monitrices françaises les épauleront de retour dans leur pays.
Outre la perspective d’un réseau de 50 poneys-clubs en Chine labellisés par la Fédération Française d’équitation, la création d'un élevage franco-chinois est envisagée dans le nord de la Chine ainsi que celle d'un pôle sur les métiers du cheval.

La Charente Maritime entretient des liens avec la province du Liaoning
Avant que les 35 poneys sélectionnés ne quittent Aulnay de Saintonge (où se trouve l’unique centre équestre agréé pour l'exportation d'équidés vers la Chine) pour rejoindre l’aéroport du Luxembourg à destination de Beijing le 12 décembre, les acteurs de ce projet ont répondu aux questions. Parmi eux, on notait la présence non pas du capitaine de cavalerie, mais du conseiller général « ambassadeur » Jean-Claude Beaulieu. « Dalian, dans le Liaoning, c’est l’ancien Port-Arthur. Le groupe Lianyun vient d’investir dans de grandes infrastructures, hôtels de luxe, magasins bio et même des Mac Donald. Séduits par la pratique du sport équestre, les responsables ont pensé que des poneys-clubs, s’insérant dans une palette d’animations, attireraient les familles ». Dans l’Empire du Milieu, l’enfant occupe une place privilégiée. La construction d’un centre, à un quart d’heure de la capitale, a donc été lancée : il devrait être achevé fin janvier (sur ce chapitre, ils tiennent généralement les délais !). Les plans ont été dessinés par un cabinet d’architectes français. Ils comprennent deux manèges, deux carrières et des bâtiments.

Conférence de presse au centre équestre de Saintes
La première année, un envoi de quarante animaux est prévu, toutes races et tailles confondues, « soit un assortiment de quatre dimensions ! ». Ils ont entre 3 et 13 ans et viennent pour un quart d’entre eux du Poitou Charentes, la grande majorité du Sud de la Loire. Ils ont été choisis selon des critères précis, caractère et aptitudes. Leur prix varie entre 1500 euros (catégorie A), 2500 (B), 3000 (C) et 6000 (D).
« S’ouvrent de vraies perspectives » déclare Jean-Claude Beaulieu qui incite les propriétaires à privilégier cette filière au débouché sérieux. La Corée serait également intéressée. Une fois surmontées les contraintes sanitaires pour commercer avec la Chine (assez terribles, dit-on), ces élevages auront devant eux un bel avenir.

« Ils sont mignons ! » 

Les jeunes Chinois en formation sont unanimes : « les poneys sont mignons » et ils constitueront d’excellents amis pour leurs futurs cavaliers. Durant leur séjour en France, de nombreux déplacements leur ont permis de découvrir la région et ses structures. Ils ont fait étape au haras de Saintes en ce qui concerne l’alimentation et les soins à prodiguer aux poneys.
A leurs côtés, se trouvaient Sophie et Virginie, deux instructrices qui vont exporter leur savoir à Pékin. Elles resteront plusieurs mois sur place jusqu’en novembre 2015. « Pour nous, c’est une aventure. Nous avons commencé à apprendre le chinois. Notre stage a été chapeauté par PrepAsia La Rochelle qui soutient les actions conduites en Asie ».
« Grâce à nos atouts, nous avons la possibilité de développer ce créneau entre la France et la Chine » se réjouit Jean-Claude Beaulieu. Une affaire prometteuse à suivre d’autant qu’à l’aspect économique, s’ajoute une expérience humaine non négligeable.

Nicole Bertin



• Aux côtés de Jean-Claude Beaulieu, Chloé le Drogoff, chargée de projets au Haras, Eric Giraud, responsable de la partie commerciale, Jacques Robin, président du Comité régional d’équitation, les instructrices Sophie et Virginie et le groupe de jeunes Chinois avec leur interprète. • Ce projet, sous la coordination du Département de la Charente-Maritime associe l'Institut Français du Cheval et de l'Équitation (fusion entre l’ex Haras National et le Cadre Noir), l'Union Nationale Interprofessionnelle du Cheval (UNIC), la FFE et le Comité départemental d’équitation.

• Réciproquement, dans le cadre du programme "Horizon Chine", des entreprises désireuses de développer leur activité commerciale avec la Chine peuvent entrer dans le dispositif Horizon Chine.



• Après une période de quarantaine imposée aux poneys à Aulnay-de-Saintonge, 35 d’entre eux sont partis en avion jusqu’à Pékin à partir de l’aéroport du Luxembourg vendredi 12 décembre. 5 sont en contrôle sanitaire en attente de « décoller ».

• Deux instructrices françaises vont passer onze mois à Pékin pour former les moniteurs chinois aux méthodes d'enseignement "à la française".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire